Le marché des véhicules électriques vient de connaître un événement marquant qui pourrait redéfinir les attentes des consommateurs québécois. La nouvelle génération de MG4, compacte électrique du constructeur chinois MG Motor (propriété de SAIC), a enregistré plus de 11 000 commandes en seulement 24 heures lors de son lancement en Chine.
Un succès fulgurant qui témoigne de l’évolution rapide du secteur et soulève des questions importantes pour le marché québécois, où la transition électrique bat son plein avec plus de 375 000 véhicules électrifiés déjà en circulation.
Un phénomène commercial sans précédent
Les chiffres donnent le vertige. Précisément 11 067 réservations ont été enregistrées en une seule journée pour cette berline compacte électrique. Cette performance place la MG4 parmi les lancements les plus réussis du secteur automobile électrique mondial. Pour mettre ces chiffres en perspective, même des géants établis peinent parfois à atteindre de tels volumes sur leurs marchés domestiques en si peu de temps.
Le constructeur a su créer l’événement en proposant une combinaison gagnante : un design modernisé inspiré du MG Cyberster, une technologie de pointe avec l’introduction de batteries semi-solides prometteuses, et surtout, un prix défiant toute concurrence. En Chine, la MG4 démarre à environ 10 100 euros, soit près de 15 000 dollars canadiens au taux de change actuel.
Les atouts techniques qui séduisent
La MG4 ne se contente pas d’être abordable. Elle affiche des caractéristiques techniques impressionnantes qui expliquent en partie cet engouement. Avec une autonomie pouvant atteindre 530 kilomètres selon les normes chinoises et une recharge rapide permettant de passer de 30% à 80% en seulement 20 minutes, elle répond aux principales préoccupations des acheteurs potentiels.
La plateforme modulaire MSP sur laquelle elle repose permet d’optimiser l’espace intérieur malgré des dimensions compactes de 4,39 mètres de longueur. La consommation énergétique particulièrement efficiente de 10,4 kWh/100 km représente également un argument de poids dans un contexte où les coûts énergétiques préoccupent les consommateurs.
Un débat qui ne fait que commencer
La question des tarifs douaniers de 100% imposés sur les véhicules électriques chinois depuis octobre 2024 soulève un paradoxe fondamental pour le Québec. D’un côté, ces mesures protectionnistes visent à sauvegarder l’industrie automobile nord-américaine et les emplois locaux, notamment dans le secteur émergent des batteries à Bécancour. De l’autre, elles privent les consommateurs québécois d’options abordables qui pourraient accélérer la transition électrique. Avec des modèles comme la MG4 qui se vendrait potentiellement sous les 30 000 dollars sans ces tarifs, combien de Québécois supplémentaires auraient pu faire le saut vers l’électrique?
Les experts prédisent que les constructeurs chinois contourneront ces barrières par l’implantation d’usines au Mexique ou directement en Amérique du Nord, mais en attendant, c’est le consommateur qui paie le prix fort. Cette situation soulève une question cruciale : dans notre course vers l’objectif de deux millions de véhicules électriques d’ici 2030, le protectionnisme économique ne risque-t-il pas de freiner nos ambitions environnementales?
Le débat reste ouvert, mais une chose est certaine : l’accès à des véhicules électriques abordables et à des infrastructures de recharge adéquates demeure la clé de notre transition énergétique collective.
