Aujourd’hui le physicien Pierre Langlois nous parle de la compagnie Joule qui à mis au point une technologie de production de biocarburant à base de micro-algues génétiquement modifiées qui peuvent sécrèter de l’éthanol, de l’essence ou encore du diesel. Les ingrédients requis ? Des cyanobactéries génétiquement modifiées, du soleil, de l’eau non potable et du CO2. Mentionnons, à titre informatif, qu’Audi est associée à la compagnie Joule.
Dans le cadre d’une entente nouée avec le physicien Pierre Langlois , Éco-Énergie à Montréal et Roulezelectrique ont obtenu le privilège de vous présenter le contenu intégral des infolettres qu’il publie sur une base régulière. Mentionnons que Pierre Langlois est consultant en mobilité durable, auteur et conférencier. Il est d’ailleurs l’auteur du livre Rouler Sans Pétrole, publié aux Éditions MultiMondes. On a pu l’apercevoir au petit écran dans des reportages consacrés aux hybrides rechargeables et aux batteries et voitures électriques, à l’émission Découverte, entre autres, où il a témoigné en tant qu’expert. Un gros merci à lui.
Joule produira commercialement de l’éthanol par biosynthèse en 2014
Bonjour à tous
Comme vous le savez, je crois que les véhicules électriques avec des prolongateurs d’autonomie au carburant vont constituer la principale solution des 15 à 20 prochaines années pour électrifier nos transports. À terme , dans 5 à 10 ans ces véhicules vont consommer 20 fois moins de carburant dans une année qu’un véhicule traditionnel. Nous aurons donc besoin de 5 % du carburant consommé aujourd’hui et les biocarburants de 2ième et 3ième génération vont prendre la relève du pétrole. Voici des nouvelles très encourageantes de la compagnie Joule, qui s’apprête à commercialiser un éthanol bien spécial, et d’autres carburants, fabriqués par biosynthèse.
Cette compagnie utilise des cyanobactéries (microalgues bleu-vert) modifiées, qui fabriquent directement l’éthanol à partir du soleil, en consommant de l’eau et du CO2. Ils ont déjà deux années de complétées avec une usine pilote au Nouveau-Mexique, et prévoient construire des usines commerciales en 2014, pour avoir leur éthanol sur le marché en 2015.
Voir http://www.jouleunlimited.com/
Ce qui est particulièrement révolutionnaire dans leur procédé, c’est qu’ils récoltent directement l’éthanol produit par les cyanobactéries sans avoir besoin d’une usine de transformation, comme c’est le cas avec l’éthanol produit à partir de la biomasse, qui requière une usine de fermentation/distillation des céréales (maïs, blé) à laquelle on doit ajouter une étape supplémentaire de prétraitement pour utiliser la cellulose dans la paille ou les tiges des plantes (éthanol cellulosique). Même les biocarburants faits à partir d’algues ne produisent pas directement l’éthanol, mais plutôt de l’amidon ou/et des huiles végétales (selon le type d’algue) qu’il faut par la suite transformer en éthanol (à partir de l’amidon) ou en biodiesel (à partir des huiles végétales) dans des usines de transformation coûteuses.
Le procédé de Joule est donc beaucoup plus économique. De plus, on peut utiliser des terres non propres à la culture et de l’eau non potable, puisque les cyanobactéries circulent dans des tuyaux flexibles de plastique exposés au Soleil. C’est une réaction similaire à la photosynthèse qui agit pour fabriquer l’éthanol. Le CO2 provient d’une centrale au charbon ou au gaz naturel, ou encore d’une cimenterie.
La technologie Joule permet de récolter 236 000 litres d’éthanol par année pour une surface de 1 hectare (10 000 m2), soit plus de 1 million de litres/an pour un terrain de 200 m x 200 m. Ils estiment pouvoir produire l’éthanol à un prix de 0,34 $/litre, sans subventions, soit 53$ le baril! Il faut dire toutefois que l’éthanol contient 33 % moins d’énergie chimique par litre que l’essence. Le «baril équivalent essence» coûterait donc 80 $. Pour mieux saisir tout ça, voir la vidéo de promotion de la compagnie à
Et le documentaire de la BBC sur les inventions modernes à grand impact (le procédé Joule y est traité à 41 minutes du début, jusqu’à la 49ième minute).
Mais Joule ne s’arrête pas à l’éthanol, ils développent présentement un carburant diesel biosynthétisé d’une manière similaire, et comptent développer également de l’essence biosynthétisée.
Les carburants liquides contiennent environ 75 fois plus d’énergie par kilogramme que les batteries Li-ion commerciales actuelles. On comprend donc tout l’intérêt d’avoir un petit moteur-générateur pour prolonger l’autonomie des voitures électriques lors de longs trajets , tout en ayant plus de 80 % des km parcourus dans une année avec l’électricité (courts trajets journaliers).
C’est très stimulant et réjouissant de voir les nouveaux paradigmes se mettre en place dans les transports!
Bien cordialement
Pierre Langlois, Ph.D., physicien
Consultant en mobilité durable,
Auteur et conférencier
Téléphone : 418-875-0380
Courriel: pierrel@coopcscf.com
Site Internet: www.planglois.com
L’information et la solidarité sont les deux piliers des véritables changements
Pour consulter les archives des infolettres de Pierre Langlois, cliquez ICI
Jean-Claude Cousineau
248 articles
Jean-Claude Cousineau est le fondateur du site Éco-Énergie à Montréal, un site dédié au partage de ses expériences éco-énergétiques personnelles ( chauffe-eau / chauffe-air solaires, récupérateur de chaleur des eaux grises, panneaux solaires photovoltaïques, etc..). Il diffuse d'ailleurs sur son site la production de ses panneaux solaires en temps réel. Il conduit une Nissan LEAF SV 2013 et travaille chez Écosolaris, un détaillant autorisé des bornes de recharge EVDuty.