À mon retour de vacances, début août, j’ai publié une chronique sur le fait que je n’étais plus certain que ce soit une bonne idée d’interdire la vente des voitures à essence à partir de 2035.
C’est que je me demandais si ce n’était pas cette date butoir qui avait amené certaines personnes à devenir anti-VÉ. Vous savez à quel point les gens détestent les interdictions !
Depuis, le premier ministre Carney a mis sa loi Zéro Émission en pause pour un an (à cause des politiques de Trump). Et moi j’ai poursuivi ma réflexion : doit-on maintenir la date butoir de 2035, la repousser, l’éliminer ?
Voici où j’en suis rendu…
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Vous dire au départ que je n’en reviens pas de voir qu’il y a des gens qui sont anti-voitures électriques. Ça me dépasse ! Car, si on regarde ça froidement, pourquoi diable être en désaccord avec les voitures électriques ? Tout le monde sait depuis les années ’70 que nos voitures sont bien utiles, bien pratiques, mais qu’elles polluent.
Suffit de faire fonctionner un véhicule quelques minutes dans un garage ou de verser quelques litres d’essence dans un lac ou de mettre un peu d’huile à moteur dans un pot à fleurs pour se rendre compte que pétrole et environnement ne font pas très bon ménage !
Vous connaissez des gens qui souhaitent vivre à côté d’une raffinerie ?
D’avoir réussi à inventer des voitures qui peuvent fonctionner comme des cellulaires devraient réjouir tout le monde, non ? Peu importe nos valeurs et nos attirances politiques.
Regardons les choses en face : les VÉ sont non seulement meilleurs pour l’environnement, ils coûtent moins cher en énergie, moins cher à entretenir, et sont plus puissants que les voitures à essence. Quoi demander de plus ?
Le prix d’achat est élevé ? Oui, pour l’instant, mais tout le monde le dit : les prix vont descendre et, bientôt, il sera égal ou inférieur aux véhicules à essence.
Bon, okay, il y a les recharges loin de chez soi qui peuvent faire peur à certains, mais les avantages des VÉ dépassent tellement les inconvénients (surtout en ce qui a trait à l’environnement) que ce petit effort en vaut vraiment la peine.
D’où provient donc cette hostilité de certains envers les VÉ ? Est-ce cette sacrée-sainte liberté individuelle que réclament les gens de droite ? Oui, peut-être, mais on peut être de droite et vouloir protéger l’environnement, non ? Personne ne souhaite vivre dans un milieu dégradé avec de l’eau polluée et de l’air vicié !
Bref, ce qui se passe en ce moment est selon moi une sorte de malentendu. Les conservateurs et les républicains se sont mis dans la tête (à tort) que les voitures électriques étaient une invention de la gauche. Mais voyons donc ! Le plus grand promoteur de la voiture électrique, Elon Musk, est un homme de droite ! Regardons la réalité en face : les voitures électriques sont populaires à cause de leurs immenses qualités, ça n’a rien à voir avec la politique !
Voilà pourquoi j’ai dit dans ma dernière chronique qu’en laissant les gens libres de choisir, sans date butoir, aiderait peut-être à atténuer la controverse stupide qui existe autour de la voiture électrique.
Sauf que là, après réflexion et après avoir lu vos commentaires, j’arrête de me questionner et je reviens à mon idée première : il faut continuer à interdire la vente des voitures à essence à partir de 2035. Oui, oui, oui ! Qu’est-ce qu’on aurait l’air de changer d’idée ? Ça serait comme donner raison à Trump, qui souhaite revenir à l’ère du pétrole !
Il y a également un autre point qu’il ne faut pas oublier : c’est que parmi les gens qui n’aiment pas les interdictions, il y en a plusieurs n’arrivent pas à croire aux changements climatiques et aux mises en garde des scientifiques. On fait quoi avec ces gens-là ? Car sans interdiction aucune, jamais on ne pourra atteindre nos cibles. On a donc pas le choix, tant au Canada qu’au Québec, il faut conserver une date butoir et obliger les constructeurs à respecter leurs quotas. Bref, faire le moins de concessions possible, quitte à en frustrer certains.
Étant idéaliste, j’aurais vraiment aimé que tout le monde comprenne le gros bon sens et adopte volontairement et sereinement la voiture électrique. Mais que voulez-vous, impossible de plaire à tout le monde.
Et c’est pas nouveau, la même chose s’est produite quand le gouvernement a décidé d’interdire la cigarette dans les lieux publics.
À samedi !