On me demande souvent ce que je pense du Cybertruck. À vrai dire, je repousse ce moment depuis le lancement dudit véhicule, car j’aime bien Elon Musk et la compagnie Tesla. Mais bon, quand il le faut il le faut !
Je n’irai pas par quatre chemins : moi qui roule dans une Spark électrique et qui prône la retenue dans le choix de la taille des véhicules, j’avoue que j’ai reçu le Cybertruck comme une gifle en pleine figure.
En fait, je suis plus triste que déçu. Qu’on conçoive en 2020 une camionnette qui ressemble à un engin de guerre ne me surprend guère, c’est le fait que ça provienne d’Elon Musk qui me désole.
Ai-je trop idéalisé l’homme ? Peut-être. Chose certaine, jusqu’à la présentation de son monstre en acier inoxydable, je croyais qu’Elon était une sorte de missionnaire rêvant d’un monde meilleur. Millionnaire à trente ans grâce à PayPal, je pensais qu’il s’était lancé dans la fabrication de voitures électriques pour faire oeuvre utile, pour créer un monde plus humain et plus respectueux de l’environnement grâce à des véhicules propres.
Le Cybertruck est l’inverse de tout cela. Il séduit l’humain dans ses plus bas instincts. Très mâle, très guerrier, très loup solitaire, c’est un véhicule qui intimide, qui fait peur et qui est démesurément gros.
C’est sûr qu’avec ça il va rejoindre une clientèle particulière, sauf qu’au lieu de rejoindre la meilleure, c’est-à-dire les gars brillants et allumés qui ont besoin d’un camion, il va rejoindre la pire, soit tous les pauvres types qui rêvent de rouler sans foi ni loi, comme dans les films de Mad Max.
Soyons réaliste, avec toutes les camionnettes qui se vendent chaque année aux États-Unis et la réputation du constructeur Tesla, il était impossible qu’Elon Musk ne trouve pas sa niche avec un camion bien fait, un peu plus petit qu’un F-150 pour donner l’exemple, mais tout aussi logeable et tout aussi puissant.
Il a plutôt créé une camionnette qui fait peur au monde et qui nous fait sentir dans un monde post-apocalyptique, alors qu’il aurait pu trouver preneur avec un camion qui donne le goût de croire en l’être humain et en sa capacité d’innover. Je croyais que c’était ça l’image de cette compagnie et de cet homme extraordinaire qu’est Elon Musk.
Alors oui, je suis déçu et j’espère que ce camion conçu pour faire vibrer nos pires instincts est une astuce d’Elon que je n’ai pas encore saisi…
Vidéo : le Cybertruck dans la vraie vie (25 secondes).
Regardez, il est tellement gros qu’Elon Musk fait tomber un cône orange en sortant d’un stationnement !
