Je viens de voir sur le compte Facebook de Daniel Breton qu’il veut avoir des commentaires des citoyens concernant l’électrification des transports. Je profite donc de l’occasion pour faire une mise à jour de cet article qui date de presque 1 ans déjà!
J’ai aussi ajouté quelques liens vers des articles déjà publiées.
N’hésitez pas à ajouter vos suggestions
=========================
Texte publié originalement le 9 septembre 2012
Maintenant que la campagne est terminée, on peut dire que si plusieurs enjeux divisent le Québec, l’indépendance énergétique est un sujet qui fait consensus. Pourtant, outre quelques annonces reliées aux transports en commun, peu d’idées concrètes ont été mises de l’avant pendant la campagne électorale. Cet enjeu plaît à tous les partis: réduction du déficit commercial qui est maintenant de plusieurs milliards par années (13 milliards en 2011), améliorer l’environnement et rendre le Québec plus autonome sur le plan géo-politique.
Bien entendu, l’indépendance énergétique doit passer par une baisse de l’utilisation de la voiture grâce au développement des transports alternatifs et un réaménagement du territoire. Mais il demeure que si on veut s’attaquer au noeud du problème, il faut également électrifier les automobiles.
Voici donc une liste de gestes concrets qui pourraient être mis de l’avant pour «dé-carboniser» le transport individuel au cours des prochaines années.
1-Développement d’une autoroute électrique:
-Ajout de bornes de recharge 240V et 440V (niveau 3) sur l’autoroute 40 (et possiblement l’autoroute 20) afin de permettre aux autos électriques de relier facilement Montréal et Québec en passant par Trois-Rivières et possiblement Ottawa-Gatineau
Le développement de l’autoroute électrique sur la 20 et la 40 permettrait également de développer les autos électriques dans des grandes villes du Québec: Trois-Rivières, Drummondville, Gatineau, Sainte-Hyacinthe, etc. Dans un second temps, il serait également intéressant de relier Sherbrooke. Comme la ville est membre du Circuit électrique, il ne manquerait que quelques bornes en chemin (Ange-Gardien, Bromont, Magog) pour permettre de compléter le lien.
La ville de Gatineau est symbolique car elle permettrait de montrer à Ottawa que le développement de l’auto électrique est important pour l’économie du Québec.
Et tant qu’à y être, aussi bien compléter le lien vers Tremblant. Comme il y a déjà des bornes à Saint-Jérôme, une borne à Saint-Agathe-des-Monts serait très utile pour s’aventurer dans cette région montagneuse.
Des bornes Tesla Montréal-Toronto avant Noël, Montréal-Québec en 2014
Carte des 3 réseaux publics de recharge
2-Accès des autos électriques aux voies réservées au covoiturage.
(suggestion de Martin Bouchard. propriétaire d’une Tesla, 1er véhicule 100% électrique)
C’est une mesure appliquée en Californie qui connaît beaucoup de succès
3-Création d’un malus-bonus
C’est un débat qui à lieu depuis longtemps. Le problème est : comment appliquer les taxes aux voitures énergivores? Et surtout, nous ne voulons pas pénaliser les personnes qui ont réellement besoin de plus gros véhicules pour leur travail.
Voici ce que je suggère: Une taxe qui toucherait tous les véhicules qui n’ont pas de dispositifs d’arrêt de moteur.
Comme le coût d’un tel dispositif est d’environ 500$, la taxe pourrait être graduelle pour atteindre à terme 750$. Exemple possible: 2014: 250$, 2015: 500$, 2016: 750$
Ainsi, on serait pratiquement assuré qu’en 2017, il serait plus avantageux pour presque tous les véhicules d’acheter un modèle hybride ou branchable. Les recettes de cette taxes pourraient bien entendu être versées dans un fond de développement des transports électriques.
4- Faire des tests avec les autobus à biberonnage
L’autobus à recharge rapide de Siemens et Rampini en Autriche
Un autobus hybride branchable de Volvo consommera 75% moins de carburant diesel
5- Système d’autopartage intercité «one way» (en libre service)
Il serait possible dès maintenant d’avoir une flotte de Tesla qui pourraient être utlisée pour faire des trajet dans une direction entre les principales villes du Québec. Il faudrait débuter par Montréal et Québec, mais on pourrait ajouter: Ottawa, Trois-Rivières, Sherbrooke, etc.
Stéphane et sa famille traversent les USA: Étape 13 à 14
6-Projet-pilote de systèmes d’échange de piles et/ou de piles-remorques
-C’est une voie à explorer afin de pouvoir électrifier rapidement les transports tel que le taxi, les autobus et le transport de marchandise. C’est un projet qui pourrait être étudié dans le cadre de l’implantation de l’autoroute électrique. Il faudrait étudier un partenariat possible avec Better Place et les fabriquant de piles-remorques.
La pile de la Tesla changée en 90 secondes!
Système de remorques ebuggy
Système ep tender http://www.eptender.com/
7-Étude de faisabilité pour l’implantation d’un système d’autos électriques en libre-service
Selon moi, c’est un projet très important pour permettre aux citoyens des villes de moins utiliser la voiture. Comme le système Autolib de Paris, les systèmes de véhicules en libre service sont particulièrement bien adaptés aux véhicules électriques. Je vais y revenir plus longuement bientôt.
Voir cet autre texte:
La voiture en libre service, la solution pour l’auto électrique dans les quartiers centraux de Montréal.
Le système Auto-Mobile de Communauto est maintenant accessible à tous
8-Systèmes de covoiturage électrique.
Il serait intéressant d’avoir accès à des voitures à très petite autonomie. Elles pourraient être utilisée pour faire la navette en covoiturage du point A au point B aux heures de pointe. Elles pourraient être rechargées la nuit et le jour. Ces circuits pourraient être complétés par des navettes de taxi collectifs (électrique, bien entendu!).
Clic, le covoiturage branché :
9-Flotte de taxis électriques
C’est vrai que d’utiliser des VÉ pour le taxi serait un projet ambitieux, mais grâce à la recharge 400V, je crois qu’il serait possible de le faire. Par exemple, juste en disposant quelques bornes 400V à l’aéroport et au centre-ville, certains taxi pourraient faire la boucle entre le centre ville et l’aéroport. De toute façon, pourquoi ne pas essayer un système où il y aurait plus d’autos que de chauffeurs. Ainsi, lorsque les autos sont en recharge, les chauffeurs pourraient utiliser une autre voiture. C’est sans compter les nouveaux VÉ qui arrivent sur le marché. Il me semble que la Tesla S ferait un super taxi? Avec des bornes à 90 ampères disposées dans les «stand» de taxi, ces merveilleuses voitures feraient très bien le travail. Avec un Supercharger à l’aéroport et un autre au centre-ville, les Tesla pourraient faire leur journée, été comm hiver.
Je verrais bien aussi quelques Nissan NV200 qui arriveront au Canada début 2015.
The Tesla Model S Taxi Starts Service On Both Coasts
A New York, la Nissan Leaf joue les taxis
Le taxi de NYC NV200
10- Programme incitatif d’achat de véhicules électriques et hybrides pour les villes et la fonction publique
Bien que les villes et certaines agences gouvernementale ont fait l’acquisition de véhicules électriques, les objectifs ne semblent pas très ambitieux. Maintenant que les autos électriques ont fait leurs preuves, il faut au minimum un plan d’achats de véhicules électriques.
Ajouts du 27 octobre:
11-Incitatifs pour les employés et les employeurs.
Les employeurs peuvent jouer un grand rôle en permettant aux employés de brancher leur voiture au travail. Il faut donc des crédits spécifiques pour s’assurer que ceux qui veulent investir ne soient pas pénalisés fiscalement. Présentement, quand l’employeur fournit une voiture à l’employé, c’est un avantage imposable. Mais comme les autos électriques coûtent plus cher à l’achat, les employés pourraient être pénalisés. Il pourrait donc y avoir un crédit équivalent à la différence entre le coût du véhicule électrique et un modèle équivalent du même constructeur. Les flottes d’entreprise représentent un marché énorme, cet incitatif pourrait avoir un impact très intéressant. Comme les entreprises pourraient considérer ces investissements comme une forme de dépense marketing, il serait surement possible de générer beaucoup de ventes de ce côté.
12- Introduire une flotte de VÉ aux Îles-de-la-madeleine
C’est un projet un peu symbolique, mais compte-tenu que les Îles se trouvent près d’un gisement pétrolier, il est très important selon moi de décarboniser l’électricité de cette île. En introduisant les VÉ sur cet archipel, il y aurait plusieurs bénéfices: réductions des importations d’essence sur l’île, capacité d’emmagasiner l’énergie des éoliennes, réduction de la consommation de mazout de la centrale thermique des îles en utilisant des technologie V2G (Nissan compte commercialiser une telle technologie très bientôt).
De plus, les VÉ sont des véhicules parfait pour des îles car leur autonomie permet de circuler partout sur l’île sans problèmes.
13- Programme de bornes en entreprise
Certaines personnes disent qu’il faut éviter de promouvoir la recharge au travail afin de ne pas trop encourager la recharge le jour. Je crois pourtant qu’il faut considérer cette option. À court terme, il n’y a aucun problème de capacité du réseau: nous avons des surplus d’énergie et il n’y a pas encore assez de VÉ pour surcharger le réseau. À moyen et court terme, ces véhicules branchés le jour pourraient même servir à la mise en place d’un système de V2G (vehicule to grid) qui pourrait nous permettre d’économiser beaucoup d’argent aux heures de pointe et ainsi d’éviter d’utiliser des centrales au gaz.
14-Tarification préférentielle pour les propriétaires d’autos électriques.
Comme nous sommes en surplus énergétique présentement, pourquoi ne pas installer des compteurs intelligents dès maintenant aux propriétaires de VÉ et leur permettre d’avoir un tarif préférentiel la nuit. Même si le coût de l’électricité est déjà bas. Cet incitatif va inciter les consommateurs à calculer les économies et à prendre conscience de l’énorme différence de coût entre l’électricité et l’essence. Cette mesure pourrait se faire à coût nul en augmentant les tarifs des autres abonnés ou seulement aux heures de pointe pour ceux qui ont des compteurs intelligents. La réduction de demande aux heures de pointe va réduire les coûts des importations et ainsi diminuer les émissions de GES.
15- Programme de conversion des véhicules à essence en véhicules électriques
Il serait téméraire de croire qu’on peut bâtir a A à Z une voiture électrique au Québec. Par contre, nous avons toutes les technologies en place (piles et moteurs) pour modifier des voitures existantes en voitures électriques. Il faut au moins mettre en place une étude de faisabilité et des projets pilotes.
Une pile de 4 kwh dans une Prius C ?
16-Obliger les propriétaires de stationnements à ajouter des bornes de recharge
17-Obliger les constructeurs à distribuer les compliance car de Californie au Québec.
18-Installer des systèmes de chauffage au gaz ou radiant.
Le Québec serait un bon endroit pour concevoir des systèmes de chauffage d’appoint qui pourraient être installés dans les autos l’hiver pour augmenter leur autonomie; systèmes de ventilation sur pile d’appoint, chauffage radiant et/ou au propane. Ainsi, la pile pourrait être utilisée pour propulser la voiture.