Voici le témoignage de Gonçalo Da Silva, ingénieur électrique de Repentigny, qui se questionne sur l’achat d’un véhicule électrique. Il nous offre, dans cet article, ses réflexions quant à l’éventuel achat d’un véhicule électrique. Selon lui, il faut donner l’heure juste aux acheteurs potentiels, et bien démontrer les avantages et les inconvénients de la voiture électrique. Pour lui, il y a encore trop d’obstacles qui l’empêchent de faire le saut vers le VE.
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Je suis une personne qui aime les gadgets et je trouve que la voiture électrique est le plus gros gadget que j’aimerais me procurer. Pourquoi « j’aimerais »? La réponse est simple : prix et autonomie.
Premièrement, j’ai remarqué que plusieurs propriétaires veulent nous aveugler avec les VE actuels. Je ne veux pas dénigrer leur attitude, mais j’aimerais qu’ils soient plus transparents et honnêtes avec des acheteurs potentiels (comme moi). Ce n’est pas à la radio, dans les journaux et même par certains concessionnaires que les gens vont se faire convaincre d’acheter un VE à la place d’une voiture à essence. Ce sont les sites web comme AVEQ.CA et RoulezelElectrique.com qui vont nous aider.
Pour mettre le monde dans ma situation et être moi-même le plus transparent possible, je roule avec une Hyundai Elantra GLS 2011. J’ai deux enfants de 7 et 5 ans et un 3e en route.
1. PRIX

Je me suis amusé à faire le calcul sur Excel pour comparer les deux véhicules (Leaf 2016 SV et Elantra 2017 GLS). Moi, j’aime garder mes voitures environ 7 ans, alors mon calcul total est basé sur un terme de 5ans + 2 ans supplémentaires. Je n’ai pas comparé avec la Volt, car le prix de la Volt est plus élevé.
Au bout du terme de 5ans, avec un prix d’essence de 1 $/litre, le véhicule électrique coûte 5472 $ de plus. Pour votre info, si le prix de l’essence est de 1,35 $/litre, c’est 2672 $ après 5ans. On peut donc conclure quand même facilement, que ce n’est pas pour des raisons économiques que l’on fait l’achat d’un VE.
Regardez par vous-même le comparatif :
2. AUTONOMIE

Je ne parlerai pas de la VOLT, aucun problème grâce à son moteur à essence. La Nissan Leaf 2016 avec sa nouvelle batterie de 30 KwH a une autonomie estimée dans des conditions idéales de 172 km. Ça semble intéressant à première vue, mais il faut faire attention. On parle de 172km dans des CONDITIONS IDÉALES. Ici au Québec, on a une belle saison qui dure environ 4 mois et qui s’appelle hiver. Pour moi, hiver est synonyme de conditions NON idéales. Après plusieurs recherches, nos hivers provoquent environ une perte qui se situe entre 30 et 40 % d’autonomie. On parle alors d’une autonomie d’entre 100 et 120 km, et parfois moins. Moi, je fais environ 65 km par jour (aller-retour) et l’hiver, une journée par semaine, je fais 100 km (aller-retour) avec 85-90 % d’autoroute et la balance en ville. Tout le monde sait que l’autoroute n’est pas l’environnement de travail idéal pour la Leaf (pas de possibilité de régénération sauf si on ralentit par nous-mêmes). Comme je n’ai pas la possibilité de recharger la voiture au travail, 1 fois par semaine, un VE serait risqué. Encore une fois, après plusieurs recherches sur le web et les forums, les recommandations sont simples :
- n’utilise pas le chauffage ou au minimum;
- roule à moins de 100 km/h si tu n’as pas le choix de prendre l’autoroute;
- prends une route alternative qui serait plus profitable pour un VE;
- trouve une station de recharge (rapide de préférence) pour une recharge de 10 à 20 minutes.
Voilà le problème. Je ne veux pas changer si drastiquement ma façon de conduire. Je ne veux pas non plus avoir à changer de trajet (ça risque d’être plus long) et je ne veux pas non plus être obligé de recharger ma voiture ailleurs que chez moi pour mes obligations quotidiennes. Lorsque je lis des commentaires comme « L’hiver, je ne fais pas de compromis. J’ai une grande tolérance au froid alors je ne mets pas le chauffage en marche », ça ne m’incite pas à acheter un VE. Pas du tout même. Je trouve ça malheureux, car ce n’est pas normal de ne pas mettre le chauffage en marche dans une voiture. Je mentionne un commentaire, mais il y en a plein de ce genre pour convaincre le monde que l’achat d’un VE, c’est LE choix à faire.
3. Conclusion
Pour terminer, il faut comprendre que les VE sont encore un marché de niche et c’est la raison pour laquelle les prix sont plus élevés que l’équivalent à essence. Il est important de comprendre ses besoins et aussi de comprendre ce que les VE sont capables de faire pour faire un choix intelligent. Selon moi, aujourd’hui, les gens qui achètent un VE le font plus pour l’environnement. Ce n’est pas un choix pour des raisons économiques sauf pour quelques exceptions. J’ai moi-même essayé pendant 1 heure une Nissan Leaf 2016 et j’ai beaucoup aimé la conduite. Une fois à l’intérieur, aucune différence par rapport à mon Elantra, sauf le silence. Une fois sur l’autoroute, électrique ou essence aucune différence. Ce que j’ai moins aimé, c’est que le vendeur me demande de rouler en bas de 100 km/h pour économiser batterie. Je ne me prive pas avec mon véhicule à essence. Cruise control à 110 km/h dans les zones de 100 km/h sans crainte. À la fin de mon essai routier, j’ai consommé 40 % de la batterie pour un trajet de 62,5 km avec une température de 6 ºC et chauffage à 20 ºC. Cela donne environ 156 km d’autonomie. Parfait, mais à -5, -10 où -20 ºC?! C’est important de poser la question et d’avoir des réponses claires pour ne pas tromper les gens juste pour vendre la voiture.
Avec le temps, plus de joueurs vont entrer sur le marché et on va voir les prix descendre pour le bonheur des consommateurs. D’ici la fin de l’année, la Chevrolet BOLT va être disponible et la Hyundai IONIQ va aussi être disponible. Ne reste que la réaction de Nissan face à la compétition et surtout Tesla avec le modèle 3 qui va arriver fin 2017 avec déjà plus de 325 000 réservations.

Aujourd’hui, mettre de l’essence c’est 5 minutes et on trouve une station à presque tous les coins. Quand on va être rendu là avec les voitures électriques, tout le monde va regarder les VE comme un choix logique.
J’espère que les consommateurs vont être un peu plus éclairés au sujet des 2 points qui selon moi, sont les plus importants.
Quant à moi, j’aimerais être capable de vous dire que je finis ce texte et que je m’en vais au concessionnaire Nissan le plus prêt pour acheter ma Leaf. Malheureusement, ce n’est pas le cas. C’est certain que je vais attendre la fin de l’année pour voir le prix de la Bolt et de la Ioniq. À un bon prix, on peut toujours trouver une solution quand l’autonomie ne suffit pas pour quelques journées par année (j’ai une autre voiture à essence). Cependant, tant et aussi longtemps que l’autonomie ne permettra pas 2 jours complets sans charge, je vais hésiter surtout au prix que ça coute. La Bolt devrait éliminer cet obstacle, ne reste que le prix qui risque de faire mal au portefeuille…
Gonçalo Da Silva











