J’étais chez moi avec ma femme et voilà que mon fils vient nous voir avec sa Tesla. C’est que ma femme va bientôt partir avec lui au Mexique et ils ont pleins de choses à régler.
Il neige dehors. Les discussions et appels téléphoniques durent longtemps, car je remarque par la fenêtre qu’il y a de plus en plus de neige sur mes voitures. Ce soir, c’est moi qui fais le souper et je dois me rendre au marché Bourassa de Sainte-Agathe.
Au moment de sortir, je me rends compte que la Tesla de mon fils bloque le chemin. Ça me rappelle une idée de chronique que je voulais faire. Je dis à mon fils : « Me prêtes-tu ta Tesla pour aller au Bourassa ? Je vais en profiter pour voir comment se comporte une SR+ à propulsion pendant qu’il neige. »
— Pas de problème P’pa. Vas-y, j’ai encore des trucs à régler avec Air Canada…
Ça faisait longtemps que je voulais faire cet essai sous la neige, car beaucoup de gens veulent se procurer la moins chère des ID4, IONIQ5, EV6 ou Model 3 et toutes ces voitures sont à propulsion en modèle de base, c’est-à-dire que ce sont les roues arrière qui font avancer le véhicule.
Et, bien entendu, ils sont un peu inquiets pour l’hiver. Est-ce vrai qu’avec le poids de la batterie, on peut rouler sans problème avec une propulsion dans la neige ?
Eh bien, on va aller vérifier ça !
Je suis sorti dehors, j’ai déneigé la Tesla et je suis parti vers Sainte-Agathe en empruntant des petites routes secondaires.
J’ai souvent roulé avec cette voiture en hiver, mais c’est la première fois que je l’utilisais durant une « petite » tempête de neige. Eh bien, je n’en reviens pas ! Cette voiture roule parfaitement bien dans la neige. La conduite et les sensations sont différentes d’avec ma Bolt EUV à traction, mais je vous jure que je me sens autant en sécurité dans l’une que dans l’autre.
J’ai même essayé de faire des manœuvres un peu délicates. Après un stop, j’ai tourné un peu vite en ne me gênant pas pour appuyer sur l’accélérateur. Je me souviens qu’avec la Camaro de mon père, le derrière de la voiture partait dans tous les sens. Rien de tout cela avec la Tesla.
J’ai aussi accéléré et freiné fortement, j’ai fait des zigzags, ça n’a vraiment plus rien à voir avec les propulsions d’avant. L’adhérence et la tenue de route de cette voiture dans la neige sont tout à fait rassurantes.
Je suis arrivé au Bourassa. Je suis sorti de la voiture. Vous connaissez ce magasin ? Dans les Laurentides, c’est un des meilleurs endroits pour acheter des légumes et des fromages à bon prix. Jadis, la famille Bourassa vendait uniquement aux restaurants, mais aujourd’hui ils sont ouverts à tous.
J’ai fait mes emplettes et je suis revenu cette fois-ci par la 117. D’habitude, cette route est toujours en asphalte, mais là elle était enneigée. Qu’importe, la voiture se comportait de manière impeccable. Y’a pas à dire, en électrique, qu’on roule avec une propulsion ou une traction, on dirait que ça ne fait pas vraiment de différence. Et même quand on tente d’accélérer dans la neige. C’est étonnant !
Cela étant dit, peut-être dans des situations extrêmes, on voit une différence, mais je vous jure qu’en temps normal (ou même sous une petite neige), on n’a pas à s’inquiéter. Trois raisons expliquent le phénomène : le poids de la batterie, les pneus d’hiver qui sont bien meilleurs qu’avant et les aides à la conduite qui empêchent le patinage et le dérapage.
Bien des spécialistes en voiture conseillent de payer plus cher et de rouler AWD si l’option est offerte. Je ne suis pas d’accord. Le rouage intégral (tout comme le look VUS) ne rendra pas votre voiture plus sécuritaire.
Le rouage intégral est génial pour monter une côte glissante, mais il n’est d’aucune utilité lorsqu’on doit freiner sec ou changer brusquement de direction. Car dès qu’on soulève le pied de l’accélérateur, le système AWD n’est plus en fonction.
Moi j’ai déjà possédé des Subaru AWD et même un Jeep construit par Suzuki (et avec un différentiel autobloquant) et la seule chose qui faisait une vraie différence était de pouvoir me stationner partout en ville en hiver, même quand c’était mal déneigé. Et plus besoin de pelleter pour sortir de là !
Ça me fait penser que depuis que j’habite à Val-David, je ne suis jamais resté pris et jamais j’ai dû sortir ma pelle. Ah, les fameux bancs de neige de Montréal. Je suis bien content de vivre dans les Laurentides maintenant !
Je m’arrête ici et je conclus en vous disant qu’une électrique 4 roues motrices, c’est très bien et ça va vous donner d’excellents temps d’accélération (car il y a deux moteurs), mais si votre budget est limité, peu importe que vous choisissez un VÉ à traction ou à propulsion, c’est sûr que vous allez être satisfait et que vous allez très bien vous débrouiller durant l’hiver.
Un conseil en terminant : si vous vous retrouvez immobilisé dans la neige ou la glace (ça arrive autant avec une traction qu’une propulsion et parfois même pour une petite niaiserie à cause de l’antipatinage), il est bon de savoir désengager ce système pour faire du « avance-recul ». Sortez votre manuel et allez voir la rubrique « aide à la conduite » ou « antipatinage ».
Voilà ! Je suis retourné chez moi avec mes emplettes achetées au Bourassa et j’ai invité mon fils à souper à la maison !