Avouez que c’est incroyable le nombre de publicités de voitures qu’on peut voir à la télé ! Et ça dure depuis des décennies ! Plus souvent qu’autrement de gros véhicules à essence et bien peu de voitures électriques.
C’est quand même étonnant que tout le monde y compris nos gouvernements soit au courant que ces véhicules sont dommageables pour la planète (et notre santé) et que ça continue quand même.
En réalité, ce que nous avons de besoin, ce n’est pas de se faire répéter sans cesse d’acheter des VUS, mais de se faire répéter sans cesse qu’il faut désormais aller vers des véhicules plus petits et électriques, voir aussi de favoriser d’autres moyens pour se déplacer.
Disons-le franchement, n’est-ce pas un peu honteux de tolérer la publicité de gros véhicules à essence en 2022 ? Ne devrions-nous pas faire un gros ménage là-dedans ? Les environnementalistes disent qu’il faut carrément interdire la publicité consacrée aux VUS grand format. Qu’en pensez-vous ?
Moi je dis que ce n’est pas si simple. La publicité des voitures est indispensable à la survie de bien des médias. Enlevez par exemple la publicité de voitures dans les journaux et les stations de télé privés et ces derniers vont tous déclarer faillite.
Peut-on d’abord accepter uniquement la publicité des voitures rechargeables et 100 % électriques ? Hum… Là aussi c’est délicat. Par exemple, Toyota pourrait dire en 2023 : « pourquoi Ford et GM ont le droit de diffuser des pubs de gros camions électriques comme le Ford F-150 Lightning ou le Hummer EV et pas de notre petite Corolla à essence ou hybride ? » Et ils auraient bien raison.
Il faudrait concevoir mille et une exceptions et ça n’en finirait plus. Que faire alors ? En France, on a trouvé une solution intéressante. Une nouvelle loi est entrée en vigueur il y a quelques semaines (le 1er mars 2022). On accepte toutes les publicités de voitures, mais on oblige en bas de l’écran (ou dans le bas d’une pub papier) de mettre un message d’intérêt public comme sur les paquets de cigarettes !
Moi je trouve que c’est une très bonne idée ! Ainsi, on tolère toujours cette forme de publicité, mais le gouvernement passe quand même ses messages. Ainsi, depuis le 1er mars, dès qu’on voit une publicité de voitures, il y a l’obligation de mettre la mention : #SeDéplacerMoinsPolluer, suivi de courts messages tels « Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo » ou « Pensez à covoiturer » ou « Au quotidien, prenez les transports en commun ».
En plus, chaque publicité de voiture doit afficher un tableau d’émissions de CO2. Et ça, ce n’est même pas nouveau ! Regardez cette capture d’écran prise à la fin d’une pub en France pour le Honda HR-V hybride et diffusée après le 1er mars.
Regardez tout en bas, c’est écrit : « Pensez à covoiturer #SeDéplacerMoinsPolluer ». Cette phrase reste là durant toute l’annonce ! On peut voir aussi à gauche la quantité d’émissions rejetée par le véhicule. Je trouve que c’est une très bonne idée ! Examinez bien les lignes de couleurs. Dans le cas du Honda HR-V hybride, on voit qu’il émet 122 grammes de CO2 par kilomètre.
Les Français savent très bien ce que ça veut dire, car lorsqu’une voiture émet plus de 160 grammes au kilomètre, ils doivent payer un malus. Sur l’image, il y a sept bandes de couleur. Quand c’est jaune (141 à 160 g/km), il n’y a aucun malus et aucun bonus. En dessous (lettres EFG) on paie un malus, au-dessus (lettre ABC), on reçoit un bonus.
Avouez que ça incite à faire de bons choix ! Imaginez un Québécois qui va s’acheter une voiture. Il regarde un Nissan Rogue (179 g/km), puis une Toyota Corolla hybride (76 g/km).
Je trouve que c’est clair et que ça fait réfléchir. On se dit tout de suite : « ouais, le Rogue émet deux fois plus de gaz à effet de serre que la Corolla hybride. Il est deux fois plus dommageable pour l’environnement. » Imaginez en plus s’il y avait un malus à payer !!!
Et la cerise sur le sundae ? Cette nouvelle loi stipule qu’à partir de 2028, les publicités pour les véhicules les plus polluants (plus de 123 grammes de CO2/km) seront interdites.
Qu’est-ce qu’on attend au Québec pour faire de même ? Si on n’a pas le courage d’instaurer un bonus-malus, qu’on s’inspire au moins de la France en ce qui touche la publicité.
Juste cela aiderait à changer les mentalités, il me semble. Et j’imagine que ça encouragerait aussi les constructeurs à nous envoyer plus de véhicules électriques. Qu’est-ce qu’on attend ?
