Les dommages environnementaux causés par les véhicules à essence et diesel sont de plus en plus connus: Leurs émissions de GES causent les changements climatiques, de la pollution atmosphérique nocive pour la santé, du bruit, des déversements d’huile et d’essence, etc.
Au niveau économique, il y a peu d’études sur les pertes d’emploi causées par ces véhicules. Où et comment perdons-nous ces emplois, au Québec?
Dans tous les secteurs de l’économie!
En effet, la population du Québec achète et brûle pour un montant de 15 milliards de dollars par année en hydrocarbures. Ces 15 milliards ont 30% de taxes qui sont prélevées par les gouvernements qui les utilisent pour payer les services, et 70% (10.5 milliards) qui sortent de l’économie Québécoise pour aller enrichir l’économie des fournisseurs d’hydrocarbures, tels l’Algérie, les États-Unis et une partie de l’ouest canadien (Alberta, Saskatchewan et Manitoba).
Comment fonctionne l’économie pour la création d’emploi ?
En une courte phrase, par la circulation d’une masse monétaire appropriée. Cette phrase est un peu un obscure, permettez de l’illustrer par la petite histoire suivante:
Un étranger entre dans le magasin général du petit village, cherchant une lampe de camping. Il trouve ce qu’il cherche et l’achète pour le montant de $100. Aussitôt le client parti, le propriétaire du magasin amène les $100 qu’il remets au quincailler pour le bois qu’il avait acheté pour réparer le balcon avant. Le quincailler prends le $100, et va payer le garagiste pour le dernier entretien effectué au camion de livraison. Le garagiste vas par la suite payer la note de crédit d’épicerie qu’il devait au magasin général. Sur les entrefaites, l’étranger qui avait acheté la lampe de camping la rapporte, celle-ci ne fonctionnant pas à sa satisfaction. Le propriétaire du magasin le rembourse et l’étranger repart.
Ainsi, dans les deux heures que le $100 a été dans le village, il a permis de payer une réparation de balcon, un entretien de camion et l’épicerie du garagiste! C’est l’effet d’avoir une masse monétaire disponible. Si le $100 n’avait pas été dépensé dans l’économie du petit village, aucune de ces transactions économiques n’auraient pu avoir lieu. Ce $100 représente la masse monétaire libre de circuler.
Chaque fois qu’un automobiliste achète de l’essence, il sort immanquablement de l’économie Québécoise une partie de sa masse monétaire, ce qui rends l’argent disponible pour la faire rouler de plus en plus rare.
Je discutais hier soir, chez Montréal Auto-Prix hybride et électrique, avec un monsieur qui fait des inspections de maisons pré-achat comme emploi. Il s’est procuré tout récemment une Chevrolet Bolt rouge pour se déplacer vers les propriétés dont il a le mandat d’inspection. Il parcourt entre 40 000km et 50 000km par année. S’il devait se déplacer en véhicule thermique à 10 l/100km, on parle alors d’un montant entre $4400 et $5500 (avec l’essence à $1.10 le litre), au lieu d’un montant entre $440 et $550 par an en électricité. Je lui ai demandé ce qu’il faisait avec l’argent économisé ?
Il m’a répondu: j’ai changé deux fenêtres dans la façade de ma maison et j’emmène ma femme souper au restaurant plus souvent. Il a ainsi contribué a donner de l’emploi à des gens travaillant chez des manufacturiers de fenêtres Québécois et à des employés du secteur de la restauration! Dans chacune de ces transactions (fenêtres, restaurant) il a payé 15% de taxes aux gouvernements! Il a ainsi contribué à conserver et/ou créer des emplois au Québec. Il a également acheté entre $440 et $550 d’électricité qui retournent à Hydro-Québec dont le gouvernement Québécois est actionnaire à 100% et retire des revenus permettant de faire face aux dépenses en santé et en éducation.
Comment évaluer le nombre d’emplois perdus par ces $10.5 milliards extraits de la masse monétaire annuelle?
On peut effectuer une évaluation très simple: si chaque emploi requiert un salaire (confortable) de $50 000 par année, 10.5 milliards divisés par $50 000 par emploi représente 210 000 emplois perdus annuellement!!! C’est beaucoup plus d’emploi actuellement perdus que les quelques emplois de concessionnaires qui seront moins sollicités par le virage de l’électrification des transports.
Comme dans le petit exemple de l’effet de la masse monétaire dans le petit village, l’argent économisé par le monsieur avec sa Bolt peut lui permettre de rembourser ses dettes! Avec l’achat d’essence, tout ce qu’il peut faire, c’est la brûler pour en faire du CO2 et de la fumée, et se mouvoir dans un véhicule thermique, nettement moins fiable qu’une voiture électrique. Rappelons-nous aussi que le gouvernement Canadien s’inquiète du niveau de surendettement des ménages. En dépensant une partie de son budget en essence qui devient de la fumée, renverser cette tendance sera difficile pour les ménages Canadiens et Québécois!
Et tout cet argent sorti de notre économie, où va t’il ? On peut avoir une petite idée, par la photo suivante:
Il est évident que l’argent utilisé pour l’achat de pétrole sert à augmenter la richesse de ceux qui nous la vend.
Avant de racheter un véhicule thermique, il est important de faire réaliser au consommateur que cet achat peut lui faire perdre … son propre emploi, à cause du ralentissement économique causé par la sortie collective de ces milliards qui partent en fumée.
François Boucher
227 articles
Ingénieur électrique de formation, je suis le développement et la mise en marché des véhicules électriques depuis plusieurs années. Le Québec étant pourvu d'énergie bleue abondante et renouvelable, il est simplement sensé de promouvoir le transport électrique dans la belle province.
Je suis actuellement propriétaire d'une Volt 2012 et d'une Tesla S 2013. J'ai installé des panneaux solaires photovoltaiques qui nous permettent de "rouler au soleil!". Ma femme est devenue propriétaire d'une Tesla modèle 3 en septembre 2018 et nous organise pour diminuer nos déchets. Nous avons tous les deux signés le Pacte sur la diminution des GES.