GESVéhicules Électriques

Méritez-vous le privilège de posséder une voiture, qu’elle soit électrique ou à essence ?

Ceux qui ont lu dernièrement ma chronique sur le journaliste écolo Taras Grescoe savent que ce dernier est contre les voitures électriques. Il affirme qu’il serait suicidaire d’un point de vue environnemental de remplacer les 1,4 milliard de véhicules à essence dans le monde par 1,4 milliard de véhicules à batterie.

Sa solution : vendre nos voitures et utiliser le transport en commun ! Son moyen de locomotion préféré : les trains électriques. Il aimerait en voir partout ! Moi, je trouve qu’il rêve en couleur et ça me choque, car ce faisant, il dénigre les VÉ dans ses articles au point de donner envie aux gens de continuer à rouler à l’essence ! 

Écoutez, je n’ai rien contre le transport en commun et tant mieux s’il devient davantage utilisé dans l’avenir, mais pas question de parler contre les voitures électriques ! 

L’automobile au Québec est là pour rester et l’urgence pour moi est de faire comprendre aux gens qu’il faut passer à la voiture électrique. Voilà la mission des écolos, faire tomber les préjugés envers la voiture électrique, pas de les entretenir comme le fait Taras Grescoe !

Plusieurs lecteurs ont réagi à cette chronique en m’écrivant que Taras Grescoe avait quand même un peu raison. Que les VÉ ne sont pas si propres, que les voitures en général créent bien des problèmes (blessures, décès, embouteillages, perte de productivité) et qu’il faut faire quelque chose. Et c’est vrai qu’au Québec, depuis 50 ans, le nombre de voitures augmente bien plus vite que le nombre de citoyens.

Quoi faire alors ?

Des embouteillages partout sur la planète.

Eh bien, sachez que je m’inquiète moi aussi de ce phénomène, mais que ce n’est pas mon propos ici. Ma mission à Roulez Électrique est de convaincre les gens de ne plus acheter de voitures à essence. Il faut acheter uniquement 100 % électrique ou hybride rechargeable. Voilà le message que je veux transmettre aux gens.

Cela étant dit, si vous désirez ne plus posséder de voiture et utiliser le transport en commun, je n’ai rien contre ça !

Comprenez également que moi, j’adore les voitures. Toute ma vie, ç’a été les voitures à essence et aujourd’hui ce sont les voitures électriques. C’est ma passion. J’aime lire là-dessus, j’aime regarder les nouveaux modèles qui arrivent, j’aime en acheter, les entretenir, les regarder dans mon entrée de garage et, bien sûr, me promener avec.

Montréalais de naissance, j’habite désormais à Val-David, dans les Laurentides. Pratiquement chaque jour, je dois prendre ma voiture pour aller à Sainte-Agathe, à Tremblant, à Sainte-Adèle, à Sainte-Lucie. Pour faire mes commissions, pour aller au restaurant, au cinéma, voir mon dentiste, mon médecin, mon comptable, mes amis. Ma voiture, c’est toute ma vie !

À l’inverse, je suis conscient que, si j’avais un emploi au centre-ville de Montréal et que j’habitais dans Rosemont-La Petite-Patrie, peut-être que je pourrais me passer de voiture, peut-être même que JE devrais me passer de voiture…

Et c’est là où j’arrive avec mon point : moi j’aime tellement les voitures que je suis prêt à faire le choix de vivre à Val-David dans le seul but de conserver mon style de vie. Et même si je perds certains avantages de la ville.

Moi, me promener en autobus ou en métro à Montréal pour aller travailler, aller faire mon épicerie ou mes activités de loisirs, ça ne m’intéresse pas. J’aime avoir une auto pour pouvoir me promener. C’est très important pour moi.

Et j’arrive au titre de ma chronique : méritez-vous le privilège de conduire une voiture ? Car c’est vrai qu’il y a trop d’autos au Québec, particulièrement en métropole et qu’il faut faire quelque chose.

Montréal, métropole du Québec.

La vérité ? Je trouve qu’il y a trop de monde qui possède des voitures et qui ne le mérite pas. Oui, oui ! Il y a au moins un tiers des Québécois qui n’aiment pas vraiment les voitures et qui en ont une juste parce que c’est un moyen simple et facile de se déplacer.

Moi, je dis qu’on devrait rendre la voiture beaucoup plus difficile à posséder afin que seuls les gens qui aiment vraiment les voitures en possèdent.

Par exemple, on pourrait dire à la population que dès 2030, tous ceux qui possèdent un permis de conduire ne pourront dorénavant que conduire des voitures de Communauto et autres services d’autopartage. Pour avoir à nouveau le droit de conduire une voiture personnelle, il faudrait pouvoir le justifier. Et là, toutes sortes de critères pourraient entrer en considération, comme le lieu de résidence ou la facilité à prendre le transport en commun dans notre ville.

Je dis ça comme ça. Ça pourrait être autre chose. Comme par exemple, les personnes possédant une voiture ne pourraient plus prendre l’avion à partir de 2030. On déciderait que, pour réduire la congestion routière et le CO2, c’est un ou l’autre, pas les deux. Moi qui adore les voitures, je serais prêt à ne plus voyager afin de conserver mon privilège de posséder une voiture.

Bref, il y a plein de façon d’agir pour limiter le nombre de voitures et je ne suis pas contre ça. Mais moi, je vous le dis tout de suite, comme j’adore les voitures, je suis prêt à faire bien des sacrifices pour continuer à en posséder une…

Moi et ma Bolt EUV que j’adore.

Comprenez-vous ma position ? Je n’aime pas que Taras Grescoe parle contre les voitures électriques, mais je ne suis pas pour autant contre l’idée qu’il faut réduire le nombre de voitures en circulation et investir dans les trains électriques, comme le REM ou le futur TGV Windsor/Québec.

J’ai écouté un reportage récemment sur Singapour et j’ai découvert que là-bas, ils avaient un système génial pour réguler le nombre de voitures en circulation. Ils ont décidé que 900 000 voitures étaient bien assez et qu’il ne fallait pas dépasser ce chiffre. À partir de là, en ajoutant taxes et frais en tout genre, les autorités s’arrangent pour réguler le nombre de voitures. Lorsque le nombre de voitures est trop élevé, on augmente les mesures dissuasives, lorsqu’il diminue, on les allège. Et on révise le tout aux cinq ans.

Ce n’est pas fou, non ? De cette manière, en jouant avec les frais reliés à la possession d’une voiture personnelle, les autorités s’arrangent pour qu’on ne dépasse pas le million de voitures sur l’île. Il faut reconnaitre toutefois que le régime de Singapour est beaucoup plus « autoritaire » qu’ici. Le gouvernement décide et la population écoute docilement. Dans une démocratie libérale comme la nôtre, je ne sais pas ce que ça donnerait !

Est-il préférable d’avoir un gouvernement fort capable d’instaurer des mesures limitant le nombre de voitures ou on laisse faire et on laisse le nombre de voitures se réguler de lui-même ? Car on peut également se dire que lorsque les bouchons seront vraiment invivables, les gens iront d’eux-mêmes vers le transport en commun.

Quelle est la meilleure voie à prendre, selon vous ? Hum, vaste débat !

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