Excusez mon langage, c’est que je n’en reviens pas de voir toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les constructeurs japonais à cause de leur retard dans l’électrification de leurs voitures.
C’est maintenant rendu que le gouvernement japonais met de la pression sur Honda afin qu’il aide Nissan ! On s’inquiète réellement. Les ventes à l’étranger baissent à la fois en Amérique et en Chine par manque de modèles hybrides rechargeables et 100 % électriques.
Comment en sont-ils arrivés là ? Je n’arrive pas à comprendre ! Les Japonais sont pourtant des gens brillants. Ils auraient dû prévoir le coup, non ? On dirait qu’ils sortent d’une boite à surprise et qu’ils viennent soudainement de réaliser que l’avenir est électrique. Ça fait pourtant 15 ans que ça se trame !
Jadis novateurs
Les Japonais sont pourtant reconnus pour être prévoyants. Rusés aussi. Ce sont eux qui ont construit des voitures bien adaptées aux goûts des Nord-Américains dans les années ’70. Je m’en rappelle encore très bien. On était peu attiré par les grosses berlines américaines de nos parents et quand sont arrivés les petites et sympathiques Toyota, Honda et Datsun. On voulait tous en avoir !
Les Japonais avaient compris les nouvelles tendances du marché et ce que les nouvelles générations voulaient. En 20 ans, en Amérique, les Japonais ont pris une très grande place dans l’industrie automobile.
Comment se fait-il qu’ils soient devenus par la suite des espèces de tatas qui ne comprennent rien à l’évolution des voitures ? Comment se fait-il qu’ils n’aient rien vu venir ?
Dépassé par tout le monde
Imaginez, des compagnies comme Toyota, Honda, Mazda, Mitsubishi se sont fait doubler dans l’électrique par les Chinois, par les Coréens et même par les Américains ! Par Tesla bien sûr, mais aussi par Chevrolet !
Que faisait Toyota et Honda quand GM a annoncé en 2010 qu’ils allaient sortir un hybride rechargeable (la Volt), puis un modèle 100 % électrique (ma chère Spark), ça ne leur a pas allumé des lumières ? Ils n’ont pas eu envie de faire pareil et vite? Et quand GM, en 2016, a sorti la Bolt EV avec 383 km d’autonomie, où étaient-ils ? Dans les limbes ! Sans oublier la Tesla Model 3 qui a démarré sa carrière quelques mois plus tard…
C’est comme si on les avait endormis avec du chloroforme !
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Clair comme de l’eau de roche
Les dirigeants japonais auraient dû essayer ces véhicules à énergie nouvelle. L’ont-ils fait ? Moi qui étais un profane en la matière, j’avais cette curiosité naturelle. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai loué une Volt, puis acheté une Spark. Pour assouvir ma curiosité. Eux qui étaient bien plus impliqués que moi là-dedans, ça ne les intéressait pas ?
En tous cas, en ce qui me concerne, ça n’a pas été long. Ça m’a pris moins d’une semaine pour tout comprendre. Pour réaliser que l’avenir était là. Que cette innovation allait signer l’arrêt de mort de la voiture à essence. Et je n’étais pas un spécialiste ! J’étais juste quelqu’un qui aimait les voitures.
Bref, je ne peux pas croire que les décideurs chez Honda ou Toyota n’ont pas pris la peine d’essayer une Bolt ou un Model 3 autour de 2016. Et s’ils l’ont fait et qu’ils n’ont pas « allumés », ce sont en effet des tatas !
Nissan
Et c’est d’autant plus difficile à comprendre que c’est Nissan, un constructeur japonais, qui a lancé la Leaf en 2010. Les dirigeants de Honda, de Toyota ou de Mazda n’avaient donc pas à faire venir par bateau des VÉ étrangers pour tester des électriques, ils n’avaient qu’à acheter une Nissan Leaf au coin de la rue !
D’ailleurs, expliquez-moi ça : comment un constructeur comme Nissan qui a eu l’audace de mettre sur le marché une voiture entièrement électrique avant tout le monde, procrastine ensuite pendant 12 ans avant de sortir péniblement et avec du retard un deuxième modèle électrique, l’Ariya ?
Ils étaient des pionniers, pourquoi avoir réduit la cadence ? Même chose avec Mitsubishi. Pourquoi ont-il créé une sympathique petite voiture 100 % électrique en 2009, pour ensuite ne plus jamais rien faire dans le 100 % électrique ? C’est vraiment bizarre…
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Conclusion
Les seules explications que je vois sont que les dirigeants japonais ont été à la fois bornés et conservateurs. Un peu à l’image des anti-VÉ qu’on retrouve sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, le gouvernement japonais s’inquiète. On craint pour l’industrie automobile japonaise et les milliers d’emplois qu’elle génère. On insiste pour que Honda accepte de fusionner avec Nissan. On souhaite qu’avec cette union ils puissent rattraper leur retard.
Je leur souhaite bonne chance, car j’aime bien le Japon, sa culture et ses voitures. Et puis, je préfère continuer à acheter des Honda, des Toyota et des Mazda électriques plutôt que des BYD, des Geely et des Great Wall venues de Chine, pas vous ?
(Et amenez-nous des petits modèles comme dans les années ’70. On manque de petits VÉ et vous êtes bons là-dedans !)