Véhicules Électriques

Vive les voitures électriques en français !

Vous ai-je déjà dit que j’étais le fils d’un écrivain ? Il s’appelle Claude Jasmin. Non, il n’a pas été aussi populaire que Michel Tremblay, mais les plus vieux se souviendront sans doute de lui, car il a eu son lot de succès dans les années ’70.

La Petite Patrie (photo Radio Canada)

Entre autres avec son roman La Petite Patrie qui est devenu par la suite un téléroman dont il était également l’auteur. Ça jouait le dimanche soir à Radio-Canada de 1974 à 1976. C’est l’émission qui a remplacé Quelle Famille de Janette Bertrand !

Un quartier de Montréal a d’ailleurs été nommé ainsi à cause de ce livre.

Ça ne vous dit rien ? Peu importe. Si je vous parle de lui aujourd’hui, c’est pour vous dire que, dans ma famille quand j’étais jeune, le français était très important. Ce qui est normal quand on a un père écrivain !

Nationaliste dès le début avec le R.I.N., mon père s’inquiétait beaucoup que l’anglais l’emporte sur notre langue et que, peu à peu le français disparaisse. Parler en français à Montréal et défendre sa langue était primordial pour lui.

Quand mon père achetait un produit et qu’il n’y avait que des instructions en anglais (ce qui était fréquent à l’époque), il devenait en beau maudit. Même quand il conduisait sa voiture, il me disait : « Regarde Daniel, tout est écrit en anglais sur le tableau de bord. J’te le dis, on va finir par se faire assimiler ! »

Tout cela pour vous dire qu’adolescent, je craignais beaucoup la disparition du français au Québec. Et l’arrivée de l’informatique n’a fait qu’empirer mes peurs. Vous souvenez-vous des premiers ordinateurs DOS ? Bien souvent, l’interface était uniquement en anglais. Et le clavier aussi, c’est-à-dire pas de « é »,  « è », « ê », etc.

Mon premier ordinateur.

D’ailleurs, à la fin des années ’80, j’étais très fier de m’acheter un Mac complètement en français avec un clavier français. La machine coûtait trois fois plus cher qu’un DOS, mais ça valait la peine, disait mon père !

Et puis, est arrivé ce qui est arrivé : l’évolution de l’informatique a finalement créé la possibilité de mettre sur le marché et à faible coût des appareils électroniques multi-langues. Ça a été vrai pour les ordis, les répondeurs, les téléphones sans fil et, bien entendu, pour les premières voitures électriques. 

Tout en français à l’écran de ma Spark EV !

Quand j’ai acheté ma Spark EV 2014, je me souviens encore, le vendeur m’a dit : « Vous pouvez choisir la langue de votre choix M. Jasmin, il y a le français, l’anglais et l’espagnol. » Il a tourné un bouton et paf !, toute ma voiture est devenue en français ! C’était la première fois que je voyais ça sur une automobile. J’étais pas mal impressionné !

Finalement, la crainte que l’informatique fasse de l’anglais la langue dominante s’est avérée fausse. Aujourd’hui, un francophone de n’importe où dans le monde peut mettre son ordinateur ou son cellulaire en français d’un simple clic. Même chose pour les voitures électriques. Peu importe la province dans laquelle vous habitez au Canada, si vous préférez avoir une voiture en français, vous pouvez le faire.

Bref, j’ai bien des choses à reprocher à l’informatique et à tous les bouleversements que cela engendre dans nos sociétés, comme la dépendance à nos cellulaires ou aux mensonges propagés par les réseaux sociaux. Heureusement qu’il y a du positif, comme la possibilité d’avoir un cellulaire en français, de naviguer sur Internet en français et de rouler dans un VÉ en français.

Et comptons-nous chanceux d’avoir la France de l’autre côté de l’Atlantique, car s’il n’y avait que le Québec à parler français, on pourrait dire adieu à nos ordis, nos cellulaires et nos voitures en français ! Sans eux, on serait envahi par l’anglais et mon père en serait bien attristé.

Mon père est décédé en avril 2021. On a fait plein de choses ensemble : des films, des chroniques au journal La Presse (Jasmin, père et fils), des voyages. À la fin de sa vie, il a même illustré des jeux éducatifs que j’avais conçus. Je m’ennuie parfois de lui.

Moi, mes jeux éducatifs et mon père en 2012.

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