Peut-on se passer de voitures ?

J’entends souvent dire que le meilleur choix à faire parmi les différents types de voitures électrifiées (hybrides, hybrides rechargeables, 100 % électrique) est de ne pas s’acheter de voiture du tout ! Car la meilleure voiture d’un point de vue environnemental est celle qu’on n’achète pas !

Ce que je pense de cela, moi, le grand fan de véhicules électrifiés ? Eh bien, je trouve ça nono ! Oui d’accord, une voiture, même 100 % électrique, cause un certain tort à l’environnement au moment de sa fabrication, mais il en va de même avec pratiquement tout ce qui sort des usines ! Ordinateurs, téléviseurs, lave-vaisselles, grille-pain. Allons-nous redevenir des chasseurs-cueilleurs afin de réduire à zéro notre empreinte environnementale ? Ou revenir à l’époque des filles de Caleb et se promener en calèche ? Tout cela me semble bien utopique.

Oui d’accord, je sais qu’un certain pourcentage de Québécois réussissent à se débrouiller sans voiture et je leur dis bravo. Sauf que la réalité est la suivante : bien des Québécois ne peuvent tout simplement pas se passer de voiture. 

Moi par exemple qui habite à Val-David, ça serait l’enfer de ne pas posséder de voiture. Même chose pour mon garçon qui habite à quelques rues de chez moi avec sa femme et ses deux enfants.

Même durant mon enfance et mon adolescence à Montréal (j’habitais dans le quartier Nouveau-Bordeaux près de la prison de Bordeaux), je suis incapable d’imaginer ma jeunesse et la vie de mes parents sans voiture.

Comment serions-nous allés au bord de la mer ? Comment serions-nous allés au chalet de mon grand-père ? Comment serions-nous allés faire du ski, voir la famille, les amis ?

Et j’ai aussi bien du mal à imaginer ma mère faire toutes ses commissions en autobus ! Comme bien des femmes de son époque, ma mère ne travaillait pas, mais elle n’arrêtait jamais ! Elle nous amenait, ma soeur et moi, chez le médecin, chez le dentiste, chez le coiffeur, au centre d’achat pour acheter des chaussures, des pantalons, des manteaux. Sans oublier la pharmacie, la cordonnerie et l’épicerie Steinberg ! Mon père prenait le métro pour aller travailler au centre-ville afin de permettre à ma mère de faire toutes ses commissions.

Chaque jour ou presque, ma mère prenait la voiture familiale. Ç’a été une Chevrolet Bel Air, puis une Chevrolet Camaro et enfin une Ford Montego. Dans ce nouveau développement fraichement construit (rue Zotique Racicot), j’ai vu chacune des familles passer doucement de une à deux voitures (ma mère a eu sa propre voiture en 1975) et même à trois voitures lorsque leurs enfants ont commencé à conduire.

Deux à trois voitures par famille et nous vivions à Montréal !

Bon d’accord, c’est vrai qu’on peut quand même vivre sans voiture. J’ai vécu 5 ans sur le Plateau Mont-Royal et plein de gens autour de moi ne possédaient pas de voiture. Ils faisaient tout à pied !

Mais je me répète, pour bien des gens la voiture est irremplaçable. Bonne nouvelle toutefois, avec l’arrivée de la voiture électrique, fini les problèmes de GES et de pollution de l’air ! On a beau dire, l’arrivée des VÉ est une bénédiction pour nos sociétés.

Bien sûr, on aurait intérêt à réduire le nombre de voitures dans les villes et privilégier d’autres moyens de transport comme la marche, la bicyclette, le covoiturage, l’autopartage et le bus.

Je souhaite aussi que les gens qui n’aiment pas conduire se débarrassent de leur voiture. Oui, oui ! Et il y en a plus qu’on pense ! Moi je connais plein de gens qui ne se sentent pas à l’aise au volant d’une voiture et qui conduisent quand même, un peu par obligation. Parce que la société est construite comme ça. On devrait encourager ces gens-là à vendre leur voiture et à aller vivre à proximité de leur lieu de travail.

Je pense également que dans la prochaine décennie, de nombreuses villes vont interdire peu à peu les voitures et tolérer uniquement les vélos électriques (et peut-être les voiturettes électriques à basse vitesse). L’idée fait son chemin en Europe et je ne serais pas surpris qu’on implante ça un jour dans certains quartiers de Montréal (et autres grandes villes de la province).

Par contre, ailleurs au Québec, je suis persuadé que la voiture est là pour rester. Et encore davantage depuis qu’elle devient électrique ! Que voulez-vous, les gens adorent la liberté que procure la possession d’une voiture. Mais attention, la vie sans voiture est également intéressante. Moi j’aime bien l’idée que chacun puisse décider du genre de vie qu’il souhaite. Pas vous ?