Dans mon dernier billet consacré à ma quête d’une voiture électrique je vous indiquais que j’avais finalement opté pour une Nissan LEAF SV 2013 NEUVE de Germain Nissan, à Donnacona. C’est le 9 août que sommes allés en prendre possession. Alors voici un petit récit de ce moment important qui a scellé mon entrée dans le monde de l’électromobilité.
Je m’étais entendu avec le concessionnaire que nous irions, moi, ma conjointe et les 2 enfants prendre possession de la voiture le samedi 9 août. Bien que la concession ferme ses portes à midi le samedi , nous avions convenu de cette heure, à la suggestion du vendeur, afin qu’il puisse nous consacrer tout son temps.
Afin de nous préparer à ce moment tant attendu, nous avons alors entrepris différentes démarches.
- J’ai contacté notre compagnie d’assurance ( Desjardins ) afin d’assurer la voiture à partir de la date de prise de possession. Et je dois dire, sans entrer dans les détails de la couverture, de la franchise, et autres paramètres ayant un impact sur le prix, que j’ai été agréablement surpris. J’ai pu l’assurer pour 550$, ce qui est moins que ce me coûtait notre Prius 2009 du temps ou je l’assurais également contre les dommages ( ce n’est plus le cas et les assurances ne me coûtent plus que 300$ désormais)
- Moi et ma conjointe avons contacté notre institution financière afin de faire relever le montant maximum quotidien des opérations autorisées sur nos cartes de débit respectives afin de pouvoir procéder au paiement de la voiture lors du jour J. C’est la partie qui m’a le plus inquiété car, comme le rendez-vous avait lieu un samedi, nos institutions bancaires seraient fermées. J’espérais donc que l’approbation soit réalisée correctement et que les transactions seraient acceptées sans problème lors du moment fatidique. Je n’avais pas l’intention d’être obligé de retourner à Donnacona.
Comme nous ne serions pas trop loin, l’occasion était belle d’aller visiter ma soeur qui habite Trois-Rivières et aller acheter notre borne de recharge, directement chez Sylvain Juteau de RoulezElectrique. Une belle occasion de sauver les frais de livraison, de piquer un brin de jasette et de recharger la voiture, avant d’amorcer notre retour vers Montréal ( j’aborderai le sujet dans un prochain billet )
Le samedi matin vers 9h nous avons donc quitté l’arrondissement d’Anjou à Montréal à bord de notre Prius 2009, à destination de Donnacona. Un parcours d’une distance de 210km et d’une durée 2h05 selon Google Map. Le trajet s’est très bien déroulé et nous sommes arrivés à l’avance. (comme la concession fermait à midi, il n’était pas question d’arriver en retard). Après avoir tenté de tuer le temps à parcourir les allées du Canadian Tire situé tout juste à côté, nous avons finalement traversé la rue pour nous présenter chez le concessionnaire avec 30 minutes d’avance environ.
Comme le vendeur était occupé avec des clients, c’est donc la très sympathique directrice commerciale qui nous a pris en charge afin de nous présenter la voiture. Elle n’a pas tenté de nous faire croire qu’elle connaissait bien la voiture, car ce n’était pas le cas. Elle s’est donc concentrée sur les généralités de la voiture, qui ne touchaient pas l’aspect “électrique”. Mais comme j’avais une bonne base, cela ne représentait pas un problème pour moi :). Pendant la discussion elle nous a confirmé qu’ils n’offriraient plus la LEAF dorénavant, puisqu’il n’existerait pas de marché pour cette voiture dans la région, selon eux. Elle nous a mentionné que plusieurs personnes travaillaient à Québec et que la voiture n’était pas adaptée pour cela. Mais que pour les gens de Montréal, comme nous, ce serait parfait. Je suis toujours un peu surpris d’entendre ce genre de commentaire. Comme si les voitures électriques n’étaient que des voitures de ville, lorsqu’on sait qu’on peut parcourir une centaine de kilomètres sur une charge et que les bornes haute vitesse sont appelées à se multiplier. C’est une vision très réductrice, mais qui semble malheureusement partagée par certains chroniqueurs automobiles. La directrice commerciale nous a toutefois confirmé que leur borne de recharge, que l’on peut trouver sur Plugshare, devrait demeurer disponible afin de continuer à servir certains clients qui l’utilisent.
Certains diront que la Leaf est une voiture de ville, et ils ont raison. Cela étant dit, la voiture coute tout de même plus de 33 000 $ (avant incitatifs, c’est vrai). Alors, en ville, un endroit où le transport en commun est abondant, comment justifier un tel achat, aussi écologique soit-on? Donc, même s’il est vrai que nous avons apprécié conduire la Nissan Leaf et que le véhicule a beaucoup à offrir, il reste que son propriétaire devra éventuellement, et souvent, affronter des situations où il ou elle ne pourra se rendre au point B, surtout si ce dernier est trop loin. – citation tirée de l‘article consacré à l’essai de la Nissan Leaf de ÉcoloAuto. * ( voir note au bas du présent billet )
Ayant une petite inquiétude par rapport à l’état de la voiture, nous avons été impressionnés. Elle était vraiment flambant neuve. Rappelons que la voiture était chez le concessionnaire depuis 8 mois environ. Elle n’avait que 92 kilomètres au compteur, la carrosserie était étincelante, l’indicateur de l’état de la batterie de traction affichait 12 barres sur 12 et les disques de freins étaient parfaits. Par contre, tel qu’on me l’avait déjà mentionné au téléphone, elle était immatriculée avec une plaque régulière et non pas une plaque verte ( j’ai du aller m’en procurer une quelques semaines plus tard à la SAAQ, où la préposée à du se renseigner, car elle n’était pas familière avec ce genre de plaque).
Après avoir fait le tour de la voiture avec la directrice, nous sommes donc allés remplir le contrat de vente ainsi que les autres papiers légaux. Et le paiement de la voiture sur nos cartes de débit s’est très bien déroulé, à mon grand soulagement.
Il était clair dans mon esprit que le prix de la voiture, à 29 600$, taxes et autres frais inclus, incluait la subvention de 8000$ du programme Roulez Electrique du gouvernement du Québec. Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir par la poste, 2 mois et demi plus tard un chèque de 8 000$ à mon nom. C’était trop beau pour être vrai. Et ça l’était. Après avoir contacté le concessionnaire pour m’assurer que le prix incluait bien la subvention, ce qui m’a été confirmé, j’ai demandé au concessionnaire de contacter le Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles afin de tenter de régler la situation. Comme ce n’était supposément pas possible, j’ai également contacté le ministère afin de me faire dire que le concessionnaire s’était trompé de formulaire, mais, que de leur côté, tout était correct (le concessionnaire aurait utilisé la demande de remboursement pour particulier et le 8000$ aurait été simplement déduit du prix de vente). C’était donc à moi à m’entendre avec le concessionnaire afin de le rembourser. Comme il était impossible d’annuler la demande de subvention, j’ai du encaisser le chèque et procéder au un paiement, par carte de crédit, de 8 000$, au concessionnaire. Évidemment, j’ai demandé que le propriétaire de la concession me faire parvenir une lettre expliquant la situation afin d’éviter tout problème futur. Tout cela pour illustrer que le concessionnaire ne semblait pas avoir trop l’habitude avec la vente de voitures électriques. J’ai d’ailleurs vérifié sur le contrat de vente et je n’ai trouvé aucune trace mentionnant que le prix incluait une subvention de 8 000$. Avoir voulu, j’aurais probablement pu faire l’innocent et attendre de voir ce qui ce serait passé.
Élément particulier, la directrice nous a mentionné qu’on recevrait un sondage par la poste destiné à juger de notre satisfaction et qu’il était important d’accorder un 10 sur 10 afin que le concessionnaire n’ait pas à se justifier auprès de Nissan Canada. Elle nous a donc mentionné de la contacter si jamais quelque chose n’était pas parfait. Je comprenais, mais en même temps, c’était un peu particulier de se faire dire cela.
Il était maintenant temps de quitter. Nous sommes donc tous embarqués dans la voiture et sommes allé récupérer la Prius dans le stationnement du Canadian Tire. Par la suite nous sommes allés dîner au restaurant Normandin, situé tout juste de l’autre côté de la rue, avant de quitter pour Trois-Rivières, par la route 138.
Plus de détail dans un prochain billet…
* Note: L’article d’ÉcoloAuto donne l’impression que la Nissan LEAF n’est d’aucune utilité, comme si elle avait trop peu d’autonomie pour faire des trajets interurbains et que le transport en commun pouvait facilement la remplacer en ville. Je donc n’ai pu m’empêcher de laisser un commentaire qui, depuis plusieurs semaines, n’a toujours pas été approuvé. Le voici:
Premièrement je dois mentionner que je suis plutôt d’accord avec votre évaluation de la voiture. C’est une voiture très agréable à conduire.
Par contre, je suis en total désaccord avec votre conclusion car elle omet un élément très important: le coût total de possession du véhicule. On n’y mentionne d’ailleurs pas que l’incitatif gouvernemental s’élève à 8 000$, ce qui n’est pas négligeable.
On peut se procurer une Nissan LEAF SV pour un peu moins de 35 000$ ( taxes et incitatif inclus ). Si on fait l’hypothèse que quelqu’un parcourt 100 kilomètres par jour pour aller travailler et revenir à la maison le soir venu, il évitera de consommer un minimum de 7 litres d’essence, en étant très conservateur, ce qui représente une économie de près de 10$ par jour. Le coût en électricité ? Moins de 2$… Il économisera donc 8$ par jour, ce qui représentera, au bout de 10 ans, un montant d’environ 16 000$ si on fait l’hypothèse que cette personne se rend au travail 200 jours par année. Sans compter que la voiture sera certainement utilisée durant la fin de semaine… Et les coûts d’entretien ? Beaucoup moindres que ceux d’une voiture à essence.
Alors, la Nissan LEAF, une voiture pour tous ? Évidemment non. Mais avant de sauter aux conclusions, une évaluation de ses besoins est nécessaire ainsi que quelques calculs…
Et il y a tout un monde entre prendre le transport en commun pour traverser la ville et pouvoir parcourir 100 km à vitesse d’autoroute avec une LEAF.