Aille ! Comment une chose pareille est-elle possible ? C’est incroyable ! C’est pourtant le résultat d’une enquête très sérieuse de la firme Ipso aux États-Unis. Et le plus fou là-dedans, c’est que moi je suis persuadé qu’avant que les voitures électriques deviennent une réalité (disons avant l’an 2000), si on avait demandé à n’importe quel Américain « est-ce que vous croyez qu’une voiture fonctionnant à l’électricité serait moins polluante qu’une voiture à essence ? », tout le monde aurait répondu « oui » !
Car c’est la logique même. Pas besoin d’avoir un doctorat en sciences pour se douter que l’exploitation, le raffinage et la combustion du pétrole pour faire avancer des voitures n’est pas ce qu’il y a de plus propre en comparaison avec un moteur électrique muni d’une batterie rechargeable !
Personne n’aurait affirmé une telle ânerie avant l’an 2000. Il fallait bien qu’on mette sur le marché en 2012 de véritables voitures électriques pouvant concurrencer les voitures à essence pour que, quelques années plus tard, une majorité d’Américains s’imaginent qu’elles sont plus polluantes que les voitures à essence !
Je n’en reviens tout simplement pas de voir à quel point il y a des gens naïfs au sud de notre frontière. Vous allez me dire que ces gens-là ont été manipulés par des médias populistes. Oui, peut-être, mais ils les ont crus quand même ! Parait-il que lorsqu’on craint quelque chose, on cherche à lire des propos qui confirment ce que l’on croit. C’est une réaction naturelle, instinctive. Les médias le savent et, pour attirer des lecteurs, utilisent les points faibles des VÉ pour créer des titres accrocheurs.
Un exemple : à partir du fait que les VÉ sont plus lourds et peuvent de ce fait produire davantage de particules de pneus et de freins en roulant (quoiqu’au niveau des freins c’est plus ou moins vrai à cause de la régénération), le New York Post a titré ce printemps : « Les véhicules électriques émettent plus d’émissions toxiques et sont pires pour l’environnement que les voitures à essence ». (Image ci-dessous.) Bien entendu, ce titre s’est répandu comme une trainée de poudre aux États-Unis !
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Bien sûr, les véhicules électriques ne sont pas parfaits (davantage d’extraction de métaux pour fabriquer la batterie, poids supplémentaires créant davantage de particules de pneus, pas zéro émission dans les régions où l’électricité n’est pas verte), mais les VÉ demeurent quand même incontestablement plus propres que les voitures à essence (tant pour l’environnement, les GES que la santé humaine). C’est un fait mondialement reconnu.
Sans oublier que leurs faiblesses vont en partie se résorber avec le temps. Par exemple, plus ça va aller et plus la production mondiale d’électricité va se verdir. Le poids ? Il suffirait de réduire un peu la taille des véhicules par une bonne législation. Les pneus ? Les fabricants travaillent actuellement là-dessus et il faut savoir qu’il n’y a pas que le poids, réduire la puissance des moteurs réglerait en partie le problème.
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Quand va-t-on voir disparaître tous ces titres qui induisent les gens en erreur ? Quand ça ne sera plus vendeur selon moi. Et aussi, quand les gens en auront marre d’être dans le déni*.
Pour finir sur une note positive, l’article qui décrit ce sondage nous dit qu’heureusement, tout cela ne joue pas tant que ça sur les ventes de VÉ aux États-Unis. Pourquoi ? Parce que ceux qui doutent des bienfaits des VÉ ne vont pas s’en acheter de toute façon ! C’est avec l’autre groupe (les 37 % restants, soit 123 millions de personnes) que tout va se passer dans les prochaines années.
Et chez nous ? Quel pourcentage de la population québécoise croit que les voitures à essence sont plus propres que les voitures électriques ? On n’a pas les chiffres, mais je suis persuadé qu’ils sont peu nombreux.
Les Québécois, il me semble, ont un bon jugement et sont moins naïfs que nos voisins américains. Oui, ils sont encore nombreux à ne pas aimer les VÉ pour les raisons habituelles (pas assez d’autonomie, pas assez de bornes, pas assez abordables), mais de là à penser que les thermiques sont meilleures pour l’environnement, hum… on est plus brillant que ça, heureusement !
* le refus de reconnaître la réalité.
Sources
L’article de NPR
L’article d’Automobile Propre
L’article du New York Post