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Un réseau de Tesla au lieu du TGV ou du monorail

Mise à jour:
-Il est maintenant possible de faire Montréal Toronto avec une seule recharge de 30 minutes à Cornwall avec le Supercharger de Tesla. Voici le lien du Club Tesla. Pour voir la carte des Supercharger en opération.

-Il est maintenant possible de louer la Tesla chez Eeko.

-Tesla a commencé à vendre son adapteur CHADEMO. Il devrait être disponible à tous en janvier.  Grâce aux bornes rapides du Circuit électrique, il sera donc facile de faire Montréal – Québec, même par grands froids.

Article original publié le 15 janvier 2014:
Il y a quelques mois, j’ai fait une comparaison entre les émissions de GES entre le train et la Tesla:
La Tesla émet jusqu’à 490 fois moins de GES que le train

Bien entendu, plusieurs rêvent d’un lien TGV ou d’un monorail afin de pouvoir faire le trajet entre Montréal et Québec sans consommer de pétrole. Or, la technologie pour faire le trajet en mode 100 % électrique existe déjà: la Tesla Model S.

Oui cette voiture n’est pas abordable, mais étant donné  que c’est une solution très efficace énergétiquement et qui ne requiert pas d’infrastructures coûteuses (Un TGV coûterait des milliards),  c’est une solution qui est très viable économiquement et qui est disponible dès maintenant.

Comment ?
S’il était possible d’avoir accès à une flotte de Model S (ou peut-être de BMW i3)  qu’on pourrait laisser à un point de chute une fois rendu à destination, le coût du trajet pourrait être concurrentiel au coût actuel du train ou de l’autobus. En effet, une Tesla pourrait facilement faire un aller-retour par jour. Possiblement qu’en période de pointe, la même voiture pourrait faire 3 et même 4 trajets dans de bonnes conditions grâce aux bornes CHADEMO et Superchargers. Il faut voir la Model S comme un avion: elle est dispendieuse, il faut donc l’utiliser au maximum. Tant que la voiture est en mouvement, elle ne coûterait probablement pas plus cher qu’une voiture de location normale.

Une fois à destination, les utilisateurs pourraient décider de prendre possession d’une voiture en autopartage moins dispendieuse (une Communauto coûte 25$/ jours  + 0,30$ du km) ou bien d’utiliser les transports collectifs. Pour une famille de Québec qui vient passer un week-end à Montréal, c’est bien plus agréable de ne pas s’encombrer d’une voiture, même chose pour un couple qui veut passer un week-end dans le Vieux-Québec.

Il est important de savoir que la Model S peut loger confortablement 5 adultes + 2 enfants. Donc, une famille de 2 ou 3 enfants pourrait facilement y loger ses bagages pour un week-end.
Même en hiver, la voiture peut facilement parcourir la distance entre Montréal et Québec. Avec des chargeurs rapides complétés par des «Superchargeurs» le long de l’A-20, il n’y aura bientôt aucun problème pour se rendre à destination.

Vous trouvez l’idée farfelue? Et bien, sachez que BMW vient tout juste de lancer un service similaire entre les villes de Colonge et Dusseldorf en Allemagne. Le service BMW DriveNow permet de prendre possession d’une voiture dans une ville (des BMW et des Minis!) et de la laisser dans l’une des deux villes situées à environ 50 km.

Un système multimodal pour éviter la congestion
Pour les personnes qui voyagent seules, un système de covoiturage pourrait permettre de mettre en relation les conducteurs et les passagers. En stationnant les véhicules près des gares d’autobus, ils pourraient être utilisés de manière multimodale. Lorsqu’il n’y a pas d’autos de disponibles, il serait possible de prendre le bus.

Aussi, l’avantage des voitures, c’est qu’elles peuvent être réparties sur le territoire. Présentement, pour aller à Québec en bus ou en train, il faut partir du centre-ville. Donc, même si un TGV pourrait relier Montréal à Québec très rapidement (50 minutes selon les estimations), il faut toutefois prendre en compte les délais liés aux déplacements vers la gare avant et après le trajet en plus du temps d’attente relié à la fréquence des autobus et des trains. Et c’est sans compter les bouchons que devront affronter ceux qui voudraient se rendre au centre-ville aux heures de pointe. Si en plus, la destination finale n’est pas au centre-ville de Québec, il faut là encore ajouter beaucoup de temps pour sortir de la ville. Tout ce va-et-vient inutile contribue à augmenter la congestion et la pollution.

À terme, un réseau de Tesla pourrait être réparti dans différents endroits de la région. Ainsi, le métro Longueuil et la gare Sainte-Hilaire pourraient être utilisés par les résidents de la Rive-sud et ceux qui veulent éviter les bouchons le vendredi soir. Même chose avec les gares de Vaudreuil-Dorion (vers Ottawa) et Saint-Jérôme (pour aller à Tremblant). La future gare de Repentigny du train de l’est permettrait aux gens de la Rive-nord de quitter facilement vers Trois-Rivières et Québec. Et finalement, le SLR du pont Champlain ou l’actuelle gare Chevrier seraient des accès vers les Cantons de l’Est. Ces points de dépôt pourraient être munis de bornes de recharges pour les voitures électriques à faible autonomie. Les propriétaires de VÉ pourraient donc laisser leur voiture en charge pendant leur voyage. Si on veut pousser le concept encore plus loin, ces voitures pourraient être empruntées par les voyageurs qui arrivent dans l’autre sens ou bien via l’utilisation de système en libre service (Auto-mobile et Car2Go).  Il y a un concept similaire qui commence à prendre son envol (jeu de mot) dans les aéroports (https://flightcar.com/)
Vers un réseau nord-américain?
Bien entendu, un tel service serait encore plus intéressant s’il dépassait les frontières du Québec. Je peux seulement imaginer les bénéfices d’un tel service entre Montréal, Boston et New York. Quand on veut dormir à Manhattan, on n’utilise pas notre voiture pour les 2-3 jours de notre visite et il faut payer normalement au-dessus de 40$ par jours pour garer la voiture. S’il était possible de faire Mtl/NYC en mode 100 % électrique et de pouvoir laisser la voiture une fois à destination, les économies seraient substantielles et le trajet serait bien plus confortable. Inutile de dire que ce service serait bien plus facile à mettre en place qu’un très hypothétique TGV entre Mtl et NYC.

Beaucoup plus propre que la construction d’une nouvelle infrastructure
Si on inclut les émissions et les dommages à l’environnement qui seraient liés à la construction d’un TGV, la voiture électrique serait de loin la solution la plus écologique pour faire ces longs trajets. En plus, en favorisant la location de voitures plutôt que l’utilisation d’une voiture personnelle, on développerait la demande pour des options de mobilité alternatives une fois à destination. Ce qui aura donc un impact sur la congestion et la pollution atmosphérique à Montréal et Québec.

En conclusion, je sais que le TGV et le monorail sont des projets que beaucoup d’écologistes et d’urbanistes ont à coeur. Mais il faut être pragmatique et surtout mettre en place des actions rapides pour diminuer notre déficit commercial avant de mettre en place des projets coûteux. De plus, comme les technologies vont progresser très rapidement dans le domaine des transports, il est sage d’investir avec grande précaution. Avec l’électrification des transports, on peut même penser que l’aéronautique va également faire le saut technologique d’ici 10-20 ans. À ce moment, les coûteuses infrastructures ferroviaires risquent de faire difficilement le poids devant une industrie aérienne qui risque de progresser énormément au cours des prochaines décennies.
 

 

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