Voitures électriques

Un jour, le point de bascule arrivera…

Vous connaissez l’expression «point de bascule» ? On pourrait la définir comme un moment particulier où, dans une société, un phénomène prend une ampleur insoupçonnée ou une idée se répand comme une trainée de poudre. Dans le monde de la voiture électrique, bien des gens sont convaincus qu’un jour le point de bascule va arriver. Stéphane Pascalon, de l’Institut du véhicule innovant, nous a même dit lors d’une entrevue en quelle année cela va se produire !

Explication du phénomène

Tout le monde sait que le nombre de véhicules électriques augmente à chaque année au Québec. Actuellement, si on regarde l’ensemble des voitures, le pourcentage de VÉs est encore faible, mais ça augmente sans cesse et de façon exponentielle, c’est-à-dire que plus les années vont passer et plus cela va s’accélérer. Et lorsque ça va devenir comme une évidence que nous allons tous vers un parc automobile sans carbone, il va soudainement se passer quelque chose de spécial…

Les gens vont commencer à se dire : «Si je m’achète une voiture à essence aujourd’hui, quelle sera sa valeur dans 4, 5, 7 ans ?» Oui, le doute va s’installer. Et dès que les gens vont commencer à craindre que leur véhicule à essence se déprécie rapidement, l’effet de bascule va s’enclencher.

Et ensuite ?

Tout va se dérouler très vite. Une sorte de panique pourrait même déferler à la grandeur du Québec dans les concessionnaires d’autos et les marchands de voitures d’occasion. Car plus la voiture électrique va devenir très populaire en peu de temps, plus l’inverse va se produire pour les voitures à essence, faute d’acheteurs.

Selon les estimations du spécialiste Stéphane Pascalon, chef de programme à l’Institut du véhicule innovant, ce moment devrait se produire autour de 2025, soit dans 6 ans.

Aille ! C’est pas long six ans ! Bien des gens possèdent actuellement des véhicules qu’ils ont envie de conserver encore six ans, non ? Cela voudrait dire qu’ils conduisent actuellement leur tout dernier véhicule à essence ! Eh oui,  des centaines de milliers de Québécois ne le savent pas, mais ils roulent peut-être dans leur tout dernier véhicule thermique. C’est fou, non ?

 

Stéphane Pascalon en entrevue à RDI

 

Mon ami Alain

Tout cela est fort plausible, car l’an dernier il y avait mon ami Alain qui était dû pour changer sa vieille Kia Rio. Et comme je lui avais beaucoup parlé de voitures électriques, il s’est mis à magasiner les VÉs.

Quelques jours plus tard, il m’appelle : «Daniel, je ne sais plus quoi faire ! J’aimerais m’acheter une Leaf, mais les paiements mensuels sont trop cher pour moi. Mon budget me permet au mieux l’achat d’une Honda Fit. C’est quand même une auto que ne consomme pas trop d’essence, qu’en penses-tu?

Et c’est là qu’il m’a surpris en ajoutant : «crois-tu qu’il va y avoir encore des acheteurs pour ma Fit dans 5 ans? Vais-je perdre de l’argent au moment de la revente ?» J’ai ri et j’ai répondu : «B’en non voyons ! La Fit une bonne auto et elle va bien se revendre !»

Croyez-le ou non, mon ami a finalement loué sa Fit, pour ne pas prendre risque, car dans sa tête il était évident qu’après sa location de cinq ans (il en reste maintenant quatre), sa prochaine voiture allait être électrique.

Mon ami n’est sûrement pas le seul à commencer à avoir ce genre de réflexion. Dans quatre ans, quand il magasinera sa nouvelle voiture, je suis persuadé que le point de bascule ne sera plus bien loin.

Stéphane Pascalon nous le prédit pour 2025. Moi je trouve cette date crédible. Et vous ?

 

Des Tesla model 3 à perte de vue !
Pour entendre Stéphane Pascalon, chef de programme à l’Institut du véhicule innovant, faire cette prédiction, il faut écouter l’entrevue avec Gérald Fillion (RDI Économie) et aller à 5 min 30. Cliquez ici
 
 

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