Témoignage : jamais je ne retournerais en arrière !

Par Benoit Tessier /
Je devais avoir environ 10 ans, c’était à la fin des années 70. J’ai toujours eu l’esprit scientifique, un peu tourné vers les étoiles et le futur à la Star Trek. J’ai reçu cette année-là une revue scientifique pour les jeunes. À l’intérieur, il y avait un article qui me marquera pour le reste de ma vie.
Cet article traitait des voitures du futur qui serait bien sûr électrique et autonome. Évidemment, on nous promettait ça pour l’an 2000, car tout allait arriver en l’an 2000 à cette époque.
Chose certaine, pour moi, du haut de mes 10 ans, l’an 2000 c’était le futur et ce dont il était question dans cet article ne pouvait pas arriver assez vite. En gros, on décrivait des voitures électriques circulant partout dans nos villes. Lors de long voyage sur l’autoroute, la voiture se connectait à un rail sur le côté de l’autoroute, à la manière d’un garde-fou, qui fournissait à la fois l’électricité nécessaire à la voiture, mais également la sécurité nécessaire à la conduite autonome.

On y expliquait que ceux qui feraient de longues distances se brancheraient à ce rail pour aller à leur destination tout en vaquant à leurs occupations. Pendant ce temps, la voie de droite servirait à sortir de l’autoroute ou pour les courtes distances. Ce rail permettait à la fois d’aller vite et de contrôler la circulation puisque plusieurs voitures pourraient se suivre de manière très rapprochée sans danger.
Fini la congestion, nous promettait-on. Pour le petit garçon de 10 ans que j’étais, ce fut la piqure. Je voulais avoir une voiture électrique lorsque je serais grand. Finalement, il aura fallu attendre l’an 2018 pour que je réalise ce rêve. Et pour moi, ce fut exactement ça : la réalisation d’un rêve.
À l’automne 2018, ma conjointe et moi avons fait l’acquisition d’une Chevrolet Bolt 2019 Premier que nous attendions d’ailleurs depuis plusieurs mois. Les 3 mois les plus longs de ma vie. Demandez à ma conjointe si j’étais excité. Je ne crois pas qu’il ne se soit passé une seule journée pendant ces 3 mois d’attentes sans que je parle de ma future Bolt. J’ai dû lire tous les articles et écouter toutes les vidéos que j’ai pu trouver pendant ce temps d’attente.
Lors de la livraison, j’étais déjà un expert de la Bolt. Je me souviens d’avoir dit au vendeur de laisser tomber la mini formation d’usage, car je savais déjà tout. Un peu arrogant de ma part, mais si vous me connaissiez vous auriez su que c’était vrai. J’avais lu le manuel de l’utilisateur 3 fois et j’avais même écouté les vidéos qui démontaient la batterie et le moteur de la voiture. Avec tout ça, j’ai même montré un truc ou deux au représentant qui soit dit en passant connaissait bien son produit. C’est vous dire…
Au moment de quitter le concessionnaire, j’étais aussi énervé qu’un enfant à Walt Disney. J’avais mon rêve entre les mains et depuis ce temps, je n’ai pas été déçu. Oh que non ! Je continue à être aussi enthousiaste qu’au début. Les bonnes nouvelles électriques me rendent heureux, les mauvaises me dépriment. Et chaque jour que je conduis ma Bolt, je suis toujours sur le même nuage et je me pince pour être certain de ne pas rêver.
Une des premières choses que j’ai faites fut de la montrer à mon père de 87 ans. Il a été très impressionné par l’intérieur futuriste et les beaux écrans. Mais son plus grand plaisir et le mien fut lorsqu’il l’a conduit. Le temps d’un petit tour, mon père était aussi un enfant à Walt Disney. Le freinage régénératif, il a compris ça en 2 coins de rue et j’ai vu dans ses yeux que ce fut toute une expérience pour un homme qui a vu des chevaux dans les rues de Montréal. C’est comme si lui aussi faisait un bon dans le futur.
 

 
Conduire une voiture électrique c’est un sentiment inégalé. L’absence de bruit, la douceur du roulement, l’autonomie impressionnante, mais surtout, pouvoir passer devant une station d’essence sans jamais s’y arrêter. Enfin, c’est aussi jouir intérieurement en se faisant regarder de travers lorsqu’on répond non au IGA lorsqu’on vous propose des rabais sur l’essence.
Moi je sais… car l’aventure électrique c’est aussi celle d’un club sélect de gens qui connaissent un secret que d’autres ne connaissent pas. C’est aussi d’être celui qui doit détruire tant de mythes sur l’électrique simplement en donnant ses clés à un ami pour qu’il fasse un tour et qu’il puisse comprendre un peu. Mais pour rien au monde je ne reviendrais en arrière, pas plus que mon père ne retournerait aux chevaux.
Benoit Tessier
Repentigny
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