Depuis que le Circuit électrique offre quelques bornes de recharges à Sherbrooke, j’espérais profiter d’une courte visite familiale pour louer la Volt et faire une partie du trajet en mode électrique. Comme il est difficile de louer des véhicules dans le temps des Fêtes, j’ai utilisé une voiture à essence pour m’y rendre.
Mais j’ai par contre décidé de profiter du fait que Communauto possède maintenant une Leaf à Sherbrooke pour tester le véhicule dans les côtes enneigées de cette ville.
Sherbrooke: des côtes par dizaines
Il y a deux éléments particuliers à Sherbrooke quand on pense à l’auto électrique. Comme la ville s’est développée dans une région montagneuse autour de la jonction de deux rivières, il est pratiquement impossible de faire un déplacement sans avoir à descendre et remonter une côte. J’en sais quelque chose: j’y ai vécu quelques années à la fin du secondaire et je me déplaçais principalement en vélo! Un cycliste sait qu’une côte requiert beaucoup d’énergie supplémentaire. Les automobilistes ne s’en rendre pas tout le temps compte. Ça nous ramène d’ailleurs aux éléments qui peuvent faire augmenter la consommation d’un véhicule. Je n’ai pas l’impression qu’il y a beaucoup de Sherbrookois dont la voiture consomme exactement ce qui est annoncé par les fabricants.
Mon petit essai hivernal (-12) illustre d’ailleurs bien à quel point l’auto électrique peut-être efficace comparée à l’auto à essence dans un contexte de courts déplacements qui comportent beaucoup de côtes. En plus de consommer beaucoup moins d’énergie lorsqu’on monte une côte, la voiture électrique récupère de l’énergie au freinage lors des descentes. L’ascension du mont Washington par Sylvain Juteau en est d’ailleurs un bon exemple. Je ne peux malheureusement pas chiffrer mes résultats, mais après avoir parcouru environ 20 kilomètres dans les côtes de Sherbrooke, j’avais utilisé seulement le tiers de la pile. Donc, je n’ai probablement pas utilisé plus de 0,30 $ à 0,40 $ d’électricité. Par contre, une voiture à essence à -12 degrés qui doit monter des côtes en ville doit consommer facilement de 12 à 15 litres/100 km. Donc, mon petit essai aurait coûté au minimum 3 $ selon la voiture utilisée.
Sherbrooke et ses barrages
Un petit mot sur les barrages de Sherbrooke : grâce à ses rivières, Sherbrooke possède plusieurs petits barrages. Même si ces barrages ne fournissent pas une grande quantité de l’électricité consommée par la ville, c’est tout de même intéressant de penser que la ville a des capacités de production. Comme la ville à sa propre compagnie de distribution d’électricité (Hydro-Sherbrooke), la ville est très active dans la mise en place de programme d’économie d’énergie. En ajoutant des autos électriques dans la ville, il sera possible de continuer dans cette direction en coupant dans ses importations de pétrole et en nivelant la demande d’électricité. Je ne serais donc pas surpris de voir cette ville jouer un rôle très important dans l’atteinte de l’objectif d’indépendance énergétique que veut atteindre l’actuel gouvernement.
Les côtes en hiver: le test de la côte Acadie
Même si ce n’était pas la première fois que je conduisais la Leaf en hiver, mais les conditions d’essai à Sherbrooke m’ont permis de l’essayer davantage dans les côtes enneigées. La voiture a monté avec succès la fameuse côte Acadie. C’est probablement la côte la plus prononcée que je connais.
Grâce à son système antipatinage, même si la voiture manque un peu d’adhérence, je n’ai jamais eu à rebrousser chemin. J’ai toujours réussi à monter les côtes, même sans élan.
Le seul défaut de la voiture semble être lors des virages aux intersections. Lorsque je tentais de tourner un coin un peu trop vite, l’auto voulait continuer tout droit. Lorsque c’est glissant, il faut donc ralentir avant de tourner aux intersections.
Somme toute, la Leaf a passé le test des côtes sherbrookoises!
Vincent Dussault
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Citadin adepte de transport alternatif, je m'intéresse depuis plusieurs années à l'auto électrique. Comme je me déplace principalement en vélo et à pied, j'ai à coeur l'amélioration de la qualité de l'air des villes. Je crois également que l'indépendance énergétique du Québec pourrait grandement nous aider à relever les défis financier qui attendent les québécois.
Je m'intéresse tout particulièrement à l'autopartage dans toutes ses formes. Je partage des liens sur ce sujet à www.twitter.com/autopartagemtl