Recharge rapide chez les commerçants: on se calme!

Je veux vous faire part d’un échange que j’ai eu récemment avec un propriétaire de restaurant qui offre la recharge rapide dans son stationnement.
Il me faisait part de son insatisfaction croissante vis-à-vis l’attitude de certains “électromobilistes” qui se sont montrés extrêmement insistants voire carrément agressifs vis-à-vis son personnel et sa clientèle lorsque les places de stationnement réservées à la recharge rapide étaient occupées par une ou deux voitures à essence.
Il est en effet arrivé à plus d’une reprise que certains et certaines d’entre eux entrent dans son restaurant en EXIGEANT que le personnel interpelle les clients à toutes les tables jusqu’à ce que le fautif soit identifié puis sommé de se tasser, certains le faisant même à haute voix et de façon extrêmement directive. Précisons que lorsque son restaurant est plein, on parle d’environ 300 clients et plus de 70 tables. Pour cet homme d’affaire, c’est à la fois irréaliste pour son personnel et irritant pour sa clientèle.
Je suis tout à fait conscient du fait qu’il puisse être frustrant de voir une telle chose se passer fréquemment, mais la réalité est la suivante:
– Les places identifiées comme étant réservées à la recharge des véhicules électriques ne le sont qu’à titre indicatif. Aucune règlementation n’est présentement inscrite au code de la route indiquant le caractère “obligatoire” ou “exclusif” de ces places;
– Selon ce qui est écrit dans le projet de loi 165 modifiant le code de la sécurité routière qui fait présentement l’objet de discussions à l’Assemblée Nationale :
« Seuls les véhicules routiers électriques et les véhicules routiers hybrides rechargeables peuvent être immobilisés dans un espace réservé à la recharge en énergie. Ils ne peuvent toutefois y être immobilisés que s’ils sont branchés à la borne de recharge. En outre des chemins publics, le présent article s’applique sur les chemins privés ouverts à la circulation publique des véhicules routiers ainsi que sur les terrains de centres commerciaux et autres terrains où le public est autorisé à circuler.”
Si jamais cela vient à faire partie du nouveau code de la route, le propriétaire du restaurant doute que la police se donnera la peine de l’appliquer (faute de temps et d’effectif) et il ne se voit pas du tout en train de devoir lui-même interpeller ses clients.
Cet homme d’affaire très allumé sur toutes les questions de développement durable m’a alors dit que s’il avait su que des électromobilistes se montreraient aussi désagréables vis-à-vis son personnel et ses clients, il n’aurait jamais accepté de faire installer de telles bornes sur son terrain.
C’est pourquoi je demande instamment à tous ceux et toutes celles qui se retrouvent dans une situation semblable de se calmer et de se comporter de façon polie et respectueuse car si gagner le respect des gens peut être long, le perdre est beaucoup plus rapide. Il serait triste que le comportement excessif de certains nuisent à la cause de l’électrification des transports au Québec. On peut demander au personnel un coup de main pour trouver une solution lorsqu’une voiture est stationnée au mauvais endroit, mais faisons-le poliment svp.
Ayant déjà subi l’impact de tels comportements nuisibles de la part de gens au départ bien intentionnés dans d’autres domaines, je me dois de faire part de cette situation car on ne peut se permettre de perdre des alliés aussi précieux que ce propriétaire.
Nous sommes plus de 10 000 à avoir signé la pétition dont l’objectif est que 2 000 bornes rapides soient installées au Québec d’ici 2020. Si nous voulons que cela se concrétise, nous aurons besoin du plus grand nombre d’alliés possibles.