J’ai été très impressionné par le périple de Stéphane Bourque aux Iles de la Madeleine avec une petite Spark électrique identique à la mienne.
Je me pensais bien smatte en septembre dernier avec mon tour de la Gaspésie en neuf jours. Stéphane Bourque a fait plus long (2 706 km) avec plus de recharges (39 au total) en plein mois de mars et en deux fois moins de temps ! Deux jours pour se rendre, un bref séjour là-bas et deux jours pour revenir. Aille !
Il y a sans doute du monde qui se dit qu’il faut être un peu fou pour se donner tout ce mal. Je ne suis pas d’accord. Je suis persuadé au contraire que Stéphane Bourque a vécu une très belle expérience et qu’il s’en souviendra longtemps.
À 20 ans
C’est que dans la vie, tout ce qui est difficile à réaliser apporte de la satisfaction. À l’inverse, tout ce qui trop facile fini par être banal et ennuyant.
Je me rappelle, quand j’étais en appartement rue Berri à Montréal, j’avais une petite moto, une Honda CM 400. Un jour, en regardant une carte du Québec, j’ai vu qu’il y avait une route qui montait dans le nord jusqu’en Abitibi, puis une autre qui bifurquait à l’est jusqu’à Chibougamau et qu’il était ensuite possible de revenir à Montréal en passant par le lac Saint-Jean.
« Wow ! Ça doit être tripant de faire cette grande boucle en moto, me suis-je dit. De longues routes sauvages en plein coeur du Québec ! »
Je m’en rappelle encore : je me suis à calculer les distances entre les stations-service, car ma moto avait une autonomie d’environ 175 kilomètres avec son petit réservoir. Je calculais aussi le nombre de kilomètres entre certains villages isolés. Ce qui m’inquiétait le plus, c’était la distance entre Grand-Remous et le Domaine situé au coeur de la réserve faunique La Vérendrye.
Dès la fin de mes cours à l’Université, j’ai fait cette balade en cinq jours et j’en garde un très beau souvenir. À toutes les heures, je faisais une pause cigarette. Quand j’éteignais le moteur, c’était le silence total. Il n’y avait pratiquement personne sur ces routes isolées à part quelques camions. C’était vraiment tripant !
À cette époque, je possédais aussi une voiture qui aurait rendu ce périple beaucoup plus facile, mais ça ne m’intéressant pas ! Le plaisir pour moi c’était de faire ça en moto.
Et c’est drôle, car tout cela me fait penser aux balades que je fais maintenant avec ma Spark électrique que j’aime tant. (J’ai aussi une Toyota Matrix en parfaite condition, mais je ne la prends plus !) Avec ma Spark 2014 (une électrique de première génération), c’est plus compliqué de voyager, je dois m’arrêter aux heures comme je le faisais avec ma moto, mais j’en retire davantage de satisfaction et de plaisir. Je vous le jure !
Remises en question
Je vous raconte tout cela, car en ces temps de covid-19, il me semble qu’il serait bon qu’on réfléchisse un peu à ce qui est vraiment nécessaire dans la vie et ce qui ne l’est pas.
La crise actuelle nous amène à penser à toutes les autres crises qui pourraient survenir si on ne fait pas attention à notre planète. Certains affirment même que le covid-19 pourrait être une réaction de la nature visant à contrer le mal que l’on fait actuellement à notre environnement ! (Lire l’article de Boucar Diouf à ce sujet.)
Car oui il est possible de vivre en générant moins de pollution et moins de gaz à effet de serre.
Il faut cesser de s’imaginer que plus on possède d’affaires (et que plus on a les moyens de les remplacer souvent) – nouvelle voiture, nouvelle cuisinière, nouvelle tondeuse, nouveau cellulaire – plus on est chanceux. Tout cela est idiot !
Dans les années à venir, il va falloir apprendre à moins consommer, à acheter local, à réparer ce qu’on a plutôt qu’à le remplacer. Et pour ce qui est des voitures, il faut non seulement acheter des voitures électriques, il faut aussi leur faire attention afin qu’elles durent longtemps, le plus longtemps possible.
Alors oui, traitement antirouille, pellicule de protection, précaution afin d’allonger la durée de vie de la batterie, conduite intelligente, il est grand temps de passer d’une société de consommation à une société de conservation.
Et de garder en tête que vivre avec moins n’est pas nécessairement moins amusant… bien au contraire !