Je me rappelle certaines conversations avec des amis et collègues le printemps dernier.
Le prix de l’essence était alors à $1,50 et certains d’entre eux anticipaient un litre à $2,00 d’ici la fin 2018.
Après avoir suivi ses fluctuations et analysé le pourquoi du comment de celui-ci depuis plus de 30 ans, j’étais plus sceptique que ceux qui se voulaient à mon avis trop optimistes dans leur volonté manifeste de voir les gens délaisser les véhicules énergivores et adopter les véhicules électriques.
Ce n’est donc pas arrivé. Non seulement le prix du carburant n’a pas atteint les $2,00, mais il a beaucoup baissé, à tel point que je l’ai même aperçu la semaine dernière frôlant les $1,00.
Cette semaine, son prix oscille autour de $1,10 à $1,15. Combien de temps cela durera-t-il? Nul ne le sait. Tant de facteurs entrent en ligne de compte qui échappent à notre contrôle en tant que consommateurs que nous ne pouvons absolument pas savoir à quel niveau celui-ci sera en 2019.
Ce qui nous amène au lien entre le prix du carburant et les ventes de véhicules électriques.
Depuis la crise du pétrole de 1973, c’est grosso modo la même rengaine:
- Lorsque le prix du litre augmente de façon à la fois rapide et importante, les consommateurs achètent plus de véhicules écoénergétiques et depuis 20 ans des véhicules hybrides puis électriques
- Lorsque le prix du litre redescend, les gens retournent aux véhicules énergivores.
D’ailleurs, les chiffres de ventes d’essence et de camions légers au cours des dernières années sont éloquents à ce sujet.
Une fois qu’on a dit cela, que va-t-il se passer avec les ventes de véhicules électriques en 2019?
En effet, nous avons bel et bien observé une hausse très importante des ventes de ces véhicules au Québec depuis le début de l’année 2018, hausse causée par 3 facteurs non négligeables:
1- La hausse du prix du carburant au printemps 2018;
2- La fin des rabais en Ontario qui ont propulsé les ventes en Ontario puis au Québec, les concessionnaires québécois de plusieurs constructeurs pouvant finalement obtenir de l’inventaire;
3- L’intérêt grandissant des consommateurs pour cette technologie qu’ils découvrent au fur et à mesure des avancées technologiques, du choix grandissant de modèles, sans oublier les campagnes d’information, les articles et les événements consacrés aux véhicules électriques.
Mais qu’en sera-t-il des ventes de véhicules électriques en 2019 si le prix du carburant se maintient à ce niveau… alors que la Loi Zéro Émission exigera une augmentation des ventes de véhicules électriques de la part des constructeurs?
Si 2018 s’est plutôt bien passé pour plusieurs constructeurs automobiles grâce aux crédits qu’ils pouvaient accumuler grâce à leurs ventes de VZÉ en 2014, 2015, 2016 et 2017 qu’ils pouvaient inclure dans leurs calculs de 2018, il se pourrait fort bien que l’année 2019 devienne celle du test. Nous saurons à quel point des Québécois sont résolus dans leur volonté de diminuer leur dépendance au pétrole, leurs émissions polluantes et de GES et à quel point des constructeurs sont résolus à vendre des véhicules électriques.
Et vous savez quoi? Je suis plus optimiste à ce sujet que je ne l’ai été dans le passé.
Je m’avance donc à prédire une augmentation soutenue des ventes de véhicules électriques en 2019 même si le prix du carburant demeure au niveau actuel car je croise de plus en plus de gens du grand public qui sont carrément rendus ailleurs. Pour eux, le prix du carburant qui fluctue au gré des humeurs et des spéculations ne fait même plus partie de l’équation. Ils veulent tout simplement se sevrer de cette dépendance funeste. Au moment où on parle de plus en plus de crise climatique et du Pacte pour la transition, ils sont conscients de l’impact de leurs décisions sur notre environnement.
D’ailleurs, quelques conversations récentes avec des vendeurs automobiles tendent à confirmer cette tendance.
On s’en reparle donc dans un an.
1: http://mddelcc.gouv.qc.ca/changementsclimatiques/vze/feuillet-vze-reglement.pdf
