Depuis un certain temps, je lis des messages sur les médias sociaux provenant de certaines personnes qui se demandent comment un propriétaire d’un véhicule électrique pourrait s’en tirer à ne pas pouvoir bouger dans un embouteillage hivernal… puisque les véhicules électriques n’ont, selon eux, que peu d’autonomie.
Le hasard avait justement fait que quelques jours auparavant, j’avais été pris dans une circulation monstre en descendant de Sainte-Agathe pour me diriger à Montréal: 3h30 pour parcourir 106 kilomètres, ce qui fut extrêmement pénible. Évidemment, tous ceux et celles qui conduisent des véhicules électriques savent que contrairement aux véhicules à essence les véhicules électriques consomment moins d’énergie lorsqu’ils roulent moins vite ou sont à l’arrêt.
Pour vous en convaincre, j’ai donc fait 2 tests.
La Chevrolet Spark EV 2015: 3 heures
Ma blonde possède une petite Spark EV 2015 dont l’autonomie EPA était de 132 km.
Elle a environ 32 000 kilomètres au compteur.
Pour calculer précisément jusqu’à quel point l’autonomie de cette petite voiture électrique (à petite batterie de 19 kWh) se comporterait dans une telle situation, je l’ai stationné dehors en la laissant “allumée” par une température extérieure oscillant entre -17 et -18 Degrés Celsius et un vent d’environ 20 km/h. J’ai aussi allumé le système de chauffage que j’ai réglé à 20 Degrés Celsius avec le ventilateur réglé au degré 1.
Résultat:
Après 3 heures dehors sans bouger au froid, l’autonomie est passée de 111 kilomètres à 88 km, une perte d’exactement 20%. Ainsi, j’aurais pu être pris dans un bouchon en plein hiver sans bouger pendant au moins 8 heures sans problème même si j’avais déjà parcouru 20 kilomètres. On s’entend évidemment pour dire que nous nous déplaçons rarement loin avec cette voiture et que des BRCC sont accessibles sur le chemin en partant de chez nous en Montérégie.
Mais je me disais qu’avec une voiture électrique neuve et à plus grande autonomie, l’exercice serait encore plus convaincant. C’est pourquoi j’ai fait le même genre de test avec un autre véhicule électrique.
La Hyundai Kona Électrique: 4 heures
Nouveau test avec cette voiture électrique dotée d’une batterie de 64 kWh et dont l’autonomie est de 415 km selon l’EPA. Elle compte un peu plus de 2000 kilomètres au compteur.
Je l’ai donc laissé dehors en pleine nuit à une température oscillant entre -16 et -17 Degrés Celsius et un vent assez similaire au vent lors du test avec la Spark EV, soit environ 20 km/h.
Ceux et celles qui nous connaissent savent que là où nous demeurons il vente très souvent car nous demeurons dans un corridor de vent et il n’est obstrué par aucun obstacle sur plusieurs kilomètres.
J’ai évidemment allumé le système de chauffage, que j’ai réglé à 20 Degrés Celsius avec le ventilateur réglé au degré 1. Il était 11h31 pm. L’autonomie affichée au départ était de 304 kilomètres.
Résultat: Alors que la Kona Électrique indiquait 304 kilomètres au départ (elle était complètement rechargée), elle indiquait … 300 kilomètres après 4 heures à l’avoir laissé dehors au froid et au vent par cette température glaciale. Il était 3h31 am.
(P.S. : L’ayant conduite de façon plus sportive depuis 2 jours, son autonomie initiale était moindre.)
Conclusion, si jamais vous êtes pris dans un embouteillage en plein hiver, la quantité d’énergie nécessaire pour vous garder au chaud est moins importante qu’on pourrait le croire. Et rappelez-vous que si quelqu’un avait été dans une de ces 2 voitures, moins d’énergie aurait été nécessaire pour garder la température de l’habitacle à 20 Degrés Celsius puisque la chaleur du corps aurait contribué à réchauffer celui-ci. Veuillez aussi noter que les 2 voitures ont été préalablement rechargées dans mon garage.
CQFD.
Mais n’oubliez jamais de brancher votre voiture le soir en arrivant à la maison.
Trop de gens circulent avec des voitures à essence dont le réservoir est quasiment vide… ce qui n’est vraiment pas une bonne idée en hiver… surtout s’ils se retrouvent dans la situation problématique d’un vaste embouteillage où la voiture brûlera du carburant pendant des heures pour vous réchauffer.
Et on espère tous que cette voiture n’aie pas de fuite de monoxyde de carbone qui pourrait s’insinuer dans l’habitacle, n’est-ce pas?
Sécurité d’abord
Une fois cela dit,
- Je ne souhaite à personne d’être pris dans un embouteillage qui dure des heures;
- Je réitère l’importance de ne jamais se déplacer en hiver sans un bon manteau, de bons gants ou mitaines, un bon couvre-chef, de bonnes bottes d’hiver, une pelle et un grattoir ainsi que votre téléphone cellulaire pour appeler des secours au besoin.
- Si on annonce une énorme tempête et que vous n’êtes pas absolument obligé de vous déplacer, restez à la maison.
Chez nous, on a appris
En mai 1962, mes parents sont partis de Montréal où il faisait environ 18 Degrés Celsius et un beau soleil. C’était une magnifique journée de printemps. Mon père portait une chemise à manches courtes et un pantalon léger et ma mère portait une jolie robe de printemps.
Rendus dans la région de Bellechasse, ils ont été pris de court par une tempête de neige et la voiture s’est enlisée. Mon père a dû se rendre en petits souliers d’été jusqu’à la maison d’un fermier qui est venu tirer sa voiture pour la déprendre du banc de neige… et leur fournir des vêtements chauds.
Pour la petite histoire, ma mère était alors enceinte de son premier enfant qui naîtra 5 semaines plus tard. Il s’appellera Daniel.