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L’hydrogène bleu : définitivement une fausse bonne idée

Un récent article publié par Radio-Canada relate les conclusions d’une étude portant sur le cycle de vie complet de la production de l’hydrogène “bleu”.

L’hydrogène est un gaz qui est présent en très grande quantité sur notre planète, mais pas à l’état pur; il est toujours attaché à d’autres molécules à son état naturel. Il faut un procédé pour le séparer. Il est présent dans l’eau (H2O) et le méthane (CH4). Dans le cas de l’eau, il faut un électrolyseur qui injecte un courant électrique pour séparer les molécules; c’est le procédé associé à l’hydrogène “vert”. Dans le cas du méthane, il y a un procédé complexe dont voici les principales étapes :

1- Il faut séparer la molécule CH4 en C et H4, au moyen de chaleur, ce processus est en moyenne efficace à 78% (lire ici 22% de pertes)

2- Qui dit chaleur, dit énergie requise pour chauffer les molécules, ce qui implique généralement de brûler du gaz naturel (ou de schiste), ce qui est en soi un processus qui émet des GES. Ces émissions de GES ne sont pas généralement captées, donc libérées de l’atmosphère.

3- Le C (carbone) extrait de la séparation du C et H4 doit être stocké pour ne pas le laisser libre dans l’atmosphère car il se transformerait en CO2. Le processus de captation de carbone utilise une grande quantité d’électricité, qui est généralement produite par des centrales thermiques, ce qui ajoute encore des émissions de GES dans l’atmosphère.

Le carbone capté n’est pas disparu, il est stocké sous terre, à raison de 8 kg pour chaque kg d’hydrogène produit. Il y a donc des limites à enfouir du carbone sous terre. C’est un peut comme tricher ou même refiler ce problème aux générations futures.

Les auteurs de l’étude citée par l’article de Radio-Canada sont arrivés à la conclusion que la production d’un mégajoule d’énergie en brûlant de l’hydrogène bleu émet l’équivalent de 139 grammes de CO2, comparativement à 111 grammes pour le gaz naturel. L’empreinte carbone de l’hydrogène bleu est donc PIRE que celle du gaz naturel.

Avec son hydroélectricité renouvelable, le Québec se démarque du reste du monde avec une production d’hydrogène vert en expansion, notamment avec l’usine de Bécancour. Au niveau mondial, environ 99% de la production d’hydrogène est produite depuis des hydrocarbures.

L’hydrogène bleu fait partie du programme électoral du parti conservateur. Récemment, il semble y avoir de gros investissements pour des usines d’Hydrogène bleu dans l’ouest canadien.

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