Au cours des dernières années, les constructeurs automobiles ont adopté diverses technologies afin de se conformer aux normes gouvernementales de plus en plus sévères en matière de consommation, d’émissions de GES et d’émissions polluantes.
Parmi ces technologies, nous en avons vu poindre quelques-unes qui se sont avérées particulièrement efficaces alors que d’autres l’étaient moins.
Voici quelques exemples de ce qui a été fait par des constructeurs afin de rendre leurs véhicules plus efficaces :
- La réduction de poids: Cela n’a rien d’un secret. Plus un véhicule est lourd, plus il consomme. Ainsi, des constructeurs automobiles tels que Tesla, Ford, Honda, Audi, etc. ont intégré l’aluminium dans la construction de leurs véhicules afin de réduire le poids de ceux-ci… sans oublier le fait que l’aluminium s’oxyde moins rapidement que l’acier. Lorsque je regarde ma Honda Insight vieille de plus de 15 ans (dont le châssis et la carrosserie sont en aluminium), je peux en témoigner.
D’autres constructeurs tels que BMW sont même passés à la fibre de carbone pour certains modèles tels que l’I3 et l’I8!
Il est clair que la réduction de poids via divers matériaux légers et résistants jouera un grand rôle au cours des prochaines années.
- L’hybridation de la motorisation :
L’idée de coupler un moteur électrique à un moteur à essence n’est pas nouvelle, loin de là. En effet, le constructeur Lohner a présenté au Salon de Paris en 1900 une première voiture hybride dont la motorisation avait été développée par un certain Ferdinand Porsche.
Cependant, il a fallu attendre plus de 9(!) décennies avant que cette technologie ne soit mise en marché avec succès et cela est attribuable à Toyota. N’eut été de leur engagement sérieux vis-à-vis la motorisation hybride, Dieu sait où en seraient les voitures électriques aujourd’hui!
Cela dit, qui dit hybride ne dit pas automatiquement efficace!
En effet, certains véhicules hybrides se sont avérés être des flops technologiques et de consommation. C’est pourquoi vous devez vous méfier du logo « hybride » qui orne les ailes de certaines voitures. J’y reviendrai.
- Les moteurs diesel : Si cette autre vieille technologie (19e siècle) a certains avantages, les normes de plus en plus sévères en matière de pollution sont en train d’avoir raison d’elle. Je prédis une disparition à moyen terme des voitures et camions légers à motorisation diesel… malgré l’entêtement des constructeurs européens.
- Les biocarburants (Éthanol et biodiesel) :
Éthanol : Ce carburant qui découle AUSSI d’une vieille idée (Henri Ford avait fait en sorte que son modèle T fonctionne à ce carburant) s’est avéré bien moins bénéfique que prévu pour l’environnement, surtout lorsque celui-ci est obtenu grâce à une production agricole axée sur le maïs-grain, ce qui a fait augmenter le prix des denrées alimentaires EN PLUS de ne pas être écologiquement bénéfique.
De plus, une voiture fonctionnant au carburant E85 (85 % d’éthanol et 15 % d’essence) voit sa consommation augmenter de 30 à 40 %, car la densité énergétique de l’éthanol est moindre que celle de l’essence.
Biodiesel : Si certains vantent encore les vertus du biodiesel, ceci devrait les refroidir. Certains pays comme l’Indonésie se sont lancés dans la fabrication industrielle de ce carburant à partir de la culture de palme. Or, il faudra plus de 300 ans pour rattraper les pertes en CO2 que cette culture a provoqué! Donc, à moins de fabriquer votre propre biodiesel à partir d’huile à patates frites qui viennent du snack-bar du coin (ce qui demande un engagement et du temps), je ne vois pas grand intérêt à un déploiement du biodiesel à grande échelle.
Et j’ai encore de sérieux doutes face aux biocarburants dits « de seconde génération ».
Ceci nous laisse, devant les problèmes créés par les biocarburants et le pétrole, devant les choix suivants : produire des véhicules plus efficaces (hybrides, électriques, plus légers) et SURTOUT ne pas encourager l’augmentation du transport individuel.
Mais revenons au sujet du jour : l’efficacité des systèmes arrêt-départ.
En tant que propriétaire d’une voiture hybride de première génération, j’ai dès le jour 1 été impressionné par le fait que le moteur de ma voiture ne fonctionnait pas lorsque je décélérais, était à l’arrêt ou en douce accélération. Je constatais que toute cette pollution inutile créée lorsque les véhicules roulaient dans une circulation dense à basse vitesse ou à l’arrêt pourrait être évitée avec des systèmes arrêt-départ. Et c’est ainsi que j’ai plaidé pour la mise en place de tels systèmes.
Comme les motorisations hybrides et électriques ne semblent pas avoir la cote dans la catégorie des camions légers, j’ai essayé deux de ces systèmes pour des camions (Jeep Cherokee et Ford F-150), je dois dire que je suis plutôt déçu. Ils se sont tous deux avérés plutôt inefficaces.
En effet, pour que ces systèmes fonctionnent, le véhicule devait être TOTALEMENT ARRÊTÉ et vous devez avoir la pédale sur le frein pendant au moins 2 à 3 secondes. Donc, dès que je relâchais le frein, le moteur redémarrait.
Maintenant, imaginez que vous êtes pris dans la circulation. Vous avancez à pas de tortue. Vous vous rendrez vite compte qu’il est très rare que vous appuyez en continu sur le frein pendant plusieurs secondes.
Ainsi, si j’ai réussi à faire fonctionner le système arrêt-départ à quelques (rares) occasions, celui-ci ne fonctionnait que quelques secondes à peine car dès que je relâchais la pédale de frein, le moteur redémarrait.
Au final, je serais surpris d’avoir pu sauver plus que quelques gouttes d’essence… sans oublier que ces systèmes se sont avérés plutôt fatigants à l’usage côté bruit et vibration.
On est donc loin des systèmes arrêt-départ des véhicules hybrides et hybrides rechargeables. Pour avoir des systèmes arrêt-départ qui se veulent efficaces, il faudra incorporer une batterie spécifique… ce qui veut dire en faire des camions à technologie hybride.
Ce qui me fait poser la question suivante : Si ces systèmes s’avèrent être plutôt inefficaces, pourquoi certains constructeurs les offrent-ils?
Est-ce parce que ceux-ci fonctionnent bien… en laboratoire, donc lors des tests officiels de consommation?
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Le bagage de connaissances de Daniel sur l’électrification des transports est tel qu’il est incommensurable! Daniel se consacre désormais aux «3E» : Énergie, Environnement et Électrification des transports! Bienvenue dans la communauté de Roulez Électrique, Daniel!
Sylvain Juteau