Ce petit guide s’adresse aux gens qui souhaitent “minoucher” leur Volt chérie, que la vue d’un petit coffre d’outil ne fait pas fuir et qui souhaitent augmenter significativement la durée de vie de leurs freins!
Comme novembre est la période de l’année propice aux changements vers les pneus d’hiver au Québec, j’ai effectué ce changement moi-même et en même temps, constaté qu’il y avait un peu de rouille qui semble vouloir modifier l’apparence de mes freins de ma Volt 2011 qui a presque 50 000km parcourus. Diantre! l’objet de ma fierté pourrait avoir une apparence qui se dégrade un peu? Il est alors temps d’y investir un peu de peinture et d’amour.
La paire de freins qui sont traités ici sont les freins arrière.
On commence avec le levier de transmission de la Volt sur Park, le frein de stationnement (pour les roues arrière) relaché, et on place un cric d’atelier sous le plateau de support du ressort de suspension.
On dévisse les boulons de roue avec une douille de 19mm (ou 3/4″).
Dans mon cas, j’ai acheté il y a presque 2 ans des boulons d’aluminium, parce qu’ils évitent que la roue d’aluminium se corrode. Une corrosion galvanique se produit quand la roue est en contact avec des boulons d’acier, qui sont les boulons “standard” qui sont livrés avec la Volt. Ainsi, j’aimerais faire remarquer au lecteur que mes roues sont dans un état IMPECCABLE, sans trace de corrosion. Il est à noter que le manufacturier Porsche livre ses voitures avec des boulons de roue en aluminium. Seule précaution: serrer les boulons à la main, pas avec une clé à chocs (impact wrench).
À l’arrière de la roue, on peut voir que la surface normalement en contact avec le rotor de frein est aussi restée impeccable, grâce à l’utilisation d’une barrière diélectrique, simplement fabriquée en coupant avec un couteau (Xacto) du plastique selon les trous de la roue. (J’ai utilisé du plastique pour imprimer une diapositive de rétroprojecteur avec une imprimante laser. Il supporte mieux la chaleur, bien que mes freins n’aient jamais chauffé.)
Sur cette photo, on voit la rondelle de plastique découpée et les traces de rouille qui apparaissent sur le bord entre l’étrier et la plaquette de frein.
Pour démonter l’étrier, il faut une clé 10mm pour le boulon du haut et une clé 13mm pour celui du bas. Il est à noter qu’avec le boulon du bas de trouve un amortisseur de vibration des freins!. La photo montre les deux clés placées sur les boulons.
les deux boulons démontés, l’étrier est toujours en place.
L’étrier est légèrement déplacé, dévoilant un peu de rouille sur les plaquettes.
L’étrier enlevé, mais avec le tuyau hydraulique flexible et le câble de frein de stationnement toujours en place, on peut voir la surface en contact avec la plaquette extérieure qui a rouillée un peu: Il n’y avait pas de peinture à cet endroit et comme l’eau s’y infiltre et y reste plus longtemps, cela emmène une tendance à rouiller.
Même chose avec le piston de l’étrier – un peu de rouille de surface. On nettoie et on peinture.
Il faut maintenant démonter le support des plaquettes. Deux boulons de 15mm le tient en place. On peut voir la douille placée sur le boulon du bas,
et ici, la douille sur le boulon du haut. On dévisse les deux boulons en y mettant un bon effort.
Le support de plaquettes avec les boulons de 15mm pour illustrer leur positionnement. On voit aussi les plaquettes de freins encore en place. C’est le bon moment pour étudier comment sont tenues en place les plaquettes: dans deux encoches (ou encavures) rectangulaires du support. AJOUT suite au commentaire de Joel: Il faut vérifier que les glissières puissent facilement bouger dans le support (les glissières ont les soufflets de caoutchouc pour empêcher l’eau d’entrer dans leur trou.) S’il y a eu de l’eau, la rouille va les avoir figé en place et vos freins arrière vont freiner à 50% de leur capacité. S’il y a difficulté de mouvement, retirez-les du support, nettoyez (tige et orifice) regraisser (pas trop de graisse, cela pourrait bloquer le mouvement) et remettre en place.
Pour pouvoir enlever le rotor de frein, il faut dévisser une vis avec un douille Torx T-30. Cela se dévisse facilement (avec le bon outil).
La vis est placée près de son emplacement.
Le rotor est alors très facile à retirer, je remarque qu’il y a un peu de rouille sur la surface intérieure. On va la nettoyer puis peinturer.
D’abord, je passe un rectifieuse (petit grinder) avec un papier à grain 80. Je mets très peu de pression, juste pour que la rouille soit enlevée, sans retirer de métal ailleurs du rotor.
Pour le bord intérieur du rotor, je passe le rotor à la brosse d’acier ronde montée sur moteur de table. Cela élimine efficacement toute la rouille et assure donc une surface propre et sèche pour la couche de peinture qui va suivre. Une méthode alternative est une brosse métallique montée sur une perceuse.
La peinture que j’utilise est de marque dupli-color à haute température 260 Celcius, de couleur aluminium, vendue chez Canadian Tire.
Je peinture la face visible du rotor d’abord et laisse sécher, pour pouvoir ensuite peinturer la face intérieure. Je vais préparer les plaquettes en attendant.
On retire les plaquettes de leur support et on peut voir que les extrémités ont rouillé. Comme la rouille prends plus de place/volume que l’acier. L’effet de cette rouille est que le mouvement des plaquettes est plus difficile, et peut même faire en sorte que les plaquettes continuent de frotter continuellement sur les rotors, ce qui va consommer plus d’électricité par km parcouru!!! On peut voir que pour une Volt 2011 ayant parcouru presque 50 000km, les plaquettes ont très très peu d’usure.
Il faut donc passer à la brosse d’acier l’extrémité des plaquettes, pour en enlever la rouille. Il faut insister sur ce passage jusqu’à ce que la couleur de l’acier propre soit visible. Quelques photos montrent les avant/après. Un peu de peinture noire sur les plaquettes vont aussi les protéger de la rouille.
Au niveau du support de plaquettes qui est en acier, il y a deux minces plaquettes d’acier inoxydable, qui sont là pour aider les plaquettes à glisser sur le support. Mais, ces plaquettes ont aussi la propriété de garder de l’eau dans l’espace entre elles et le support en acier. Le support rouille donc et la rouille va progressivement coincer les bouts des plaquettes. Ce qui arrive à la longue, c’est que lorsque le conducteur appuie sur les freins, l’étrier pince les plaquettes sur le rotor, puis quand on relâche la pédale, l’étrier s’ouvre, mais la rouille empêche les plaquettes de s’éloigner (parce que coincées dans le support) et celles-ci vont continuer de frotter sur les rotors. Ceci les use plus rapidement, fait perdre de l’énergie et diminue l’autonomie électrique disponible.
On passe donc les encavures du support de plaquettes aussi à la brosse d’acier (celle au bout d’une perceuse va très bien pour cela), on y applique un peu de peinture qu’on laisse sécher et on peut ensuite réassembler!
Pour les plaquettes, je les ai mis une petite couche de peinture noire, ce qui les rends à la couleur originale. Je mets aussi un peu de graisse sur les bouts des plaquettes qui entrent dans les encavures. J’ai aussi peinturé les surfaces de l’étrier qui n’avaient pas de peinture et avait rouillées (piston, et les 2 supports du côté extérieur).
À partir de ce point, il suffit de réassembler le tout, dans l’ordre inverse.
1) Réinstaller le rotor et lui mettre sa vis de maintien avec la douille Torx T-30,
2) sur le support de plaquettes de frein, remettre les minces plaquettes d’inox, puis installer les plaquettes de freins dessus, en laissant l’espace pour glisser l’assemblage sur le rotor,
3) Glisser l’assemblage du support de plaquettes sur le rotor, et resserrer les 2 boulons de 15mm avec un couple de 100 lb-pi. (C’est serré fort!)
4) Monter l’étrier sur le support et serrer le boulon 10mm (20 lb-pi) et l’amortisseur de vibration (13 mm, 20 lb-pi).
5) Remettre la roue en place et serrer les boulons à 100lb.pi
Voilà! les freins sont prêts pour un autre 50 000km/2 ans sans difficulté.
Coût matériel de l’opération? une portion d’une canette de peinture à $9.00
accompagné d’une excellente “Blonde de Chambly” et de musique Rock d’ambiance: l’album de Neil Young – sleeping with angels 😉
Temps: environ 1h15 par roue.
Je souhaite rendre mes freins originaux à plus de 150 000km avant d’en remplacer la moindre pièce. Il faut pour cela leur mettre un peu “d’amour”. Mais il y a si peu d’entretien à faire avec une voiture électrique (à part cirer la carrosserie) que c’est amusant et distrayant! Par contre, c’est le genre d’opération qui n’est pas rentable économiquement à faire faire chez un garagiste/concessionnaire, à cause du coût de la main-d’oeuvre. Si vous préférez ne pas toucher à votre voiture, ce n’est pas un problème, simplement que vos freins vont demander un remplacement dans un délai plus court (4-5 ans) que les miens (9-10 ans)!
Il est à noter aussi que ce type de maintenance préventive pour les freins peut aussi se faire sur les autres modèles de voitures électriques: Leaf, iMiev, Tesla, etc. J’ai déjà eu le temps de faire les freins de la roue avant gauche de la Tesla de Sylvain Juteau, et quand il compare ses freins avant droit (un peu plus rouillé) et gauche (encore beau), il espère que j’ai le temps de lui faire ses 4 roues! 🙂
François Boucher
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Ingénieur électrique de formation, je suis le développement et la mise en marché des véhicules électriques depuis plusieurs années. Le Québec étant pourvu d'énergie bleue abondante et renouvelable, il est simplement sensé de promouvoir le transport électrique dans la belle province.
Je suis actuellement propriétaire d'une Volt 2012 et d'une Tesla S 2013. J'ai installé des panneaux solaires photovoltaiques qui nous permettent de "rouler au soleil!". Ma femme est devenue propriétaire d'une Tesla modèle 3 en septembre 2018 et nous organise pour diminuer nos déchets. Nous avons tous les deux signés le Pacte sur la diminution des GES.