Le paradoxe des bornes de recharge : plus il y en a, moins on les utilise

Comme le Circuit électrique se déploie – lentement mais sûrement – je peux m’éloigner de plus en plus avec la LEAF sans nécessairement avoir à utiliser les bornes publiques : c’est ce qu’on pourrait appeler le « paradoxe des bornes de recharge ». En sachant qu’il y a des bornes à un endroit, ça me sécurise et m’incite à m’y aventurer. Mais, au bout du compte, je me rends souvent compte que j’ai assez d’autonomie et je passe à côté des bornes sans les utiliser. Donc, les bornes sont très utiles même si elles semblent souvent vides.

Voici un exemple concret: il y a quelques semaines, j’ai décidé d’aller faire une tour près de Mirabel. Je savais que j’avais assez d’énergie. Et, de toute façon, il y avait plusieurs bornes que je pouvais utiliser en cas de pépin, par exemple à Sainte Thérèse et à Laval. J’avais même prévu de m’arrêter dans un RONA (à Laval) à mon retour pour donner un petit « boost » à la LEAF. Par mégarde, j’avais confondu le RONA avec le Réno Dépôt. Je n’ai donc pas pu recharger l’auto. À mon retour d’un souper à Laval où il n’était pas possible de me brancher, je partais donc avec moins de 50 km d’autonomie. Encore là, je savais que je passerais à proximité de 2 bornes de recharge en chemin. Donc, même s’il restait seulement une barre lorsque je suis passé près du restaurant St-Hubert de la rue Lajeunesse, je savais que j’avais assez d’autonomie pour me rendre à bon port. Mais encore là, l’utilité de ces bornes était indéniable, car si j’avais eu une perte de puissance imprévue, ces bornes auraient été grandement utiles. Si je n’avais pas eu ces bornes entre Laval et ma destination, j’aurais dû user de prudence et aller charger la voiture 30 à 60 minutes, ce qui n’aurait pas été très apprécié par mes hôtes. Au bout du compte, j’ai effectué presque 120 km (en utilisant le climatiseur de la voiture) sans avoir à recharger et sans jamais craindre de tomber en panne. C’est intéressant de valider l’utilité des bornes de recharge dans la vraie vie. Dans le passé, j’avais lu plusieurs articles sur le sujet. Mes expériences personnelles semblent montrer à quel point un bon réseau peut augmenter «virtuellement » l’autonomie des voitures électriques. C’est un paradoxe qu’il est également important de rappeler aux non-initiés qui peuvent parfois trouver que les bornes sont peu utilisées. Mais, dans les faits, ces bornes permettent aux centaines d’autos électriques déjà sur les routes de la région de s’aventurer plus loin de leur port d’attache.