Photo : Leaf 2016 de Fabien Boulanger et Leaf 2015 de Claude Gauthier.
Claude Gauthier, enseignant de la région du Saguenay Lac St-Jean, est propriétaire d’un VE depuis février 2015. Il est passionné par l’électrification des transports et par la technologie en général. Il habite dans le très haut nord du Lac St-Jean. Tellement au nord, selon lui, qu’après son village, c’est celui du Père Noël! 🙂
Il nous offre aujourd’hui son témoignage en tant que propriétaire de Leaf en région éloignée. Son aventure ayant beaucoup fait réagir sur le groupe Facebook «Ma Leaf… une passion», il la raconte ici en détail :
Bonne lecture!
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Changement d’huile oblige, j’ai récemment rendu visite au concessionnaire qui nous a vendu notre pétrolosaure, un magnifique VUS 2016 because ma femme aime les positions de conduite hautes. Je fus très surpris de voir que le vendeur était très loin de la réalité des véhicules électriques. Il faut dire que c’est un concessionnaire n’ayant aucun véhicule électrique ni hybride à son catalogue. Mais n’empêche, reste que lorsqu’on est vendeur, on devrait quand même avoir certaines notions.
Voyant ma veste Tesla, il me dit qu’il serait préférable d’avoir une veste de sa marque. Devant mon refus, il me dit que ma veste, comme les véhicules électriques, n’est bonne que pour trois saisons, que cela pouvait convenir à ceux qui habitent dans un climat tempéré mais certainement pas ici dans le nord du Lac St-Jean. Imaginez sa surprise lorsque je lui ai appris que j’avais une Nissan Leaf depuis presque 2 ans et que celle-ci avait amplement répondu à mes besoins. Il n’était pas arrogant, juste inculte.
J’ai donc débuté à répondre aux mêmes questions que les gens n’étant pas dans le métier me demandent : Tu fais quoi lorsque la batterie est presque vide? Combien de temps pour la charge? Est-ce bon l’hiver? Les batteries vont durer combien de temps? Combien ça coute les remplacer? C’est quoi la distance maximale du véhicule? À chaque réponse, une nouvelle question et souvent, trop en fait, l’énoncé de la pire des situations possibles. Chaque fois cela me désole de voir les gens penser à s’acheter un véhicule qui ne répond qu’à 10% de leurs besoins. On a déjà ri de moi parce que ma Leaf ne pouvait me permettre de faire la distance de 325 km qui me sépare de Québec. Mais combien de fois ces personnes allaient à Québec avec leur auto achetée au plus bas prix parce que ce n’était que pour faire la distance qui les sépare de leur travail?
Après mon arrivée à la maison, j’ai discuté avec ma femme de ma rencontre avec son vendeur et elle était abasourdie. Nous, qui sommes maintenant pleinement embarqués dans l’électrification, avons oublié nos propres craintes lorsque je lui ai annoncé vouloir acquérir une Leaf. Nous avions alors deux véhicules à essence comme un bon nombre de couples québécois. Nous travaillons dans des endroits différents et il serait difficile de partager l’auto avec l’horaire scolaire des enfants en plus.
J’ai commencé à m’intéresser aux véhicules électriques il y a trois ans. Je trouvais cela merveilleux et affolant en même temps. Pendant une année complète, j’ai pris en note mon kilométrage, mes déplacements et ceux de ma femme. Je me suis demandé ce que nous aurions fait dans telle situation. Chaque fois il y a avait une solution mais cela exigeait un changement dans nos habitudes. Ces fameuses habitudes, ces inquiétudes et, surtout, cette absence de connaissances.
Avant d’acheter ma Leaf, j’ai écrit sur le groupe Facebook «Ma Leaf… une passion» s’il était possible d’avoir un tel véhicule dans notre coin et fus surpris d’apprendre que deux automobilistes en possédaient une! J’ai pu ainsi essayer le véhicule de M. Fabien Boulanger, résident de St-Félicien. Ce fût le coup de foudre et bien sûr je lui ai demandé toutes les questions auxquelles je réponds maintenant.
Pendant trois semaines, j’ai cessé de dormir. Je ne pensais qu’à cet achat! Nissan offrait alors un rabais de 4000$ et j’avais peur qu’il ne soit plus offert le mois suivant. J’ai acheté ma carte de l’AVEQ même si je ne savais pas ce que je déciderais. Je pensais à tous les avantages et ne voyais plus rien d’autre dans mon garage, même si je devais en faire l’achat dans un concessionnaire qui était à plus de 300 km de ma résidence! Je suis devenu propriétaire le 6 mars 2015 et, depuis ce temps, les gens autour de moi sont tout simplement écœurés de m’entendre parler des bienfaits d’un véhicule électrique. J’ai moins d’amis, ils ne m’invitent plus nulle part et dès que j’apparais, tout le monde à une bonne raison pour partir ailleurs! Je ne blague presque pas!
Je ne sais pas pour vous, mais j’aimerais souvent pouvoir revenir en arrière afin de changer une décision ou un geste. Un de ceux sur lequel j’aimerais revenir est lorsque j’ai pris la décision d’acquérir ma Leaf. Maintenant que je connais les véhicules électriques, je prendrais une décision différente. J’irais m’acheter un de ces beaux véhicules ultraperformants et superbement beaux! Un véhicule accueillant sept passagers et qui coûte le même prix que nos deux véhicules à essence : une Tesla S85! Imaginez, ma femme qui avait tellement peur de mon achat, serait la première à signer! Malheureusement pour notre vendeur de pétrolosaures, il ne serait pas informé des nombreux avantages des véhicules électriques.