La semaine dernière, le fondateur de la station Roulez Électrique, Sylvain Juteau, s’est promené quelques jours dans un Volkswagen ID4. Bien sûr, il m’a offert la chance de l’essayer. Mes impressions ? Agréablement surpris ! Laissez-moi vous raconter ça.
L’extérieur
Je me suis présenté au lieu de rencontre avec quand même une petite tristesse dans l’âme, car j’aurais aimé que Volkswagen nous offre également sa compacte électrique ID3 et pas seulement l’ID4.
Mais comme les petites voitures de la grosseur d’une Golf sont de moins en moins populaires en Amérique du Nord (ce qui montre que l’américain moyen n’a toujours pas compris ce qu’il peut faire pour atténuer la crise climatique), on a décidé de ne pas importer l’ID3 aux États-Unis et au Canada. (La e-Golf n’est plus fabriquée.)
J’avais donc peur de me retrouver en face de l’ID4 et de ne pas l’aimer. J’avais peur de le trouver trop gros. Eh bien non, il n’est pas si gros que ça finalement. Il a la taille d’une voiture familiale de ma jeunesse, mais avec un look VUS. Mais pas trop VUS, juste un petit peu, vous voyez ce que je veux dire ?
Le Jeep Cherokee par exemple a vraiment l’air d’un VUS, d’un VUS à toute épreuve. Il respire la virilité, la force brute. Idem pour la dernière génération du RAV4 de Toyota qui cherche visiblement à ressembler à un camion. L’ID4 ne va pas dans cette direction. C’est un faux VUS comme la Bolt EUV ou la Mustang Mach-E. Je remarque d’ailleurs que c’est la nouvelle tendance chez de nombreux constructeurs. On retourne à des véhicules plus bas, plus aérodynamiques, moins tout-terrain.
En fait, deux tendances se dessinent, d’un côté on pousse le style Jeep toujours plus loin (comme avec le RAV4) et de l’autre on revient à des voitures plus civilisées (comme avec les nouveaux BMW X1 et X2 moins hauts qu’avant.) Donc, oui, l’ID4 ressemble un peu à un VUS, mais avec des lignes douces et une carrosserie pas trop surélevée, ce qui nous donne d’ailleurs l’impression qu’il est à peine plus grand que la Bolt EUV.
Pour moi, c’est un plus !
L’intérieur
En m’assoyant à l’intérieur, deuxième bonne surprise, je me suis tout de suite senti bien. On n’a pas l’impression d’être dans un VUS (c’est-à-dire assis haut et un peu carré). La visibilité est bonne à l’avant et sur les côtés. À l’arrière, c’est un peu moins bon, mais comme les miroirs extérieurs sont très gros, ça compense.
Pour le confort des sièges, je donne 10 sur 10, sans hésitation ! J’ai aussi aimé le tableau de bord et l’instrumentation. J’ai joué un peu avec les boutons et testé l’écran central. C’est clair et concis. Un journaliste automobile a récemment critiqué l’écran central en disant que c’était lent et pas toujours clair. Je n’ai pas trouvé cela. Peut-être que ça réagit un peu moins vite que chez certains concurrents, mais pas au point d’être agaçant.
J’avais lu aussi que c’était inutilement compliqué de faire monter ou descendre les vitres arrière. Qu’il fallait appuyer sur une touche à l’écran tactile… Mais non ! Ce n’est pas ça du tout ! Écoutez, d’habitude, il y a quatre touches qui actionnent les glaces. Eh bien, dans cette voiture, il n’y en a que deux. Et si on veut descendre les glaces arrière, il faut d’abord appuyer sur un petit bouton situé à côté. Je trouve que c’est une très bonne idée ! Ça nous empêche d’ouvrir les glaces arrière par mégarde. (Moi ça m’arrive souvent !) Et puis, quand est-ce qu’on ouvre les glaces arrière ? C’est aux occupants d’en arrière à le faire, non ?
Enfin, j’ai apprécié le coffre arrière (543 litres) que l’on peut rabattre pour en faire un plancher presque plat. C’est ce qu’on attend d’une voiture familiale.
La conduite
Mais c’est vraiment en conduisant cette voiture que j’ai été le plus emballé. Elle se conduit comme un charme ! Agile, elle tourne sur un 10 cents (le propre des propulsions), on n’a pas du tout l’impression d’être dans une grosse voiture pataude.
Ça vous inquiète la propulsion ? Ne vous inquiétez pas avec ça ! On est plus dans les années 70 !!! Avec les nouveaux pneus d’hiver d’aujourd’hui et le poids de la batterie, vous n’avez pas à vous en faire ! Je l’ai testé personnellement avec la Tesla 3 à propulsion de mon fils l’hiver dernier et c’était mieux qu’avec ma Matrix à traction ! (Sinon, 5 000 $ de plus et vous pouvez l’avoir AWD.)
Okay, l’ID4 n’est pas aussi amusant à conduire qu’une Golf ou une e-Golf. Il n’y a pas le petit côté « sports car ». Mais comment pourrait-on donner à une voiture de cette grosseur une conduite « sports car » ? C’est impossible ! Reste que moi j’ai retrouvé l’ADN Volkswagen dans ce véhicule et j’ai adoré le conduire. Ce VÉ tient bien la route, freine bien, prend les courbes avec facilité et ne manque aucunement de puissance.
Moi, ce n’est pas compliqué, j’ai toujours apprécié les voitures faciles à conduire et dans lesquelles on se sent tout de suite à l’aise. Eh bien, l’ID4 à ce niveau répond tout à fait à mes attentes. Le groupe Volkswagen a voulu rejoindre le plus grand nombre de personnes possible et c’est tant mieux.
Pour la recharge rapide, c’est également 10 sur 10 ! On a écrit dans la Presse, dans les qualités et défauts de l’ID4 en bas de l’article : « on aime moins, puissance de charge limitée ». C’est quoi cette affaire-là ? Mon patron Sylvain Juteau s’est rendu aux bornes d’Electrify Canada (situées au Canadian Tire de Trois-Rivières) et ça rentrait à 130 kW au début et à 100 kW rendu à 50%. Moi je trouve ça très bon ! (Quand on compare la vitesse de recharge d’un véhicule, il faut le faire par rapport à l’ensemble des VÉ à vendus au Québec et non pas avec les premiers de classe que sont la Y et la future Ioniq 5.)
Avec une autonomie de 400 km, une capacité de remorquage de 1 000 kg et un prix aussi bas que 35 000 $ (incluant les subventions), ai-je envie de m’en acheter un ? J’ai quasiment envie de dire oui, sauf que c’est malheureusement trop gros pour moi. La Chevrolet Bolt ou le Kona 100% électrique sont des modèles qui me conviennent mieux il me semble.
Mais attention, comprenons-nous bien, je ne dis pas que l’ID4 est trop gros en soi. Pas du tout ! Si j’avais encore des adolescents à la maison, je sauterais à pieds joints sur ce véhicule. Ce que je trouve triste, c’est qu’une personne qui n’a pas d’enfants, ou pire encore, qui est célibataire et qui souhaite s’acheter un Volkswagen électrique, est obligée de s’acheter un ID4, parce qu’il n’y a rien à vendre de plus petit…
En pleine crise climatique ! Dans un monde où nous devons tous prendre conscience qu’il faut aller vers plus petit, consommer moins et respecter la « biocapacité » de notre planète. Ça me choque !!!
En France, en Italie, en Angleterre, en Allemagne, en Suède, en Norvège, en Espagne, on retrouve trois modèles Volkswagen électriques dans les concessionnaires : l’e-Up!, l’ID3 et l’lD4. Au Canada, il n’y a que l’ID4. C’est frustrant vous ne trouvez pas ?
Mais j’ai quand même aimé l’ID4…