Voitures électriques

Il y a trois ans et demi pile, j’achetais ma première voiture électrique

On était à l’été 2017. Quelques semaines auparavant, j’avais eu un accident de voiture. Mon premier accident ! Imaginez, 40 ans sans jamais avoir d’accident et il a fallu que je me retrouve dans un stupide carambolage sur la 15 à Laval !

Ma femme et moi possédions deux voitures, une Matrix et une Versa. J’étais au volant de la Versa quand soudainement la voiture devant moi s’est arrêtée à une vitesse telle qu’il m’a été impossible de l’éviter. Six voitures se sont percutées, j’étais le sixième…

Je n’ai pas été blessé, je n’ai même pas eu peur, mais ma Versa a été déclarée perte totale. On s’est donc retrouvé avec une seule voiture, la Matrix.

Comme ce n’était plus une nécessité absolue d’avoir deux voitures (ma femme et moi venions de prendre notre retraite), j’ai eu envie de remplacer la Versa par quelque chose d’un peu spécial. Je pensais à une petite voiture amusante comme une Fiat 500 décapotable, une Mini Cooper ou une Mazda Miata. Une voiture que j’allais prendre à l’occasion, comme un retraité qui s’achète un Spyder de Can-Am ! J’avais reçu 15 000 $ des assurances et j’étais prêt à mettre un petit 5 000 $ de plus. J’aurais donc essayé de trouver la perle rare dans le marché de l’occasion.

Mais il y avait mon gars Simon qui me parlait souvent de voitures électriques. Il avait donné un dépôt de 1 000$ pour une future Tesla Model 3 et il était tout excité. Je ne sais pas pourquoi, mais moi à cette époque j’étais convaincu que l’électrique n’était pas pour moi. Trop nouveau, trop risqué, trop cher et pas assez d’autonomie. Bref, j’avais les mêmes préjugés qu’un peu tout le monde.

Puis, après avoir lu un article dans la Presse sur un gars en amour avec sa Chevrolet Volt, j’ai décidé d’en louer une deux jours pour voir le feeling. Je suis allé sur le site de location d’autos Turo et je suis tombé sur une fille de Saint-Jérôme qui louait la sienne 70$ par jour. On s’est donné rendez-vous. Wow ! Dès la première journée j’ai capoté. C’est donc ben l’fun une électrique ! Pendant deux jours je me suis arrangé pour que jamais le moteur à essence ne démarre.

Devrais-je plutôt m’acheter ça ?, me suis-je alors dit.

La Chevrolet Volt que j’ai louée durant deux jours photographiée de mon salon.
Je la branchais avec une rallonge à partir de mon garage. J’étais tout excité !

Mon problème était que les Chevrolet Volt à vendre sur Internet à ce moment-là étaient toutes au-dessus de 20 000$. Mais c’est en faisant des recherches pour des Volt que j’ai découvert que certains concessionnaires Chevrolet faisaient venir des Spark électriques de Californie et les vendaient entre 14 et 18 000 $.

Intrigué, la semaine suivante, j’en essayais une. Ce fut le coup de foudre ! Imaginez, j’avais la totale, à la fois une petite voiture « cute » et amusante à conduire et à la fois une voiture électrique ! 

Ma toute première recharge rapide le jour où j’ai pris possession de ma voiture ! Avec ma femme Lynn.

Toute une surprise
Je vous raconte tout cela pour vous dire à quel point je ne m’attendais pas, mais vraiment pas du tout à ce que j’allais vivre par la suite.

Dans ma tête à moi, j’achetais cette voiture que pour l’utiliser à l’occasion. Et peut-être même juste durant l’été. Je ne pensais même pas me rendre à Montréal avec ça. Pas assez d’autonomie que je me disais. J’achetais principalement cette petite Spark pour faire mes emplettes autour de chez moi et aller voir des amis avec une voiture un peu spécial. Pour le fun.

Parce que j’aime les voitures.

J’étais même prêt à aller au garage souvent. Je me disais : c’est de la nouvelle technologie, ça va sûrement briser souvent. Mais ça ne me dérangeait pas de vivre ça. J’avais du temps, je venais de prendre ma retraite ! 

Dites-vous bien que si j’étais prêt à m’acheter une vieille Fiat 500 ou une vieille Mini, c’est que j’étais prêt à fréquenter souvent les garages ! (Rires!)

Mais finalement, les choses ne se sont pas du tout passées comme je l’imaginais. Premièrement, ma Spark n’a jamais brisé. Je n’en reviens pas encore. Je n’ai jamais si peu mis d’argent sur une voiture de toute ma vie ! Elle a maintenant 6 ans et demi (si j’ajoute ses 3 années en Californie). Deuxièmement, je me suis mis à l’aimer bien plus que je le pensais.

Bon d’accord, je ne suis pas idiot, je voulais une Mini, une 500 ou une Miata (MX-5) et je me retrouvais au volant d’une Chevrolet ! C’est pas mal moins glamour, j’en conviens !!!

Cette Spark était « cute », pas cher, électrique et garantie trois ans, ça me semblait un bon deal, mais j’avais quand même un petit pincement au coeur d’avoir mis un « X » sur les modèles à essence que je convoitais.

Mais encore une fois, j’ai été le premier surpris ! Plus je regardais cette petite voiture dans mon entrée de garage et plus je le trouvais belle, plus je m’attachais à elle.

Imaginez, pas de réservoir à essence, pas de silencieux ! Zéro pollution, zéro bruit et de la puissance à revendre, je n’en revenais pas !

Aussi, plus je la prenais et plus que je trouvais qu’elle était amusante à conduire. Et enfin, plus je découvrais l’univers des voitures électriques et plus je trouvais ça fantastique.

Bref, j’ai tout aimé cent fois plus que je ne l’avais imaginé. Au départ je voulais juste m’acheter une petite voiture un peu spéciale pour remplacer ma Versa et je suis devenu, à ma plus grande surprise, un passionné de voiture électrique !

C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à écrire cette chronique hebdomadaire, moi l’ancien journaliste : le fossé que j’ai découvert entre ce que j’imaginais et ce que j’ai finalement vécu. Cet étonnement d’avoir perdu tous mes préjugés sur les voitures électriques, je veux maintenant le partager avec le plus grand nombre de gens possible. Maintenant que je n’ai plus ma compagnie de jeux de société, que j’ai du temps pour faire un peu de bénévolat, j’avoue que c’est un plaisir pour moi d’y consacrer quelques heures par semaine. Je me cherchais un projet de retraite, eh bien je l’ai trouvé !

Car je sais que si moi je me suis mis à aimer les voitures électriques, pleins de gens le peuvent aussi. Sauf qu’ils ne le savent pas encore ! Et plus ça va se faire vite et mieux ça va être pour la planète. Ça prend donc des gens comme moi qui disent : « Hé tout le monde, on peut passer à la voiture électrique dès maintenant ! Je l’ai fait et ça va super bien, c’est même super excitant ! »

J’en vois certains qui cherchent dans leur tête les mauvais côtés : « Oui, mais il y a ceci, il y a cela… ». C’est vrai. Il y a peut-être quelques petits irritants, mais les avantages dépassent tellement les désavantages ! Regardez moi, je ne prends pratiquement plus ma Matrix, je préfère ma Spark en toutes circonstances et même à -20 C ! Et même en voyage ! Je pouvais visiter la Côte-Nord en Matrix l’été dernier, et la Gaspésie l’autre été d’avant et j’ai préféré le faire avec ma petite Spark électrique. Ça veut dire quelque chose ça, non ?

Durant les cinq prochaines années, des milliers de Québécois devront changer de voiture. Quels modèles vont-ils choisir ? Toute la question est là.

Photo prise hier devant ma Spark électrique que j’utilise tous les jours depuis maintenant 3 ans et demi.

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