À chaque fois que j’écris qu’on peut très bien se débrouiller avec un véhicule électrique d’une autonomie de 220 km en été (120 en hiver), je me fais toujours contredire par plein de gens.
Tant sur ce site que sur les réseaux sociaux, bon nombre de lecteurs me disent qu’une autonomie de 400 à 500 kilomètres est de loin préférable et que c’est ce qu’ils souhaitent pour leur prochain véhicule.
Si tous ces gens ont raison, ça veut dire que dans les années à venir, la nouvelle norme pour les VÉs sera une batterie de 60 à 100 kWh selon la grosseur du véhicule.
Équipés ainsi, les VÉs feront tous à peu près 500 km en été. Avouez que c’est une méchante autonomie ! À partir de Montréal, on se rend jusqu’au Saguenay ! Ou on fait Montréal/Ottawa, aller-retour !
Si, dans quelques années, la majorité des Québécois roulent avec des VÉs possédant de 400 à 500 km d’autonomie, cela veut dire que leurs propriétaires vont uniquement se recharger la nuit et même pas de façon quotidienne. On aura donc plus besoin de stations de recharge rapide à part dans les haltes autoroutières pour les longues distances.
Mais alors, dites-moi, pourquoi les gens du Circuit Électrique jugent-ils nécessaire d’installer des bornes rapides dans tous les coins du Québec ? Pourquoi des bornes à Montebello, à Saint-Esprit, à Notre-Dame-des-Prairies, à Plessisville ?
Moi je pense qu’il va toujours y avoir des voitures électriques avec 200-240 km d’autonomie, soit l’équivalent de la VW e-Golf, de la Hyundai IONIQ ou de la Nissan Leaf actuelle.
D’autant plus qu’une borne rapide de 50 kW n’est plus vraiment rapide pour un véhicule avec 500 km d’autonomie. Ce n’est plus quelques minutes, mais pratiquement une heure !
Tout cela pour dire que même si les Québécois souhaitent «idéalement» des VÉs avec la même autonomie qu’un plein d’essence, je persiste à croire que l’idéal dans le futur, tant pour notre portefeuille que pour la santé de notre planète (à cause de la pollution qu’engendre la fabrication des batteries), c’est une voiture avec une autonomie moyenne et un bon système de recharge rapide à la grandeur du Québec.
C’est le plus simple, le moins cher et le plus écologique.
Bon, d’accord… C’est sûr que si on réussit un jour à inventer des batteries légères, compactes et pas chères, là c’est une autre histoire. Mais personnellement, je n’y crois pas trop. Pas à court terme en tous cas. On a tellement investi là-dedans depuis 12 ans que s’il y avait une façon simple d’y arriver, on l’aurait déjà trouvée.
Certains doutent de mes propos et je sais pourquoi. Je pense qu’étant donné l’évolution fulgurante de la puissance des ordinateurs ces dernières années, beaucoup de gens s’imaginent qu’on va vivre la même chose avec les batteries des véhicules électriques. Malheureusement, il s’agit de deux technologies très différentes et faire ce genre de comparaisons me semble plutôt hasardeux.
La réalité, en ce moment, c’est qu’une batterie de VÉ coûte toujours très cher à produire (plus de 10,000$) et demande beaucoup de minerais. Ce n’est pas pour rien que les modèles avec de grosses batteries coûtent si cher. Optez pour la Leaf, la IONIQ ou la e-Golf (qui possèdent de plus petites batteries) et vous allez économiser autour de 10 000$ !
La morale de cette histoire ? Si vous vous souciez de l’environnement (et n’avez pas 45 000$ à mettre sur un VÉ), plutôt que de rêvasser à des voitures équipées de super batteries pas chères dans un avenir hypothétique, pensez plutôt à passer à l’électrique dès aujourd’hui en acquérant un VÉ avec une batterie de taille moyenne (30 à 40 kWh).
C’est bien assez pour moi et bien assez pour la plupart d’entre nous !
Ajout
Cela étant dit, si vous roulez beaucoup dans une année et que vous en avez les moyens, alors là vous pouvez opter pour un VÉ avec une batterie de 64 kWh comme le Kona EV. Vous pouvez également vous procurer un hybride rechargeable.
On ne le répétera jamais assez : en 2019, il faut calculer la distance de nos déplacements (hebdomadaires, mensuels, annuels) avant de s’acheter une voiture sobre en carbone. Que voulez-vous, les temps changent !
Un excellent choix : La Hyundai IONIQ. Elle existe en version hybride rechargeable et en version 100% électrique avec une batterie de 28 kWh. La version hybride rechargeable est moins chère.
Le Kona EV existe en Europe avec un batterie de 64 kWh et une batterie de 39 kWh.
En Amérique, il n’y aura que la grosse batterie de disponible. Pas surpris…