(Crédit photo: Radio-Canada)
C’est cette fin de semaine qu’a eu lieu le conseil général de la Coalition Avenir Québec sur le thème de l’économie verte. Hier, le premier ministre François Legault a fait un discours où il a présenté sa grande vision de l’avenir du Québec du point de vue de l’économie en lien avec l’environnement.
Prenons le temps d’y jeter un coup d’oeil.
-37,5% d’ici 2030
M. Legault a confirmé hier la volonté pour son gouvernement de faire en sorte que le Québec atteigne un objectif de réduction de ses émissions de GES de 37,5% par rapport à ses émissions de 1990 pour l’année 2030. Ce ne sera pas facile, mais c’est réalisable. Il ne faut cependant pas oublier que le Québec, sous des gouvernements Libéraux, a raté son objectif de réduction d’émissions de GES de Kyoto (-8% en moyenne pour les 5 années de 2008 à 2012) et ratera certainement son objectif de réduction de -20% en 2020… sans acheter des crédits d’émission à la Californie.
40% moins de pétrole d’ici 2030
Lors de son discours, il a dit que “36 % de l’énergie consommée au Québec c’est de l’électricité propre, mais 40% de l’énergie consommée au Québec, c’est du pétrole. Et si on parle d’impacts sur l’économie, la grande différence, c’est que l’hydroélectricité vient d’ici, alors que le pétrole vient d’ailleurs. Donc c’est simple, si on veut réduire nos GES et, en même temps, s’enrichir, il faut augmenter le pourcentage d’électricité dans notre économie. C’est la simple logique : le Québec a beaucoup d’électricité propre. Et en remplaçant le pétrole qu’on importe par notre électricité, on fait d’une pierre deux coups : on réduit nos émissions de GES et on s’enrichit.
D’ici 2030, l’économie du Québec doit consommer 40 % de moins de pétrole.
C’est un défi immense. Mais on est capable! On doit travailler sur les biocarburants, sur la bioénergie, sur la géothermie. Mais la priorité, ça doit être d’électrifier au maximum notre économie.
C’est ça notre grand défi en environnement : électrifier le Québec!”
Il est rafraîchissant de constater que le premier ministre joint sa voix à ceux et celles qui disent depuis nombres d’années que diminuer notre consommation de pétrole en la remplaçant par notre électricité est un pari gagnant.
Le premier grand chantier, électrifier les transports
Parmi les grands chantiers que veut lancer le gouvernement Legault, le premier est celui de l’électrification des transports. C’est ainsi que le premier ministre Legault a donné le mandat à son ministre des transports François Bonnardel de :
- Finir le REM à Montréal;
- Prolonger le REM ou un tramway sur la Rive-Nord et sur la Rive-Sud de Montréal;
- Prolonger la ligne bleue du métro à Montréal;
- Construire un tramway dans l’est de Montréal;
- Construire un tramway sur le Boulevard Taschereau à Longueuil;
- Construire un tramway à Québec;
- Construire un Projet de transport sur rail à Gatineau;
De plus, il veut que d’ici 2030, tous les nouveaux trains, tramways, autobus financés par le gouvernement du Québec soient électriques et fabriqués en grande partie au Québec.
Ceci pourrait s’avérer fort positif pour les entreprises québécoises qui oeuvrent dans le secteur de l’électrification des transports collectifs. Après s’être fait littéralement niaiser par le gouvernement Libéral pendant les dernières années, cela pourrait leur donner un nouveau souffle.
Mais il faudra aussi un vrai plan complet de développement industriel du secteur de l’électrification des transports tel que celui que nous avions mis en place en 2013 devra être écrit et appliqué.
Il faudra aussi que le gouvernement cesse de subventionner les hydrocarbures, dont le diésel des autobus scolaires.
Par ailleurs, il s’est engagé à continuer de donner des incitatifs financiers pour réduire le coût d’achat des autos électriques. Après l’annonce de vendredi sur les subventions pour l’installation de bornes de recharge dans les bâtiments multilogements, on peut dire que c’est prometteur.
Il a aussi parlé de deux autres grands chantiers: L’électrification des bâtiments et l’électrification des entreprises.
En résumé, M. Legault compte sur notre électricité comme grand vecteur de développement économique québécois.
Ayant lancé cette idée de grand projet de transition/indépendance énergétique il y a plus de 15 ans avec le groupe “Maîtres chez nous-21e siècle”, je ne peux que me réjouir du fait que M. Legault veuille aller en ce sens.
Un plan s’en vient
M. Legault s’en engagé à travailler avec les experts et à consulter la population au cours des mois à venir afin de pondre un plan détaillé pour que ces objectifs soient atteints.
Car si les Libéraux ont à de nombreuses reprises fixé des objectifs ambitieux, les plans qu’ils présentaient ne permettaient à peu près jamais d’atteindre ces objectifs.
Donc, maintenant que le premier ministre a réussi la première étape, soit de présenter une vision inspirante pour l’avenir économique ET écologique du Québec, il reste deux autres étapes:
- Rédiger un plan détaillé qui nous permettra d’atteindre ces objectifs
- L’implanter.
Celles-ci seront passablement plus difficiles à atteindre.
Tous ensemble
Il est important de souligner le fait que le gouvernement n’y arrivera pas seul. Il aura besoin du soutien des entreprises, des citoyens et des institutions.
Et comme nous pouvons le constater depuis des mois, de plus en plus de jeunes et de moins jeunes veulent que le Québec prennent résolument un virage vert qui fera de nous des leaders mondiaux.
Merci donc à Dominic Champagne, aux artistes, aux scientifiques, aux élus de ce gouvernement et des autres partis, aux écologistes et aux étudiants qui ont milité sans relâche pour que notre nouveau gouvernement entame ce virage.
Si tout ce monde met l’épaule à la roue, nous pourrons y arriver.
Et en être très fiers.