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Est-ce une bonne idée d’obliger les gens à rouler en électrique ?

Lorsque des pays comme le Canada ou le Royaume-Uni affirment qu’à partir de 2035, les voitures à essence (neuves) seront interdites, c’est un peu comme dire aux gens : « que cela vous plaise ou non, tout le monde passe à l’électrique bientôt, c’est la loi ! »

Est-ce bien d’agir ainsi ? On connait le slogan d’Éric Duhaime : mon char, mon choix. Malheureusement, la réponse est : oui, car il faut se mettre dans la tête du citoyen moyen. Quels sont les avantages pour lui de passer à la voiture électrique s’il n’est pas obligé de le faire ? Les VÉ sont plus chers, demandent une certaine adaptation et prennent du temps à se recharger. Bien plus facile de rester avec une voiture conventionnelle, non ?

Vous allez me dire qu’on peut économiser des sous en roulant en VÉ, sauf que ça peut prendre des années avant que les économies dépassent le surplus payé au départ.

Bien entendu, il y a le point central justifiant l’achat de tout VÉ : la pollution et le réchauffement climatique. Mais qui est prêt à faire des efforts pour des enjeux environnementaux ? Pas grand monde, malheureusement.

L’Homme est un animal égoïste. Il est prêt à faire des efforts, mais quand ça lui apporte concrètement quelque chose, à lui ou à sa famille. Les dangers qui menacent son environnement, il s’en fiche, ça reste vague, théorique. Oui, il va mettre sa bouteille de plastique au recyclage, mais de là à réduire ses achats polluants, ses voyages ou à se stresser avec une voiture électrique qui demande planification et changements d’habitude, non merci !

Une étude dérangeante
Je tiens ce genre de discours, car récemment, la firme Deloitte a mené un sondage à travers le monde pour savoir quel type de voiture les gens ont l’intention de s’acheter lors de leur prochain achat.

On a questionné des gens de plusieurs pays et il semble qu’un grand nombre d’automobilistes souhaitent continuer de rouler à l’essence. (Voir le tableau ci-dessous.)

Deloitte : 2025 Global Automotive Consumer Study.

Qui sont les plus réceptifs face aux véhicules électriques (BEV et PHEV) ? Les Chinois avec 44 % (en additionnant le vert foncé et le bleu pâle). L’essence n’obtient que 38 % de voix. Est-ce parce qu’ils ont un sens communautaire plus développé que les autres ou parce que leur pays souffre davantage de la pollution ? Je ne sais pas.

À l’inverse, les plus mauvais élèves sont les Américains avec un gros 62 % en faveur de l’essence. Les véhicules électriques (BEV et PHEV) n’obtiennent que 11 % d’adhésion (en additionnant le vert foncé et le bleu pâle).

Pas de restriction = essence, essence, essence…
Cette étude réalisée en novembre dernier m’inquiète un peu. C’est que je crains que, jusqu’à ce jour, les 10 % qui jugeaient incontournable l’achat d’un VÉ l’aient fait, mais qu’il sera désormais beaucoup plus difficile de convaincre les autres.

Jusqu’à récemment, les ventes de voitures électriques ont toujours augmenté, mais on remarque des signes d’essoufflement. Par exemple, en Europe, les ventes ont reculé de 3 % en 2024. Est-ce un signe ?

Tout comme on a été obligé d’interdire la cigarette dans les lieux publics pour protéger les non-fumeurs, je crains qu’on n’ait pas le choix d’interdire les voitures à essence pour protéger la planète.

Sans l’adoption de lois, ici comme ailleurs, l’étude de Deloitte nous montre bien qu’un nombre considérable d’êtres humains continueraient impunément à brûler de l’essence tout comme sans mesures anti-tabac, un nombre considérable d’êtres humains continueraient à nous enfumer dans les restaurants.

Ainsi va la vie.

Sources :
https://www.deloitte.com/global/en/Industries/automotive/perspectives/global-automotive-consumer-study.html

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