Photo : Elon Musk et Leilani Münter (crédit : Oceanic Preservation Society).
Voici un texte de Vocativ qui porte sur le nouveau film du réalisateur de La Baie de la honte (The Cove) qui avait remporté l’Oscar du meilleur documentaire en 2010. Des gens bien connus du milieu de l’automobile électrique ont pris part à ce film qui s’intitule Racing Extinction : Elon Musk et Leilani Münter. Lisez bien la traduction jusqu’à la fin pour savoir quelle est l’implication du PDG de Tesla et de la pilote de course dans ce documentaire sur les espèces en voie de disparition et sur l’extinction massive que l’on est train de vivre.
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Dans l’une des premières scènes de Racing Extinction, dont la première représentation a eu lieu à Sundance, le réalisateur Louie Psihoyos et son équipe font une visite du Bioacoustics Research Program de l’Université Cornell qui possède le plus grand inventaire d’enregistrements de sons d’animaux. Plusieurs des espèces dont les cris et les chants ont été conservés dans le laboratoire ont disparues au fil des ans, ce qui en fait « un exemple concret de l’extinction massive que l’on est en train de vivre », comme le directeur du programme Christopher W. Clark, Ph.D., l’explique.
Clark fait entendre le chant du dernier mâle ‘o’o (prononcer « oh oh »), un oiseau chanteur d’Hawaii, qui appelle désespéramment sa compagne qui ne viendra jamais. « Il est complètement seul », affirme Clark. « Et aujourd’hui, son chant ne se fera plus jamais entendre ». L’oiseau, qui était caractérisé par son plumage noir lustré et ses aigrettes jaune brillant, n’a pas été revu depuis 1934.
Tout comme le premier film de Psihoyos, The Cove (récipiendaire de l’Oscar du meilleur documentaire en 2010), ce nouveau documentaire tente de montrer comment nous mettons en péril l’avenir de l’environnement naturel. En revanche, contrairement à The Cove qui présente l’horrible pratique de la chasse au dauphin dans une petite ville de baleiniers japonais, Racing Extinction responsabilise tout le monde.
Ce qui demeure le plus réussi dans ce film, c’est sa façon de sensibiliser les spectateurs aux causes de l’extinction d’animaux, comme le ‘o’o, ou à d’éventuelles disparitions, comme celle du rorqual bleu. C’est une chose d’apprendre qu’une espèce en particulier est en train de s’éteindre, mais s’en est une autre de le voir dans les yeux d’un individu de l’espèce et de l’entendre dans son cri, particulièrement lorsqu’on réalise que l’homme en est grandement responsable.
Comme un scientifique le dit dans le film : « l’humanité est devenue l’astéroïde ».
« Certaines personnes chassent consciemment des espèces en péril », affirme Psihoyos qui est également ancien photographe de la faune et directeur de l’Oceanic Preservation Society. « Mais il y a également des personnes qui sont responsables de la disparition d’espèces en péril, mais qui ignorent ce qu’ils font. Ces gens, ce sont nous. »
Ce n’est pas comme si nous venions de l’apprendre. Les scientifiques nous ont prévenus de l’arrivée de la prochaine vague d’extinction il y a des années de cela. Le livre d’Elizabeth Kolbert, The Sixth Extinction, qui traite d’une crise biologique imminente a été couronné best-seller par le New York Times l’an dernier.
Racing Extinction, cependant, tente d’envelopper ces faits étonnants dans un tissu d’émotions. « Lorsque le cœur des gens est touché, ils passent à l’action », selon Psihoyos.
Le film porte sur les différentes manières dont nous menaçons la planète, en partant de l’acidification des océans – résultat du rejet de dioxyde de carbone dans l’eau provenant de la combustion des carburants fossiles – jusqu’à l’industrie des viandes et à la chasse visant des espèces en voie de disparition pour le marché noir. Ensemble, ces facteurs provoquent la disparition d’espèces 1000 fois plus rapidement que ce qui était prévu, selon une étude.
Psihoyos et les nombreux scientifiques qui ont contribué au film concluent que nous ne pouvons plus nous permettre d’être si insouciants et indifférents. « Mes amis paléontologues me disent que l’on verra la Seconde Guerre Mondiale comme un détail dans l’histoire comparativement à ce que la présente génération aura fait en évitant ce problème », dit Psihoyos. Ou bien, selon les mots de Jane Goodall, qui fait également une apparition dans le film : « Dans 200 ans, lorsque les gens se pencheront sur le passé, ils se diront “À cet époque, comment ces personnes ont-elles pu permettre que toutes ces créatures fantastiques puissent disparaître? ” ».
Si la première moitié du film se veut un type de documentaire qui cherche à nous réveiller, la deuxième souhaite nous amener à passer à l’action. « Je crois que nous pouvons gagner cette bataille, mais les gens ont besoin d’espoir et d’inspiration », selon Psihoyos. « Et c’est ce que j’espère apporter avec ce film ».
Dans la troisième partie du film, nous allons à la rencontre d’un groupe d’artistes et d’activistes qui servent d’exemples sur le genre de changements que les gens peuvent provoquer. Psihoyos les appelle ses « superhéros de la vraie vie ». Parmi eux, mentionnons Shawn Heinrichs, un défenseur de l’environnement marin qui s’oppose au massacre mondial des requins et des mantes atlantiques; le photographe du National Geographic, Joel Satore, qui a pris des milliers de clichés d’individus d’espèces en voie de disparition et la pilote de course et éco-activiste Leilani Münter.
Münter et le fondateur de Tesla, Elon Musk, ont contribué à organiser l’événement que l’on peut voir à la fin du film pendant lequel Psihoyos et son équipe projettent, sur les édifices des Nations Unies pendant le Sommet 2014 sur le climat, des images d’espèces en voie de disparition, des récifs de coraux et lancent un appel à l’action.
(Voici un vidéo de cette projection qui s’intitule illUmiNations)
Cette idée pouvait sembler ridicule lorsque Psihoyos l’a proposée pour la première fois, mais comme il l’a affirmé à Vocativ, il faudra beaucoup de rêves et une certaine créativité pour que les choses changent sur la planète.
« J’aimerais, de mon vivant, pouvoir voir le jour où il sera aussi socialement inacceptable de conduire une voiture à moteur à combustion que de fumer dans un restaurant », affirme Psihoyos. « Vous devez envisager les choses ainsi. Ça peut sembler inconcevable aujourd’hui, mais nous devons rêver d’un monde meilleur ensemble afin qu’il se concrétise ».
Source : http://www.vocativ.com/culture/tvmovies/racing-extinction-blames-humans-ruining-natural-world/.
Voici la bande-annonce du film :