Du pionnier de 1893 aux records de 2024 : l’incroyable épopée méconnue des véhicules électriques au Québec

Saviez-vous que le Canada a fabriqué sa première voiture électrique en 1893, bien avant l’ère moderne des Tesla et Chevrolet Bolt? Cette histoire fascinante, largement oubliée, révèle que le Québec et le Canada ont été des pionniers de l’électromobilité dès les premiers jours de l’automobile. Aujourd’hui, avec plus de 103 000 véhicules électriques vendus en 2024, le Québec renoue avec cette tradition d’innovation en devenant le leader canadien de la mobilité électrique.

Les pionniers oubliés : quand Toronto et le Québec inventaient l’avenir (1867-1920)

L’histoire automobile canadienne débute étonnamment tôt. En 1867, année de la Confédération, l’horloger Henry Seth Taylor de Stanstead, au Québec, construit le premier véhicule motorisé canadien – un chariot à vapeur. Mais c’est le 5 décembre 1893 que survient un moment historique : la Featherstonhaugh, première voiture entièrement électrique canadienne, effectue ses premiers tours de roue dans l’usine Dixon Carriage Works de Toronto, en pleine tempête de neige.

Frederick Fetherstonhaugh, avocat visionnaire spécialisé dans les brevets, s’associe à l’ingénieur William Still pour créer ce véhicule révolutionnaire. Le moteur électrique de quatre chevaux propulse la voiture à 24 km/h – une vitesse respectable pour l’époque. Pour recharger sa batterie, Fetherstonhaugh fait preuve d’ingéniosité : il connecte directement son véhicule aux fils électriques aériens de 550 volts alimentant les tramways torontois.

La Still Motor Company, fondée en 1899, devient rapidement une ruche d’activité. L’entreprise installe l’une des premières lignes téléphoniques de Toronto tant les commandes affluent. Parker’s Dye Works compte parmi ses premiers clients, et en 1900, les plus grandes entreprises industrielles de Toronto possèdent au moins un véhicule électrique Still. Au Québec, le Dr Edmond Casgrain conduit en 1897 le premier automobile dans les rues de Québec – un tricycle à gazoline importé de Paris.

L’innovation québécoise révolutionnaire : le moteur-roue d’Hydro-Québec (1994-1995)

Le Québec marque l’histoire mondiale de l’électromobilité en 1994 avec une innovation qui aurait pu tout changer. Le 19 août 1994, le premier ministre Daniel Johnson annonce un programme de 100 millions de dollars pour créer une industrie québécoise du véhicule électrique. Dix jours plus tard, l’équipe du physicien Pierre Couture dévoile le prototype du moteur-roue d’Hydro-Québec.

Cette technologie révolutionnaire place quatre moteurs électriques directement dans les roues, éliminant la transmission traditionnelle. Le système récupère l’énergie au freinage et affiche une efficacité énergétique supérieure aux moteurs conventionnels. Construit sur une Chrysler Intrepid modifiée, le prototype réduit la consommation d’essence de 80 à 85% grâce à un système hybride. Pierre Couture estime le coût d’électricité à environ 1 dollar canadien aux 100 km.

Malheureusement, le 3 août 1995, Hydro-Québec abandonne le projet malgré les protestations de 17 collaborateurs. L’héritage du moteur-roue survit néanmoins à travers TM4 Systèmes électrodynamiques, filiale créée en 1998. Cette technologie équipe aujourd’hui des véhicules Tata Motors et continue d’influencer l’industrie mondiale, notamment les autobus électriques Lion au Québec.

L’explosion moderne : le Québec champion canadien de l’électrification (2015-2025)

Depuis 2015, le Québec connaît une croissance spectaculaire de l’adoption des véhicules électriques. En 2015, près de 50% des 14 000 véhicules électriques canadiens roulent au Québec, avec une augmentation des ventes de 64% sur l’année. Cette tendance s’accélère exponentiellement : de 66 639 VÉ en 2019 à 91 519 en 2020, puis l’explosion de 2024 avec 103 258 unités vendues – une hausse de 85,7% par rapport à 2023.

Au troisième trimestre 2023, les véhicules zéro émission représentent 22,8% des nouvelles immatriculations au Québec, plaçant la province juste derrière la Colombie-Britannique (26,4%) et loin devant les autres provinces canadiennes. Cette performance remarquable s’explique par les incitatifs gouvernementaux du programme Roulez vert, la réglementation sur les véhicules zéro émission, et l’engagement fort des Québécois envers la transition énergétique.

Les technologies de batteries évoluent rapidement. Des batteries lithium-ion traditionnelles offrant 150 km d’autonomie en 2010, nous atteignons aujourd’hui plus de 500 km pour les modèles compacts. Les innovations en développement promettent des batteries au phosphate de fer et manganèse avec 4 000 cycles de recharge – soit 1,6 million de kilomètres de durée de vie. Les batteries sodium-ion arrivent en 2024-2025, utilisant un élément 1 000 fois plus abondant que le lithium.

Un avenir électrisant qui honore le passé

L’histoire des véhicules électriques au Québec forme une boucle fascinante. Des pionniers de 1893 aux records de 2024, en passant par l’innovation du moteur-roue de 1994, le Québec a toujours été à l’avant-garde de l’électromobilité. Avec 47% des VÉ canadiens sur ses routes malgré seulement 23% de la population nationale, le Québec prouve que l’innovation et la vision environnementale font partie de son ADN.

Cette riche histoire d’innovation continue aujourd’hui. Pour accompagner cette transition historique vers l’électromobilité, Roulez Électrique offre son expertise en bornes de recharge, accessoires et services conseil. Que vous soyez à Montréal, Québec, Laval ou ailleurs dans la province, notre équipe vous guide dans cette révolution électrique qui renoue avec plus d’un siècle d’histoire québécoise. Visitez roulezelectrique.com pour découvrir comment faire partie de cette transformation historique.