C’est à 28 ans que je suis allé en Europe pour la première fois, plus précisément en France. Dès mon arrivée, j’ai tout de suite été attiré par les voitures que j’ai vues là-bas. Vous me connaissez, j’adore les petites voitures. Eh bien en 1985, en France, des petites voitures, il n’y avait que ça !
Je possédais à cette époque une Mini-Austin et il y en avait très peu à Montréal. Mais quand je suis arrivé à Paris, des Mini-Austin, il y en avait partout ! Et plein d’autres modèles de ce format : des Renault, des Peugeot, des Citroën. Il y avait même des gens qui roulaient encore dans des Fiat 500, le modèle original !
Je me rappelle, je la trouvais tellement « cute » cette petite Fiat que j’avais photographié ma femme devant l’une d’elles à Paris ! Regardez la photo…
Tout cela pour vous raconter que durant ce premier voyage en Europe, je regardais beaucoup les voitures et, un jour, je suis tombé sur une bien drôle de camionnette stationnée au bord de la rue. Je me suis approché, c’était une camionnette Austin de la compagnie Morris Motor. Austin, comme ma Mini !
Moi qui étais vendu à cette compagnie anglaise, je n’avais jamais vu un si beau petit camion ! Le propriétaire, un gars d’une quarantaine d’années, l’avait modifiée pour en faire une sorte de Camping Car. J’ai oublié de le photographier, mais il m’est toujours resté en tête…
Et qu’est-ce que je vois l’autre jour en naviguant sur Internet ? Mon fameux camion en version 100% électrique !
Le voici…
Tout de suite je l’ai reconnue. Quel beau petit camion ! J’ai lu l’article et j’ai découvert qu’après un arrêt de production de 58 ans, on était sur le point de le fabriquer à nouveau !
En effet, un groupe d’investisseur de Worcestershire a acheté les droits de dénomination de Morris Commercial. Puis, ils ont réinventé ce camion sur une base modulaire tout en lui conservant son look original. Sur la photo ci-dessous, on voit les trois configurations qui seront offertes : pick-up, vitrée et non-vitrée.
Un peu d’histoire
Le véhicule d’origine a été produit en Angleterre de 1949 à 1961. La plupart ont été vendus sous la marque Morris, tandis que les autres ont été vendus sous la marque Austin.
Durant les 12 années de production, on a vendu près de 50 000 exemplaires dans plus de 20 pays. Néanmoins, c’est la poste anglaise (British Post Office) qui en a acheté le plus.
Côté motorisation, le J-Type était équipé d’un moteur quatre cylindres à soupapes latérales de 1476 cc, le même moteur que celui utilisé dans la voiture Morris Oxford MO. Les roues arrière motrices étaient entraînées par une boîte à trois vitesses.
Le J-Type a été commercialisé comme une «grande petite camionnette» (volume utile: 5,5 m3) et il a joué un rôle important dans la promotion des entreprises de l’après-guerre, telles Cadbury, Carlsberg et Dunlop.
La version Austin est apparue seulement en 1957 et elle diffère de la Morris uniquement par la grille de la calandre. Le modèle que j’ai vu en 1985 était donc un vieux modèle restauré comme celui ci-dessous.
Aujourd’hui
La nouvelle version du J-Type aura un corps en fibre de carbone, ce qui le rendra très léger et un moteur électrique alimenté par une batterie lithium-ion. Les investisseurs souhaitent une autonomie d’environ 300 km.
Le véhicule sera mis en production à la fin de 2021 et sera distribué, dans un premier temps, en Angleterre seulement. Toutefois, s’il obtient du succès, on souhaite le vendre dans différentes régions du monde.
Je trouve ça intéressant de voir toutes ces start-ups naître. J’ai l’impression qu’avec les voitures électriques, il est beaucoup plus facile de se lancer dans la fabrication de voitures vendues en petite quantité.
Je remarque aussi qu’un nombre grandissant d’ateliers en Europe proposent de transformer des voitures antiques avec un moteur à combustion en voitures entièrement électriques. Je trouve que c’est une très bonne idée et j’imagine que ça doit s’en venir ici.
Ce qui m’amène à dire : neuf ou vieux, l’avenir est électrique !
