Voitures électriques

La peur d’acheter une électrique et de le regretter

Après l’achat d’une maison, l’achat d’une voiture est bien souvent la plus grosse dépense des ménages québécois. Il est donc normal qu’on prenne ça au sérieux et qu’on ne veuille pas se tromper. D’autant plus que c’est durant la première année qu’une voiture se déprécie le plus. Changer de véhicule après un an parce qu’il ne nous convient pas peut en effet nous coûter très très cher.

Tout cela explique sans doute pourquoi bon nombre de Québécois hésitent encore à passer à la voiture électrique lorsque vient le temps de changer de voiture. J’avoue qu’acheter une voiture thermique est rassurant. On sait comment la remplir d’essence, on sait ce qui va briser avec le temps, on sait combien ça va nous coûter. Bref, on sait à quoi s’attendre !

Avec une voiture électrique, avant de choisir son modèle, on dit qu’il faut réfléchir au nombre de kilomètres que l’on parcourt. On est pas habitué à ça ! Ensuite, il y a les réparations et la désuétude. Si j’achète d’occasion et que ça brise, combien ça va me coûter ? Et si j’achète neuf et que les VÉ s’améliorent dans les années à venir, le mien va-t-il perdre de sa valeur ?

Sachez que mon fils et moi, on s’est tous les deux achetés des véhicules électriques, moi une Chevrolet d’occasion, lui une Tesla neuve, et ni lui ni moi ne le regrettons.

Moi et ma petite Spark EV acheté en juillet 2017.

Quant aux autres raisons que j’ai évoquées plus haut, a-t-on vraiment raison de s’inquiéter ? Mais non, voyons ! Pour la fiabilité, il est prouvé qu’une électrique coûte moins cher à entretenir et brise moins souvent qu’un véhicule à essence. Quant à la propulsion électrique à proprement parler, c’est garanti 8 ans en général, que votre véhicule soit neuf ou d’occasion. Et pour la désuétude, oui les VÉ ont triplé d’autonomie en 10 ans, mais ça ne va pas continuer à ce rythme, c’est certain ! C’est comme pour les ordinateurs, ça évoluait sans cesse durant la première décennie et ensuite ç’a été beaucoup plus lent.

Et puis, il faut comprendre qu’un VÉ d’aujourd’hui, avec ses 400 km d’autonomie, ne deviendra pas désuet de sitôt ! Une voiture électrique est tout à fait fonctionnelle en Amérique du Nord dès qu’elle possède 100 miles d’autonomie (160 km).

Enfin, pour ce qui est de réfléchir au nombre de kilomètres qu’on parcourt avant de s’acheter un VÉ, sachez que ce n’est pas vraiment nécessaire. Si vous êtes un grand voyageur et que votre temps est compté, oui peut-être. Mais si vous êtes un conducteur normal, n’importe quel VÉ avec 400 km d’autonomie va vous satisfaire, c’est sûr et certain !

À vrai dire, la réflexion sur le nombre de kilomètres que vous parcourez est nécessaire uniquement si vous souhaitez vous acheter un VÉ avec peu d’autonomie comme la e-Golf ou la Mini SE.

La Mini SE (100% électrique) est un excellent choix, mais ne possède que 177 km d’autonomie.

Je vous raconte tout cela aujourd’hui, car j’ai lu récemment deux articles sur le taux de satisfaction des propriétaires de voitures électriques. Le premier est le résultat d’un sondage réalisé par la firme JD Power aux États-Unis. Ça dit en gros que le pourcentage de satisfaction des propriétaires de VÉ est très élevé et que la majorité des gens ne voudrait pas retourner en arrière. Soit plus de quatre personnes sur cinq.

Plus saisissante encore est l’enquête britannique. Elle révèle que 91% des propriétaires de véhicules électriques sont satisfaits de leur véhicule. Et ne pensez pas que ça veut dire que les 9 % restants sont déçus au point de vouloir retourner à la voiture à essence. C’est davantage une question de modèles et d’équipements. En fait, seulement 1% ont dit carrément qu’ils aimeraient retourner à la voiture à essence. C’est vraiment minime !

Et c’est normal. Dites-vous bien qu’il va toujours y avoir des gens insatisfaits qui vont regretter leur ancien véhicule à essence. C’est comme lorsqu’on a lancé les CD pour remplacer les disques en vinyle. Est-ce que tout le monde était content ? Bien sûr que non. Certains ont dit et disent encore que le vinyle est supérieur à n’importe quel support.

La même chose va se produire avec les véhicules électriques et il ne faut pas s’en faire avec ça. Ce mouvement est déjà en formation et il ne va pas disparaître. Je suis même convaincu qu’il va prendre de l’ampleur. Que voulez-vous, il y aura toujours des nostalgiques et des gens réticents au changement.

Moi, je connais de vieux écrivains qui tapent encore à la dactylo ! Savez-vous que j’ai dû « achaler » mon de père durant presque 20 ans avant qu’il se décide à écrire ses romans sur un ordinateur ! Et il s’y est pris tellement tard qu’il n’a jamais réussi à bien maitriser sa machine. Et c’est bien dommage. Que Dieu ait son âme…*

Je souhaite donc à tous de ne pas manquer le bateau et de ne pas rester attachés de façon irrationnelle aux véhicules thermiques. L’avenir est électrique et on a tous intérêt à faire le saut le plus rapidement possible. Pour nous, pour la société et pour la planète.

Pour lire les deux articles sur la satisfaction des propriétaires de véhicules électriques (en anglais), cliquez sur les liens ci-dessous :
Sondage aux États-Unis
Sondage en Angleterre

Article en français

Photo couverture : Bolt EUV 2022, plus grosse que la Bolt EV et disponible au Québec cet été.

*N.D.L.R. Notre chroniqueur Daniel Jasmin est le fils de l’écrivain Claude Jasmin. Ce dernier est décédé la semaine dernière à l’âge de 90 ans. L’équipe de Roulez Électrique offre à Daniel Jasmin ses plus sincères condoléances.

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