C’est quoi cette histoire de verglas qui enlève le goût au monde de passer à la voiture électrique ?

Je n’en reviens juste pas ! Depuis les fameuses pannes d’électricité qu’on a eues à Montréal début avril, il y a plein de gens qui m’écrivent pour me dire qu’ils étaient sur le point de réserver une voiture électrique, mais que là ils hésitent.

Le plus apeuré du lot, Jean-Paul, m’a écrit qu’il avait carrément annulé sa réservation. Les trois autres se demandaient avec le plus grand sérieux s’ils ne devraient pas se tourner vers un hybride rechargeable. Et ils me demandaient ce que j’en pensais !

Même mon beau-frère qui a réservé une Equinox électrique chez Le Relais Chevrolet (il roule présentement en Dodge Caravan 2014), m’a dit que tout Montréal était bien inquiet à propos de la recharge des VÉ depuis les pannes et que lui-même n’était plus sûr d’en vouloir une. 

Ma sœur et lui vivent à Ahuntsic dans le nord de Montréal (un quartier particulièrement touché par le verglas et les pannes). Il m’a dit qu’il songeait maintenant à acheter une Dodge Caravan 2019 d’un ami.

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Ouais… Faut dire que j’ai vu passer sur mon fil Facebook un article du Journal de Montréal qui dramatisait pas mal la situation. On voyait une photo d’une femme au volant d’une Tesla Model X (la plus grosse et la plus chère) et c’était écrit en dessous : « je suis prête à la vendre ».

Qu’est-ce qu’on ne peut pas écrire pour attirer les lecteurs ! Plus loin, cette femme se plaignait que posséder une voiture électrique : « c’était un cauchemar ». Bien voyons ! C’est complètement faux tout cela ! (Du moins, pour 99,9 % des gens.) Moi j’ai vécu de nombreuses pannes de courant à Val-David depuis que je possède des voitures électriques et ça ne m’a jamais causé le moindre problème. 

Pourquoi c’est faux
Premièrement, on ne laisse jamais sa voiture déchargée avec seulement 20 kilomètres d’autonomie dans sa batterie. Avec ma Bolt EUV, dès que ma voiture tombe sous les 130 km, je la branche. Ainsi, semaine après semaine, ou bien ma batterie est pleine ou bien elle a au moins 130 kilomètres d’autonomie.

Et quand je vis une panne d’électricité, eh bien, je fais comme tout le monde, j’attends que ça revienne ! Je ne m’en vais pas me balader en voiture jusqu’à ce que je n’aie plus d’électricité ! (Rires !)

Et si je dois sortir, eh bien je sors ! C’est quoi le problème ? Depuis quand il y a des pannes prolongées sur d’immenses secteurs ? Je vais où je dois aller et si j’ai à me recharger, je le fais dans une ville qui a de l’électricité.

Les gens qui n’ont pas de voitures électriques ne savent pas qu’il y a plein de bornes partout. Elles sont difficiles à repérer, car il n’y a pas d’enseignes. Les propriétaires de VÉ les trouvent avec Internet. Juste au Québec il y en a des milliers et bientôt il y en aura plus que des stations-service !

Et puis, pour être franc, je n’ai aucun souvenir d’avoir tenté de me recharger durant une panne d’électricité. C’est rare ce genre de situation ! Sachez aussi qu’avec une batterie à 25 % (au quart) on peut continuer à faire nos commissions durant plusieurs jours !

De toute façon, on vit la même chose avec une voiture à essence, car il est impossible de faire le plein durant une panne d’électricité. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que les pompes à essence fonctionnent aussi à l’électricité ! Seules quelques rares stations-service possèdent des génératrices d’urgence.

Donc, quand vous avez une voiture à essence, si votre réservoir est plein lorsque la panne survient, tant mieux. S’il est au quart, eh bien vous avez assez d’essence pour faire vos commissions durant quelques jours, comme avec une électrique !

C’est même mieux avec une électrique, car si vous possédez les nouveaux modèles avec l’option V2L (Vehicle-to-Load), vous pouvez brancher une rallonge électrique à votre auto pour alimenter des appareils électriques dans votre maison tels une pompe à puisard, un frigo, la télé, un congélateur.

Y’en a même qui le font avec des VÉ qui n’ont pas cette option ! Dans ce cas cependant, il faut s’acheter un ondulateur chez Canadian Tire (genre un Eliminator 2000 W) et être un peu bricoleur.

Tout cela pour vous dire qu’on n’a pas à s’inquiéter des pannes d’électricité lorsqu’on s’achète une voiture électrique. Ceux qui tentent de nous faire croire le contraire manipulent l’information. Et j’ai l’impression que les plus inquiets à passer à l’électrique ont sauté à à pied joint sur ce « fake-news », tout heureux d’avoir un bon prétexte pour retarder leur achat.

Conclusion
Certains vont peut-être me dire que je banalise la situation, que face à un épisode de verglas catastrophique, posséder une voiture électrique pourrait s’avérer un réel problème. Une panne par exemple qui s’éterniserait très longtemps.

Personnellement, je continue à penser que je préférerais avoir une voiture électrique dans une telle situation. Car s’il n’y avait plus d’électricité dans ma maison durant des semaines, c’est sûr que j’irais vivre chez un ami ou un parent qui a encore de l’électricité.

Et vous savez ce que je ferais ? Je sortirais ma borne d’urgence qui est dans le coffre de ma voiture et ma rallonge jaune heavy duty et je me brancherais sur le 120 volts de cette maison durant la nuit. J’accumulerais ainsi 100 km par jour !

Dans un Québec mal en point suite à une catastrophe majeure, le rétablissement de l’électricité va toujours être prioritaire, car c’est avec ça que les Québécois cuisinent, s’éclairent et se chauffent.

Quant à la distribution d’essence, c’est drôle, mais on dirait que je suis moins sûr…