En mars 2018, ça fera 2 ans que des centaines de milliers d’électromobilistes de par le monde auront laissé un dépôt de $1000 pour avoir le privilège de faire partie des premiers (sic) acheteurs de cette voiture qui est en passe de devenir une icône.
Et, tout comme vous, je suis impatient de voir la Tesla Model 3, mais aussi d’en faire l’essai et de vous parler de mes constats et de mes impresssions.
Or, ça s’est avéré jusqu’à ce jour tout simplement impossible.
La Model 3 et moi
L’an dernier, je suis passé au magasin Tesla de Montréal afin de voir comment je pourrais procéder pour en faire l’essai le moment venu. Renaud-Pierre Bérubé, qui y travaillait alors, m’a répondu le plus cordialement du monde que vu que les choses avaient changé à la direction de Tesla, je devais maintenant envoyer un courriel à l’entreprise afin de faire ma demande de façon officielle.
Comprenant bien que les choses évoluaient au sein de cette entreprise, j’ai procédé sans tarder, y voyant même là un signe positif de la progression de l’entreprise.
C’est ainsi qu’après avoir envoyé mon courriel j’ai attendu des semaines, puis des mois sans aucune nouvelle. Silence radio. Aucun retour de courriel, aucun appel, rien.
Plus tôt cette année, vu que nous débutions la rédaction de notre 2e livre, j’ai décidé de leur envoyer un nouveau courriel et de bien préciser que ma volonté de parler avec un représentant ou une représentante de Tesla était motivée par un livre qui paraitrait sous peu tout en expliquant ce que je faisais depuis plus de 15 ans en électrification des transports.
Après tout, lorsque j’ai commencé à écrire sur les véhicules hybrides et électriques, Tesla n’existait même pas!
Encore là, zéro nouvelle.
Cet automne, j’ai finalement reçu un message de quelqu’un de chez Tesla… pour se plaindre du fait qu’on voyait leur logo sur le site web du salon du véhicule électrique de Saint-Hyacinthe. J’en ai donc profité pour lui expliquer que je tentais de les joindre depuis de nombreux mois. Afin de démontrer notre bonne foi, nous avons demandé au responsable du site web d’enlever ce logo, ce qu’il fait le jour même… et je n’ai plus jamais eu d’autres nouvelles.
Il y a 3 semaines, j’ai rappelé le magasin de Montréal pour demander à qui je pourrais m’adresser en vue d’un voyage prochain en Californie. Je désirais passer voir quelqu’un au bureau chef et possiblement faire un court essai de la Model 3.
Toujours le plus poliment du monde, le représentant m’a répondu que je devais envoyer un courriel à leur adresse « média » (la même qu’auparavant) et que je devrais avoir des nouvelles sous peu, d’autant plus qu’il s’engageait à passer le message à qui de droit en expliquant la situation.
Encore là, zéro nouvelle.
Frédéric Allard étant récemment en visite chez Tesla, je lui ai même demandé s’il pouvait me mettre en contact avec quelqu’un pendant sa visite. Il m’a fait parler à quelqu’un… qui m’a dit d’envoyer un courriel à la même adresse où personne ne répond. Je remercie quand même Frédéric d’avoir tout tenté pour m’aider.
Arrivé en Californie…
J’ai appelé à leur numéro général. Sans succès. Que des boites vocales. Je suis donc allé au quartier général de Palo Alto pour voir si je pouvais rencontrer quelqu’un. J’ai été accueilli poliment, mais froidement et on m’a dit que c’était impossible, mais que je pouvais laisser ma carte. Je suis donc reparti bredouille du bureau chef de Tesla.
Je suis même allé à un magasin Tesla de San Francisco où il n’y avait évidemment aucune Model 3 et où le représentant m’a dit qu’il serait impossible de faire l’essai de ce véhicule avant mars… ou juin 2018.
Imaginez alors au Québec.
Pendant ce temps aux USA…
Ainsi, pendant que je tente sans succès depuis des mois de faire l’essai de cette voiture, je lis des articles et vois des reportages faits par des chroniqueurs américains depuis la fin de l’été, ce que je trouve pour le moins particulier.
Il semble que ce privilège réservé aux américains ne puisse être proposé au nord de la frontière pour quelque journaliste ou chroniqueur que ce soit. Bref, après le manque de respect envers les francophones d’ici, Tesla semble ne pas du tout se préoccuper de faire essayer leur Model 3 aux gens des médias canadiens.
Un peu comme dans le film de Michael Moore intitulé « Roger and me » sur l’ancien dirigeant de GM qui était introuvable, je me retrouve dans cette situation ridicule où je suis à la recherche de la Tesla Model 3 depuis des mois sans succès et suis confronté à une compagnie qui se comporte de façon à la fois irrespectueuse et peu professionnelle.
Dans tous les cas, si jamais notre livre est publié au printemps sans que nous ayons pu faire l’essai de cette Model 3, ce n’aura pas été faute d’avoir essayé.
Daniel Breton
266 articles
Premier chroniqueur spécialisé en véhicules verts au Canada, Daniel Breton est aujourd’hui président et chef de la direction de Mobilité Électrique Canada, blogueur et consultant en matière d’énergie, d’environnement et d’électrification des transports. Sa carrière politique comme député à l'Assemblée nationale, puis comme ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs a été marquée par son implication envers l’environnement. C’est en tant qu’adjoint parlementaire de la première ministre du Québec qu’il a été responsable de la Stratégie d’électrification des transports. Daniel a été chroniqueur sur de nombreuses plateformes reconnues (journaux, télévision et sites Web) et a donné plusieurs conférences sur l’énergie et les transports verts. Mentionnons également qu’il a été conférencier invité au Bangladesh à l'occasion du Sommet de Copenhague, président fondateur du groupe Maîtres chez nous-21e siècle (MCN21) ainsi que coordonnateur et porte-parole de la Coalition Québec-Vert-Kyoto.