Il s’agit d’un tout nouveau documentaire montrant à quel point bien des mensonges et des faussetés se sont dits et se disent encore à propos de la voiture électrique. Réalisé par Marc Muller, ingénieur de formation et animateur à la télévision suisse, son documentaire a été lancé en France en novembre dernier.
L’idée du film
Tout a commencé en 2018 alors que Marc Muller animait une émission de vulgarisation scientifique au volant d’un vieux Volks van électrifié. Bien des invités lui reprochaient que son van électrique n’était pas si écologique. Ils s’appuyaient sur des faits lus ou entendus dans les médias ou sur les réseaux sociaux.
Est-ce possible que tous ces gens aient raison ? se demandait Marc. Est-ce possible que la voiture électrique ne soit pas une meilleure option ?
C’est en essayant de vérifier toutes ces accusations que Marc Muller s’est rendu compte qu’il était très difficile de trouver de l’information fiable et pertinente sur le sujet. Il a donc décidé, avec deux collègues journalistes, d’entreprendre une vaste enquête sur la voiture électrique, une enquête qui a duré deux ans et qui l’a conduit aux quatre coins du monde.
D’étonnantes découvertes
Qui n’a pas entendu un jour ou l’autre un fait troublant discréditant la voiture électrique ? Un exemple parmi d’autres : l’extraction du lithium dans les déserts salés du Chili servant à fabriquer les batteries des voitures électriques. Les rumeurs prétendent que ça pollue énormément et que le pompage d’eau excessif prive les villages environnants d’eau potable. Est-ce aussi dramatique qu’on le dit ?
Marc Muller s’est rendu dans la région et s’est aperçu qu’aucun village ne manquait d’eau ! Pire encore, il a découvert que le lithium n’est qu’un sous-produit de ces mines à ciel ouvert, voir un déchet. L’exploitation principale étant le potassium pour la fabrication d’engrais ! Et la cerise sur le sundae ? Le réalisateur a découvert que ce lithium n’est même pas vendu aux compagnies de batterie ! Ces dernières achèteraient plutôt leur lithium en Australie à des compagnies qui exploitent ce minerai sans avoir recours au pompage d’eau !
Bref, les salars du Chili sont loin d’être un problème actuellement. Y’aurait-il des gens qui cherchent à dramatiser la situation ?
Un autre exemple : le fameux cobalt utilisé dans la fabrication des batteries et qui obligerait de nombreux d’enfants congolais à travailler dans des mines artisanales dans des conditions épouvantables. Marc Muller s’est rendu au Congo pour voir ça de près et a découvert une autre réalité. La majorité du cobalt congolais est extrait dans des mines industrielles d’envergure et aucun n’enfant n’y travaille pour la simple et bonne raison qui tout se fait à l’aide de machinerie géante !
Pourquoi alors nous montre-t-on ces photos et vidéos d’enfants travaillant dans des conditions inhumaines au Congo ?
C’est que 20% du cobalt est encore extrait dans des mines artisanales. Mais encore là, le trois quarts d’entre elles sont de petites coopératives bien organisées et surveillées. Finalement, ce ne sont que dans les petites mines familiales et illégales qu’il y a des enfants mineurs. Et c’est là que des photographes se rendent pour photographier ces pauvres enfants et nuire à la réputation des voitures électriques !
On peut se demander qui paient ces photographes…
Et que dire du recyclage des batteries ? Les détracteurs aiment bien insinuer qu’on ne peut les recycler alors que c’est déjà commencé ! Marc Muller s’est rendu dans des usines de recyclage. Le cobalt serait recyclable à l’infini !
Fait amusant, j’ai lu que Marc Muller confronte le fameux Guillaume Pitron, auteur du livre La guerre des métaux rares et ardent opposant à la voiture électrique. Pour défier Pitron, Muller va même jusqu’à démonter une voiture à essence et une voiture électrique pour ensuite les passer au microscope électronique afin de voir exactement ce qu’il y a dedans !
Qui propage tous ces mensonges et contre-vérités ternissant l’image des véhicules électriques ? Marc Muller pointe bien sûr les lobbys du pétrole et certains constructeurs automobiles. Et il ne se gêne pas pour nommer des noms !
Je n’ai pas vu le film, mais j’ai très hâte. Sachez que 7 000 personnes pourront assister à la première québécoise (virtuelle) le 17 décembre prochain à 19 heures. Moi j’ai déjà acheté mon billet au coût de 12 $.
Ajout de l’auteur (18 décembre 2020)
J’ai vu le film hier soir. Malheureusement, il n’a pas été à la hauteur de mes attentes. On est loin des documentaires de la BBC ou du fameux film The Social Dilemma dénonçant les réseaux sociaux sur Netflix. Bref, ce n’est pas un navet, mais je ne le recommande pas.