On entend beaucoup parler de l’impact supposément énorme des terres rares et du cobalt dans les véhicules électriques. Il est intéressant de noter que l’on ne retrouve pas de terres rares dans les batteries au lithium. Il n’y a que du lithium, nickel, manganèse et cobalt, dépendant de la chimie de batterie au lithium utilisée et seul le cobalt a un peu de rareté.
On retrouve par contre du palladium et du platine dans les catalyseurs de véhicules au pétrole. Au point où le palladium est devenue une ressource très rare et hors de prix, Le prix du palladium a bondi de 24 % depuis le début du mois et presque doublé en un an. Mine de rien, la valeur du métal précieux a dépassé celle de l’or l’an dernier et se détaille $2577 USD l’once. Radio-Canada a d’ailleurs publié un reportage sur le prix exhorbitant du palladium
Pourquoi cette hausse marquée? Tout simplement parce que l’offre ne suffit pas à répondre à la demande. Le palladium, comme le platine, est utilisé dans les catalyseurs pour réduire les gaz toxiques émis par les véhicules à combustion. Les règles anti pollution demandent qu’au moins deux catalyseurs soient installés dans un véhicule neuf et ceci crée une forte demande pour ces métaux rares.
On a déjà assisté dans le passé à des vols de catalyseurs sur les véhicules. Les pickups sont particulièrement vulnérables, surtout ceux qui sont surélevés (aussi nommés “jackés”) car cela donne à un voleur de catalyseur un accès facile à aller sous le véhicule pour retirer cette pièce précieuse contenant le platine ou le palladium. Noter que les vols de catalyseurs sont déjà actifs, au Québec.
Du Cobalt dans l’essence!
Saviez-vous qu’un des secteurs utilisant le plus gros tonnage de cobalt est le secteur des raffineries?
En effet, le cobalt est un catalyseur utilisé dans le processus de raffinage pour permettre de retirer le souffre du pétrole qu’on raffine pour obtenir du diesel ou de l’essence. Un partie du catalyseur au cobalt se retrouve dissous dans le pétrole raffiné, ce qui en fait un contaminant qu’on retrouve dans l’essence et le diesel. Comme ces carburants sont brûlés, le cobalt dissous se retrouve finalement comme contaminant atmosphérique qu’on ne peut récupérer ou recycler. Dans une batterie au lithium, le cobalt reste dans la batterie tout au long de sa durée de vie et est récupérable et recyclable lorsque la batterie atteint sa fin de vie.
Bref, par le fait qu’un véhicule électrique n’émets aucune émission polluante lors de sa vie et par le fait qu’on peut en faire un recyclage complet, son bilan environnemental est nettement supérieur à tout véhicule au pétrole.
François Boucher
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Ingénieur électrique de formation, je suis le développement et la mise en marché des véhicules électriques depuis plusieurs années. Le Québec étant pourvu d'énergie bleue abondante et renouvelable, il est simplement sensé de promouvoir le transport électrique dans la belle province.
Je suis actuellement propriétaire d'une Volt 2012 et d'une Tesla S 2013. J'ai installé des panneaux solaires photovoltaiques qui nous permettent de "rouler au soleil!". Ma femme est devenue propriétaire d'une Tesla modèle 3 en septembre 2018 et nous organise pour diminuer nos déchets. Nous avons tous les deux signés le Pacte sur la diminution des GES.