Sylvain Juteau et moi sommes allés à Burlington pour le dévoilement d’une nouvelle borne de recharge ultra-rapide, et aussi pour faire l’essai de la Mercedes B200 électrique.
Nous avions rendez-vous avec le concessionnaire du Vermont «The Automaster», qui a en stock une B200 blanche électrique. De l’extérieur, il y a peu de différences visibles avec la version essence, hormis les lettres “electric drive” sur le côté droit du hayon. La différence est si peu évidente, que le concessionnaire a ajouté en grosses lettres rouges “Electric Drive” sur les portières, et “NO EMISSIONS” sur le pare-choc arrière!
Toujours dans la discrétion, la prise de recharge est accessible derrière le petit panneau servant habituellement à remplir un réservoir d’essence. Cette prise de recharge J1772 est capable de recharger à 40A / 10 KW et est donc en mesure d’ajouter 50 KM d’autonomie en une seule heure de charge (borne de 40A et plus de capacité nécessaire).
Sous le capot, on retrouve le moteur électrique, avec la transmission/différentiel. La transmission est à rapport simple et fixe. Comme pour toutes les voitures électriques sur le marché, il n’y a pas d’engrenages pour la marche arrière: le système de gestion de propulsion fait simplement tourner le moteur en sens inverse. On y retrouve aussi une batterie 12V acide-plomb, le maître-cylindre est près du mur pare-feu alors que le module d’antipatinage (ABS) se retrouve au coin avant conducteur.
Sous un plateau dans la valise, on retrouve le chargeur L1 (120 Volts) qui est fourni avec la voiture. Le fabricant de ce chargeur est la compagnie Lear, qui avait aussi fourni les chargeurs L1 de la Volt 2011 et 2012. Le manuel d’utilisation de ce chargeur est trilingue: Anglais, Français et Espagnol. Il serait prêt pour l’importation au Québec! Comme pour la Volt, l’amplificateur Harmann Kardon du système de son de la voiture est dans cet espace.
Au tableau de bord, on retrouve un écran central qui fourni les informations sur le niveau de charge de la batterie, le poste de radio syntonisé, etc.
Devant le conducteur, on retrouve l’indicateur de vitesse, avec une échelle en milles. C’est un élément qui requiert une modification pour permettre d’être éventuellement importé au Canada, qui doit avoir un affichage en km. On a aussi d’affiché le rapport engagé: Park, Reculons, Neutre ou Drive. plus au centre, il y a un indicateur du pourcentage de puissance demandé à la batterie (de 0 à 100%) qui va vers le bas dans le cas du freinage par régénération. Une deuxième petite aiguille indique le niveau de charge de la batterie, de manière similaire à un niveau d’essence. Cette indication est peu éclairante et ne chiffre pas l’autonomie électrique qui peut être faite, c’est le conducteur qui doit l’estimer, et cette estimation ne sera pas juste tant que de l’expérience de conduite avec l’auto ne sera pas accumulée.
Derrière le volant, il y a deux petites palettes, qui permettent d’ajuster le niveau de régénération demandée, lorsqu’on lâche l’accélérateur. Ce sont des palettes similaires à la Cadillac ELR, mais qui ont une fonction différente. (Sur la ELR, tirer la palette effectue un freinage régénératif.)
En reculant, une caméra de recul est affichée dans l’écran central. C’est un élément d’aide à la conduite intéressant.
Nous sommes allés faire un test de conduite sur une route sinueuse longeant le lac Champlain. La B200 est agréable à conduire, et est plus haute que la Volt. Les roues ont un diamètre de 17 pouces. Elle a aussi une garde au sol supérieure. Ceci la rends moins stable en virage.
Au niveau accélération, elle paraît moins “nerveuse” qu’une Volt en mode Sport, mais elle a quand même des accélérations intéressantes. La puissance du moteur est de 177hp avec 251 lb-pi de couple. Comme pour toutes les voitures électriques, il n’y a pas de délai entre le moment où la pédale est enfoncée et l’accélération.
La batterie a une capacité totale de 36 kWh mais utilise seulement 28 kWh en mode de recharge «standard» et permet une autonomie estimée par l’EPA de 87 milles ou 141km. Une option payante permet d’avoir un mode «autonomie étendue» qui permet d’utiliser occasionnellement un plus gros pourcentage de la capacité de la batterie. Ce mode permettrais d’obtenir une autonomie supérieure à 170 KM.
Le prix de base de la B200 électrique est de $41450 US et avec les options et le transport, le véhicule essayé se détaille $47640 US.
Pour ceux qui aimeraient en faire l’achat, ce sera malheureusement impossible. La B200 est réservée pour les marchés avec une loi ZÉRO ÉMISSION, ce que le Québec n’a pas. Le fabricant a pris soin de rendre le véhicule difficile à importer au Canada par l’utilisation d’un tableau de bord analogique étalonné en milles seulement. Curieusement, la version à essence n’est pas offerte aux USA, seulement la B200 électrique. On peut acheter des B200 à essence au Québec. Aux USA, ils ont des modèles plus gros et massifs offerts. Pour motiver les fabricants automobiles à présenter plus de modèles électriques, ceci est un autre exemple de la nécessité d’une loi requérant qu’un pourcentage minimum de voitures électriques soient offertes au Québec.
Nous l’avions annoncé dès septembre 2013 que la Mercedes B Électrique ne serait PAS offerte Canada:
http://roulezelectrique.com/mauvaise-nouvelle-la-mercedes-benz-de-class-b-electrique-2014-ne-sera-pas-offerte-au-canada/
François Boucher
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Ingénieur électrique de formation, je suis le développement et la mise en marché des véhicules électriques depuis plusieurs années. Le Québec étant pourvu d'énergie bleue abondante et renouvelable, il est simplement sensé de promouvoir le transport électrique dans la belle province.
Je suis actuellement propriétaire d'une Volt 2012 et d'une Tesla S 2013. J'ai installé des panneaux solaires photovoltaiques qui nous permettent de "rouler au soleil!". Ma femme est devenue propriétaire d'une Tesla modèle 3 en septembre 2018 et nous organise pour diminuer nos déchets. Nous avons tous les deux signés le Pacte sur la diminution des GES.