Le bagage de connaissances de Daniel sur l’électrification des transports est tel qu’il est incommensurable! Daniel se consacre désormais aux «3E» : Énergie, Environnement et Électrification des transports! Bienvenue dans la communauté de Roulez Électrique, Daniel!
Sylvain Juteau
____________________________________________________________________________________________________________________
Il y a 2 ans et demi, je me suis acheté une Chevrolet Volt 2012.
Étais-je certain de mon choix? Pour tout dire, j’étais un brin nerveux sachant combien les véhicules vendus dans le passé par GM pouvaient être de qualité plutôt inégale et SURTOUT combien GM avait eu tant de problèmes depuis tant d’années avec leurs nouveaux produits et leurs nouvelles technologies.
Je me posais bien des questions.
En effet, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’après de nombreuses années à fabriquer des véhicules plutôt moyens, qu’est-ce qui avait bien pu se passer chez Chevrolet pour qu’ils en viennent à mettre en marché une telle voiture?
Serait-elle fiable? Remplirait-elle les attentes?
Pourquoi ne pas plutôt me tourner vers une Toyota Prius Plug-In? Je savais que les Prius étaient très fiables, mais que leur autonomie électrique était le quart de celle de la Volt. Je ne pouvais alors pas penser à une Nissan Leaf, vu que je me déplaçais (et me déplace toujours) un peu partout à travers le Québec, couvrant parfois plusieurs centaines de kilomètres par voyage.
Une Tesla?
Je n’en avais pas les moyens… sans compter que je me voyais mal arriver à l’Assemblée nationale avec une voiture de ce prix. D’ailleurs, certains commentateurs politiques plutôt stupides ont réussi à faire des commentaires désobligeants sur le fait que je me sois acheté une Volt. Imaginez alors une Tesla!
(Pendant ce temps, personne n’a relevé le fait que quelques-uns se déplaçaient en VUS Mercedes et, évidemment, personne n’a souligné le fait que je sois le premier élu de l’histoire de l’Assemblée nationale à y BRANCHER sa voiture…)
Bref, après avoir visité l’usine, parlé avec les ingénieurs, testé moi-même la voiture pendant une semaine, j’ai fait le saut.
Et je ne le regrette absolument pas.
Je dirais même que je suis très impressionné par cette voiture.
Autonomie optimale
Considérant que 89 % des Canadiens parcourent moins de 60 kilomètres par jour pour se rendre au travail et en revenir, cette voiture, avec une autonomie moyenne d’un peu plus de 60 kilomètres, est optimale pour la grande majorité des gens.
Personnellement, je parcoure jusqu’à tout près de 100 kilomètres en mode 100 % électrique en été et un peu plus de 50 kilomètres par très grand froid. Après presque 50 000 kilomètres, ma batterie n’a absolument pas perdu d’autonomie. Une fois pleinement chargée, elle monte encore, en ce 3e début de temps chaud, à une charge de 80 kilomètres, ce qui très efficace.
Consommation impressionnante
Après 2 ans et demi, la consommation à vie de ma voiture est de 2,40 l/100 km. Au rythme où vont les choses, je m’attends à ce que celle-ci descende à moins de 2 l/100 km d’ici la fin de l’année et à 1,5 l/100 km d’ici un an.
Fascinant, comme dirait Spock.
Comment est-ce possible?
Tout simplement grâce à un réseau de bornes de recharge sans cesse croissant et à un mode d’utilisation de mieux en mieux planifié de ma part. En effet, au fil du temps, on devient de plus en plus efficace à se passer de pétrole. Et ON VEUT se passer de pétrole autant que faire se peut.
Ainsi, depuis un an j’ai parcouru environ 23 000 kilomètres… et n’ai fait que 3 pleins d’essence. 90 % du temps, je roule à l’électricité. Et lors d’un essai autoroutier de 198 kilomètres effectué ce printemps, j’ai obtenu une consommation de 3,37 l/100 km.
Comme ma conjointe se promène maintenant en voiture 100 % électrique (une Smart ED cabriolet), on peut dire que nous avons baissé la consommation de pétrole de nos voitures d’au moins 90 % !
Une voiture de qualité
Cette voiture est très bien assemblée. Après 50 000 kilomètres, on entend aucun cliquetis (rattle) et aucune vibration. Tout tient bien en place et elle semble encore pratiquement neuve. Les premiers modèles avaient un défaut fatiguant qui était le clapet de recharge qui restait souvent coincé. Ce problème a été réglé sur les versions plus récentes.
Une voiture « écolo » particulièrement agréable à conduire
J’aime beaucoup conduire cette voiture. Peut-être même un peu plus depuis que j’ai recommencé à tester toutes sortes de modèles de véhicules. Elle est silencieuse, calme, zen, solide sur ses pattes, mais peut accélérer de façon affirmée lorsque nécessaire. Elle prend les courbes avec beaucoup d’aplomb et se moque de la neige en hiver.
Après plus de 15 années à avoir conduit de nombreux véhicules hybrides dont la plupart avait une conduite oscillant entre ennuyeuse et à peu près correcte, la Volt démontre qu’une voiture peut être plus écolo tout en étant plus « tripative », comme le dirait Jacques Languirand.
Une voiture de plus en plus pratique
Le fait qu’elle soit dotée d’un hayon rend cette voiture très pratique pour transporter toutes sortes de bagages et/ou d’équipements divers. C’est là un atout non négligeable. Et la 2016 sera encore plus pratique, car elle pourra asseoir 5 personnes plutôt que seulement 4 comme c’est le cas pour les modèles de 1ère génération. J’ai d’ailleurs réussi à charger plus d’objets à bord de ma voiture que dans une BMW I3.
Temps de recharge : un peu long
Ma Volt se recharge en un peu plus de 3 heures avec ma borne EV-Duty de 240 volts. Et, il faut le dire, 80 % des recharges faites par les propriétaires de voitures électriques sont effectuées à la maison. Mais comme il n’y a pas de prise pour la recharge rapide, les recharges sur les bornes de niveau 3 sont exclues. De plus, comme le chargeur intégré de la Volt 2016 ne sera que 3,6 kW, le temps de recharge restera à peu près le même, ce qui constitue une réelle déception.
Il faut donc mettre une croix sur la possibilité de faire le plein lors de longs trajets… à moins d’attendre des heures.
Une voiture abordable
À environ 30 000 $ après rabais gouvernemental, un acheteur se retrouve avec une voiture dotée d’une technologie plus avancée en matière de voiture électrique à prolongateur d’autonomie que tout ce qui se fait ailleurs dans le monde… Et au fil des semaines et des mois, on découvre à quel point cette voiture est aboutie… chose que ne faisait JAMAIS les gens de GM dans le passé. Ils avaient toujours cette mauvaise habitude de mettre en marché des voitures à moitié développées, puis de les raffiner au fil du temps, après s’être passablement nuit.
Fait à noter, après 2 ans et demi et 50 000 kilomètres je n’ai fait qu’un seul changement d’huile. Outre cela, je n’ai eu comme seul entretien que les changements de pneus… et 3 pleins d’essence en 1 an.
Je sauve donc énormément d’argent au quotidien.
Conclusion
Je l’avoue, je suis moi-même étonné de dire que je suis aussi satisfait de me promener en Chevrolet. On est à des années lumières des Monte Carlo que j’assemblais à Ste-Thérèse lorsque j’étais étudiant. Quand je constate le travail des plus impressionnants que cette division de GM a fait avec la Volt puis la Spark EV et leur annonce pour la Volt 2016 et la Bolt, je ne peux qu’en conclure que Chevrolet est véritablement aux avant-postes de l’électrification des transports individuels, avec une offre croissante de véhicules vendus à des prix de plus en plus abordables. Seul Tesla va plus loin… pour pas mal plus cher.
À quelques mois du lancement de la Volt 2.0 qui sera en principe un peu meilleure en tout point (sauf la vitesse de recharge, ce qui est une lacune qui doit être soulignée) que celle que je possède, je suis d’avis que comme première voiture familiale, la Chevrolet Volt est vouée à un brillant avenir… ainsi, la seconde voiture de la famille pourra être 100 % électrique.
Impressionnant, disais-je?
Oui.
