Essai routierVoitures électriques

Toyota Prius Prime : 1ère partie Début du virage électrique?

Après de nombreuses années à se faire tirer l’oreille, Toyota semble finalement vouloir prendre le virage vers les véhicules électriques. En effet, le roi incontesté des véhicules hybrides a annoncé il y a quelques semaines à peine qu’un département VÉ serait lancé et que la personne à sa tête serait nulle autre que M. Akio Toyoda, président de l’entreprise et petit-fils du fondateur Kiichiro Toyoda.

Un geste d’une telle importance peut vouloir signifier 2 choses :

  • Que ce constructeur prend finalement au sérieux le développement des véhicules électriques,
  • Qu’il prend aussi conscience de son retard, d’où un vague sentiment d’urgence qu’on ressent derrière cette annonce.

En effet, de moins en moins de constructeurs misent sur les véhicules à hydrogène et se tournent vers les véhicules électriques. Toyota était pratiquement le dernier des mohicans au sein des grands constructeurs à miser à ce point sur cette technologie.

J’ai d’ailleurs pu récemment percevoir un subtil changement de discours de leur part vis-à-vis les véhicules à hydrogène, celui-ci passant de :

  • L’hydrogène est LA solution de l’avenir,

à

  • L’hydrogène, c’est aussi une voiture électrique, mais différemment approvisionné,

à

  • L’hydrogène fait partie de notre portefeuille de solutions… avec les voitures hybrides et électriques.

Il faut dire que les 3 grands marchés (Amérique du Nord, Europe, Chine) se tournent de plus en plus vers les véhicules électriques pendant que les véhicules à hydrogène vivotent, et ce, même en Californie. Cela a donc certainement eu une influence sur leur « virage ».

Toyota Prius Prime : « même différence »

La Toyota Prius Prime est une version « rehaussée » de la Prius que nous connaissons. Mêmes moteurs à essence (1,8 litre) et électrique donnant la même puissance combinée de 121 chevaux que la Prius, même plateforme (châssis) TNGA (Toyota New Global Architecture) lui conférant une tenue de route bien supérieure à sa devancière, même transmission CVT, Toyota est donc parti d’un modèle existant pour développer sa seconde génération de voiture hybride rechargeable.

Car en effet, pour ceux et celles qui l’ignorent, il y a bel et bien eu une première génération : la Prius PHEV, qui fut offerte aux USA et au Canada de 2012 à 2015.

Vendue au compte-goutte à quelques rares « privilégiés » à qui on demandait le pedigree avant de peut-être daigner leur accorder le droit d’en posséder une (ce qui était tout à fait surréaliste. Après tout, ce n’était qu’une Toyota!), dotée d’une autonomie 100% électrique anémique (20 kilomètres maximum dans les meilleures conditions), cette voiture a été un flop. Elle fait d’ailleurs partie du palmarès des « prix citrons » des voitures « vertes » du livre L’auto électrique, hybride ou écoénergétique.

 Est-ce le cas de cette seconde génération?

Non.

D’abord parce que personne chez Toyota ne va vous demander votre C.V. avant de vous vendre une Prime.

Ensuite parce que, selon les dires de M. Lartilleux, porte-parole de Toyota, Toyota compte rendre disponibles un nombre suffisant de Prime pour répondre à la demande.

Que cela veut-il dire?

Concrètement, qu’il y aura des Prime chez les concessionnaires que les gens pourront essayer avant de les acheter, ce qui n’est toujours pas le cas chez certains constructeurs automobiles qui n’en gardent aucune copie en inventaire. On doit donc les acheter sans les avoir essayé. Il semblerait que les premières Prius Prime seront disponibles au Québec à compter du mois de mai 2017.

Et finalement, parce que l’autonomie électrique de la Prime dépasse officiellement du double celle de la Prius PHEV. De 20 kilomètres, elle passe à 40 kilomètres.

La batterie lithium-ion est de 8,8 kWh pour la Prime (versus 4,4 kWh pour la Prius PHEV de première génération) et son chargeur est de 3,3 kW (versus 2kW pour la PHEV), ce qui veut dire qu’on peut recharger la Prius Prime en 5h30 sur une prise de 120 Volts et 2h30 sur une borne de 240 Volts.

Plusieurs modes de conduite

3 modes de conduite sont proposés.

On peut les choisir en appuyant sur le bouton :

  • Mode normal : mode où ne se préoccupe pas outre mesure de notre type de conduite,
  • Mode Eco : Mode qui optimise l’efficacité énergétique du véhicule et favorise une conduite plus douce,
  • Mode Power : Mode qui met l’accent sur la « puissance »… pour une Prius.

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En plus de ces 3 modes de conduite, 3 modes de gestion de l’énergie sont aussi proposés, qu’on sélectionne aussi en appuyant sur un bouton:

  • Mode HV : la voiture se met en mode hybride. Les 2 moteurs fonctionnent donc ensemble,
  • Mode EV : la voiture ne fonctionne qu’en mode électrique,
  • Mode EV-Auto : la voiture décide elle-même du mode de gestion des motorisations qu’elle privilégie.

Il vous faudra donc un certain temps avant de démêler tout ça et de trouver le ou les modes qui seront les plus efficaces selon votre type de conduite et les conditions dans lesquelles vous conduisez.

Une voiture TRÈS équipée

Cette voiture sera offerte en 2 versions : Prime et Prime Technology

Jacques et moi faisons l’essai de 2 Prius Prime en version Technology dont je vais tenter de faire l’impressionnante nomenclature « gadgétique » :

  • img_4353« Écran géant » central de 28 cm (à la Tesla)
  • Système pré-collision avec détection des piétons (la voiture freine elle-même si besoin est). Offert sur les 2 versions.
  • Régulateur de vitesse avec ajustement de distance. Offert sur les 2 versions.
  • Avertisseur de sortie de voie. Offert sur les 2 versions.
  • Transition automatique des phares (les « hautes » et les « basses » s’ajustent automatiquement). Offert sur les 2 versions.
  • Caméra de recul (souvent sale et donc inutile en hiver si vous ne la nettoyez pas). Offert sur les 2 versions.
  • Détecteur d’angle mort (qui vous avertit si un véhicule s’y trouve)
  • Volant et bancs avant chauffants (Offert sur les 2 versions)
  • Afficheur tête haute (la vitesse, consommation et direction s’affiche dans le pare-brise).
  • Stationnement « intelligent ». (une bébelle, quant à moi…)
  • Recharge du cellulaire par induction
  • Phares avants et arrière à DEL (diodes électroluminescents). Offert sur les 2 versions.
  • Système de sonar intelligent (qui repère les mouvements de tous les côtés et peut faire stopper la voiture)

Bref, il faut être familier avec toutes ces technologies pour ne pas y perdre son latin tellement celles-ci sont abondantes et parfois déroutantes.

Disons que si certaines de ces technologies sont fort utiles, d’autres relèvent plus à mon humble avis du goût prononcé pour certains acheteurs de la tendance qui veut que « plus il y a de technologie, mieux c’est ».

C’est une espèce de concours de celui qui pisse le plus loin en version « nerd », quoi!

Du carbone chez Toyota

Nouveauté chez Toyota et première chez un constructeur grand public, Toyota a commencé à utiliser la fibre de carbone dans la construction de la Prius Prime. En effet, le hayon de cette voiture est bel et bien en carbone. Je suis bien heureux de voir qu’un grand constructeur s’inspire de ce que BMW a fait avec la I3 en intégrant de la fibre de carbone dans la construction d’un véhicule car l’avenir de l’automobile passera aussi par un allègement des matériaux.

(À suivre : consommation, autonomie, tenue de route et agrément de conduite en conditions réelles, hivernales… et verglassées!)

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