Le maire Denis Coderre a annoncé en avril dernier que la ville vise à avoir une flotte de 1 000 véhicules en libre service ainsi que 1 000 bornes publiques à l’horizon 2020. L’appel d’intérêt international a été publié la semaine dernière.
Voici le seul article sur le sujet que j’ai trouvé pour l’instant:
http://journalmetro.com/actualites/montreal/801006/montreal-a-la-recherche-de-ses-autos-electriques-en-libre-service/
Voici les grandes lignes.
Stationnement et bornes:
-La ville veut installer d’ici 5 ans 1 000 bornes sur rue.
Remarque: la borne choisie semble être la borne sur rue de Add Énergie testé depuis l’année dernière. 1 000 borne, c’est un chiffre très intéressant. Par contre, je me demande si la ville songe à installer des bornes rapides. Personnellement, je crois que si on ajoutait des bornes rapides, on pourrait réduire de quelques centaines le nombre de bornes de niveau 2.
-La ville veut installer les bornes en 2 phases:
– Phase 1: Installation de 750 bornes dans les 2 premières années
– Phase 2: Installation de 125 bornes dans la 3e année
-Phase 3: Installation de 125 bornes dans la 4 et 5e année
Flotte VLS:
-Les véhicules pourront continuer de se stationner dans les secteurs réservés aux résidents grâce à la vignette universelle existante.
Remarque: c’est une bonne nouvelle. J’avais peur que le ville veuille installer un système VLS en station et retirer la possibilité de stationner dans les places de résidents.
-La ville veut augmenter le coût de la vignette d’environ 500 à 750 $ pour couvrir l’accès gratuit et illimité aux bornes. Compte-tenu que le coût actuel est d’environ 1 200$, le nouveau tarif serait fixé entre 1 750 à 2 000 $.
Remarque: c’est une approche intéressante. Depuis l’annonce de ce projet par l’administration Coderre, ma crainte était que la ville allait exiger un montant aux fournisseurs afin de financer l’installation des bornes. Il semble donc que la ville va assumer les coûts avec ses partenaires. On peut donc penser que le gouvernement du Québec ou Hydro-Québec va aider la ville car on parle ici d’un coût d’installation qui risque de se chiffrer à quelques dizaines de millions de dollars.
-Les exploitants doivent proposer un scénario tarifaire.
-Les exploitants doivent expliquer comment ils vont gérer la recharge, l’entretien et le déneigement de leur flotte.
-Les exploitants doivent démontrer que leur projet permet la présence de plusieurs fournisseurs sur le territoire.
Remarque: L’appel d’intérêt semble écarté complètement un monopole. L’utilisation du Circuit électrique semble en effet aller dans ce sens. Pas de bornes réservée pour un opérateur spécifique en voirie. C’est la bonne approche.
-Autonomie de 150 km en été et bonne adaptabilité au froid.
Remarque: C’est un critère qui me semble difficile à expliquer. comme le VLS vise à avant tout à combler les courts trajets, l’autonomie de l’auto a peu d’importance. J’ose espérer qu’un fournisseur qui voudrait fournir des voitures avec une autonomie restreinte, mais avec la recharge rapide pourrait les proposer.
Aussi, je ne vois pas ce que ça change pour la ville. Au final, c’est l’exploitant qui aura à coordonner plus de recharge pour les autos avec une plus faible autonomie.
– Véhicule 4 passagers préconisé
Remarque: on peut débattre de ce critère. La réalité est que présentement, la grande majorité des déplacements en autos se font à 1 ou 2 passagers. Ce critère me semble donc inutile pour l’instant. Mais on pourrait certainement exiger un certain % de voitures 4 places pour l’instant.
– Compatible avec la technologie de la carte Opus.
Remarque: Le système de réservation de Car2Go me semble nettement supérieur à celui de Communauto. Je ne vois pas davantages très concrèts à imposer un seul système pour l’instant. Comme il est pratiquement obligatoire de posséder un téléphone intelligent pour utiliser les VLS, la ville devrait peut-être regarder du côté des applications mobiles pour intégrer les systèmes de transport plutôt.
-Implantation:
Phase 1: 500 véhicules déployés dès la fin de la 2e années dans les quartiers centraux où les VLS sont déjà déployés (Plateau Mont-Royal, Rosemont, CDN/NDG, Hochelaga, Sud-Ouest, ville-Marie).
Phase 2: ajout de 250 véhicules dans les zones périphérique dès la fin de la 3e année.
Phase 3: ajout de 250 véhicules supplémentaires à la 4e et 5e année.
Remarque: On peut croire que cet objectif serait conditionnel à l’installation des 750 bornes de la ville pour la phase 1. Compte-tenu de la lenteur d’installation des bornes déjà annoncées, on peut supposer un certain retard de ce côté.
En ce qui concerne le nombre visé, il est intéressant de constater qu’il y aura prochainement 650 VLS en fonction dans cette zone. Compte-tenu du fait que le VLS n’est pas encore déployé dans Ville-Marie et que le service semble croître rapidement, on peut penser que le nombre de VLS à la fin de 2017 sera très largement au-dessus de 500 véhicules. On peut donc croire que la ville pourrait être forcée de tolérer les véhicules à essence pendant une certaine période de transition.
La même situation risque de se produire pour les années 3-4-5. Au fur et à mesure que les zones de dessertes seront élargies, le demande risque d’augmenter. On peut donc penser qu’à la fin de la 5e année, la demande excédera largement les 1 000 VLS visés par la ville. Il me semble donc irréaliste d’interdire les VLS à essence à court terme. On peut penser que l’offre de véhicules électrique sera grandement améliorer d’ici 2020. Donc, si tout va bien, on pourrait donc viser à dépasser l’objectif de 1 000 VLS électrique à l’horizon 2020.
Mais d’ici là, la priorité devrait être de permettre aux citoyens d’avoir accès à un service VLS de qualité à un prix compétitif (comparé à une auto individuelle usagé à essence). Trois critères devront donc être constamment évalués pendant le déploiement: la qualité des véhicules (bon fonctionnement, propreté, etc), la disponibilité (distance moyenne des véhicules dans la zone de couverture, autonomie des véhicules) et le coût d’utilisation.
Vincent Dussault
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Citadin adepte de transport alternatif, je m'intéresse depuis plusieurs années à l'auto électrique. Comme je me déplace principalement en vélo et à pied, j'ai à coeur l'amélioration de la qualité de l'air des villes. Je crois également que l'indépendance énergétique du Québec pourrait grandement nous aider à relever les défis financier qui attendent les québécois.
Je m'intéresse tout particulièrement à l'autopartage dans toutes ses formes. Je partage des liens sur ce sujet à www.twitter.com/autopartagemtl