Une nouvelle Baie-James pour le Québec

J’assistais hier au lancement du livre de Daniel Breton, Jacques Duval et Pierre Langlois, “L’auto électrique et plus”. Plusieurs personnes marquantes dans l’électrification des transports ont fait quelques discours, dont Dr François Reeves qui a expliqué que les coûts de santé lié à la pollution de l’air provenant des échappements de véhicules au pétrole nous coûte collectivement 16 milliards par an en frais de santé!!!
Un autre a expliqué que l’achat de pétrole – qui vient nécessairement hors Québec – constitue une sortie de fonds de 1 milliard par … mois! 12 milliards par an!
Quand on roule à l’électricité, on sabre directement sur ces chiffres: la pollution atmosphérique est coupée, on cesse d’acheter du pétrole, on cesse de sortir des masses d’argent de l’économie.
Essayons d’imaginer le Québec sans sa mainmise sur le producteur et distributeur d’électricité qu’est Hydro-Québec: Terminé, les 2.5 milliards par an de profits versés au gouvernement afin de payer l’éducation, la santé, les routes. Terminé, les hausses modérées de tarif d’électricité (hausse approuvée de 0,3% annuelle pour 2018), fini les tarifs d’électricité uniformes à travers la province; par comparaison, les hausses d’électricité de la province voisine, l’Ontario, dont la compagnie d’électricité a été privatisée par les gouvernements atteignent des sommets de hausses de tarif et également un sommet d’impopularité pour le gouvernement libéral de Mme Wynne, dont les sondages prédisent une défaite électorale prochaine.
Le tableau de comparaison des coûts d’électricité parle par lui-même et montre que le coût au Québec est le plus bas en Amérique du Nord.

Remarquez que les tarifs différents, en Ontario, sont en lignes bleues. On peut voir que les tarifs ruraux y sont plus élevés que les tarifs urbains.
Une grande partie de la prospérité relative du Québec vient de la vision des Lesage et Lévesque, qui ont permis la nationalisation de notre source d’énergie renouvelable et amené un développement fort du Québec. Des projets comme la Baie James, qui ont fourni des emplois à des milliers de travailleurs, a été d’une importance cruciale pour sortir de la période dite de la “Grande Noirceur”. De la Manic, a été développée les lignes de transport à très haute tension de 735kV, l’Institut de Recherche Électrique du Québec, l’IREQ avec ses centaines d’emplois de haut savoir découle de cette période.
Faisons un parallèle avec un nouveau projet de société qui est aussi important et structurant que l’époque des batisseurs d’eau: l’électrification des transports. Actuellement, il y a de nombreux acteurs qui travaillent activement à électrifier les transports au Québec: Les autobus eLion qui fabriquent des autobus scolaires électriques, Nordresa qui fabriquent des camions électriques, Lito green motion des motos électriques, Nemaska Lithium qui développe l’exploitation et le raffinage du lithium à Shawinigan, AddÉnergie qui ont mis en place un réseau de bornes de recharge, le Circuit Électrique, dont on peut être collectivement fiers! Taiga motors, qui commence à commercialiser une motoneige électrique, l’Institut du Véhicule Innovant qui fournit de l’expertise aux entrepreneurs Québécois en électrification Il y a Ecotuned Automobile qui remplace le groupe propulseur de pickups par un système électrique rechargeable, LTS Marine qui vends des bateaux de wake électrique, l’IREQ qui fait de la recherche sur des batteries au Lithium avancées. Et cette courte liste n’est que le début de ce que pourrait être l’électrification des transports au Québec!
Faire de l’électrification des transports un projet de société va permettre au Québec d’augmenter significativement le niveau de vie et la richesse collective de tous ses citoyens. C’est certainement une voie intéressante à suivre et à développer! Il est à souhaiter que le prochain gouvernement Québécois ait une vision rassembleuse qui va permettre l’épanouissement de ce florilège d’entreprises qui embarquent à fond dans la transition énergétique propre, renouvelable et sans émissions de GES.