Ne nous racontons pas d’histoire, le facteur déterminant concernant la popularité ou l’impopularité des véhicules électriques, outre le prix de vente et les subventions, c’est le prix de l’essence.
Partout dans le monde, plus l’essence est cher et plus les gens ont envie de passer à l’électrique et plus elle est bon marché et plus les gens sont réticents.
Quoi faire alors pour accélérer la vente de véhicules électriques à la grandeur du Canada sans pour autant provoquer la colère des citoyens avec une hausse immédiate ? En effet, si Justin Trudeau augmentait la taxe sur l’essence demain matin, ça serait une bonne chose pour les VÉs, mais le monde chialerait, non ?
Oh oui ! Je vois ça d’ici. On dirait que Justin ne se préoccupe pas du monde ordinaire. On verrait des gens à la télé dire qu’ils possèdent une petite auto à essence justement parce qu’ils n’ont pas beaucoup d’argent. On les entendrait dire que cette nouvelle taxe les étrangle, qu’ils n’arrivent plus à boucler leur budget.
Quoi faire alors ? La solution selon moi serait de dire tout de suite aux gens que le gouvernement fédéral va augmenter les taxes sur l’essence… MAIS pas tout de suite ! Question que les gens se mettent à s’y préparer mentalement.
Quand alors ? Dans un an ? Dans deux ans ?
À mon avis, pour que cette initiative soit acceptée par la population, je pense qu’il faudrait commencer dans 5 ans seulement et augmenter ensuite la taxe progressivement durant 10 ans.
Quel serait le montant de cette taxe ?
0,12 $ par année à partir de 2025 jusqu’en 2035. Ça ferait donc 1,20 $ de plus en 2035.
C’est beaucoup, j’en conviens, mais le fait d’en parler aujourd’hui pour 2025 et d’y aller ensuite progressivement aiderait les gens à accepter l’idée. Et je suis sûr qu’après l’annonce de cette mesure, les gens y réfléchiraient à deux fois avant de s’acheter une nouvelle voiture à essence.
Et pour ceux qui possèdent déjà une voiture à essence, ils ne pourraient pas crier à l’injustice, car la mesure ne se ferait vraiment sentir qu’à partir de 2025 (et encore, elle n’aurait du poids que quelques années plus tard, quand la surtaxe serait assez élevée), bref assez longtemps pour que la plupart des autos à essence aient perdu une bonne partie de leur valeur.
Que pensez-vous de cette stratégie ? J’ai choisi 1,20 $ de surtaxe afin d’arriver à peu près à égalité avec le prix actuel de l’essence en Norvège.
Quelques chiffres
Pour se situer dans le monde, voici le prix de l’essence dans différents pays en dollar canadien en date du 18 novembre 2019.
Prix moyen pour un litre
Algérie : 0,47 $
Arabie Saoudite : 0,73 $
Haïti : 0,81 $
Russie : 0,96 $
États-Unis : 1,04 $
Canada : 1,33 $
Inde : 1,42 $
Cuba : 1,60 $
Corée du Sud : 1,74 $
Japon : 1,76 $
Belgique : 2,05 $
Allemagne : 2,06 $
Royaume-Uni : 2,17 $
France : 2,24 $
Norvège : 2,50 $
Hong Kong : 3,02 $
Moyenne dans le monde : 1,46 $ CAN le litre.
Comme vous voyez, nous sommes plus bas que la moyenne mondiale avec notre 1,33 $ le titre. Qui paie son essence le plus cher au Canada ? Ce sont les habitants de la Colombie-Britannique. Pour chaque litre d’essence, ils paient actuellement 10 sous plus chers qu’au Québec.
Et ils achètent également plus de véhicules électriques et d’hybrides rechargeables qu’au Québec. Eh oui, 10% en 2019 contre 7% au Québec. La moyenne à la grandeur du Canada est de 3%.
Références :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1098971/essence-canadiens-parmi-les-moins-taxes-en-occident