En période de vacance, il n’est rien de plus relaxant que de “minoucher” sa Tesla préférée! 🙂 Hier, donc, je me suis mis à cirer ma voiture et arrivé au moment de cirer les roues, j’ai remarqué que mes roues avant avaient une quantité plus élevée qu’habituellement de poussière de freins. J’ai alors mis un cric de garage sous le point d’appui spécifié de la Tesla et l’ai levée. En tournant la roue à la main, je sentais une résistance à la rotation de la roue libre! C’était 2 points de diagnostic qui m’indiquaient clairement qu’il était temps de faire l’entretien de mes freins!
La modèle S a la particularité de ne pas avoir de commutateur d’allumage ou de piton On ou Off. C’est la présence de la télécommande qui détermine la mise en marche de la voiture. Hors, quand elle se mets en marche, le système de freins ABS va exercer une pression sur les freins, afin de vérifier qu’ils sont intègres. Ce n’est pas quelque chose qu’on souhaite quand on travaille sur un étrier. Il faut donc placer la télécommande loin de la voiture et à un endroit où quelqu’un ne la déplacera pas pendant qu’on travaille sur l’auto.
Le manuel du propriétaire indique à quels endroit on peut placer un cric. IL NE FAUT PAS LE PLACER SOUS LA BATTERIE!!!. Il y a 4 emplacements spécifiquement prévus pour installer un cric de garage, aux 4 coins de la voiture.
On retire d’abord la roue avec une douille de 21mm.
Une fois la roue enlevée, je remarque qu’il y a un peu de corrosion entre la roue et le rotor. Je me dis qu’il est temps de peinturer le tout!
L’étrier (aussi appelé caliper en anglais) est de type fixe (il ne bouge pas de gauche à droite) et est tenu solidement en place par 2 boulons de 18mm. C’est un étrier à 4 pistons de marque Brembo, fabriqué en Italie et c’est donc les pistons qui poussent de façon indépendante sur les plaquettes de frein. En passant, la dernière fois que j’ai tenu un étrier à 4 pistons dans mes mains, c’était celui d’une Ford Thunderbird 1966 convertible blanche (C’est rare, les étriers à 4 pistons!) … Si une plaquette est bloquée dans la rouille, cela n’empêche pas l’autre plaquette d’exercer de la pression sur le rotor, tant qu’elle n’est pas bloquée elle aussi. Mais on se retrouve alors avec une capacité de freinage réduite. Aussi, si la plaquette qui est coincée dans la rouille se fait déplacer par la pression des pistons, elle ne retournera pas à sa position de repos et va continuellement faire de la friction. Ce n’est pas idéal pour avoir une grande autonomie électrique…
Pour retirer l’étrier, il faut aussi faire rentrer les pistons dans leur emplacement. On commence par retirer les 2 boulons 18mm qui le retient à la membrure d’aluminium de la suspension Puis, pour faire entrer les pistons, on insère un tournevis à lame plate entre l’étrier et une des plaquettes et on applique un levier qui sert à éloigner l’étrier du rotor. Si l’étrier ne bouge pas (c’était mon cas), il faut alors essayer avec l’autre plaquette. Dès qu’on a pu faire se déplacer une plaquette, on a alors assez de jeu pour que l’étrier nous tombe littéralement dans les mains.
L’étrier est relié avec un tuyau de frein qui est retenu en son point milieu par une plaquette à ressort sur l’amortisseur. Avec une pince, j’ai retiré la plaquette puis libéré le tuyau de frein. Cela me donne plus de jeu pour travailler par la suite sur l’étrier.
La prochaine étape est de retirer les plaquettes de freins. Les plaquettes sont tenues en place par 2 pins d’acier inoxydable qui sont entrées en place avec une retenue qui est simplement une bague-ressort. Cette bague exerce une pression continue pour retenir la pin. On doit utiliser un poinçon à bout plat qu’on place dans le petit orifice (du côté lettré TESLA de l’étrier) et on lui donne de petits coups de marteau pour sortir la pin de son logement. On enlève complètement la première pin avant de tenter de sortir la seconde. Il y a une plaque à ressort qui sert d’anti-vibreur des plaquettes de freins. Cette plaque est aussi tenue en place par les 2 pins. En retirant la première pin, on libère la plaque et on peut ensuite facilement retirer la seconde pin.
Les pins enlevées, les plaquettes devraient s’enlever pratiquement toutes seules. Hors, dans mon cas, il n’en est rien!!! j’ai pu retirer assez facilement la plaquette du côté lettré de l’étrier, mais celle du côté de la ligne de frein a requis de se déplacer à coups de marteau!!! (Attention de ne pas taper au marteau sur l’étrier, cela lui laisserait des marques, esthétiquement peu intéressantes. Utiliser un bout de bois entre la plaquette et le marteau pour taper. On peut voir sur la photo l’oxyde d’aluminium (blanc-jaune). La plaquette (en acier) avait aussi rouillé. Le volume de la rouille d’acier étant plus gros que le métal pur, c’est cela qui crée le coincement.
À partir de ce point, on nettoie et on remonte! J’ai passé à la brosse d’acier le coté rouillé des plaquettes. Avec du WD-40, j’ai nettoyé l’étrier. Le points de corrosion de l’aluminium sur les supports de plaquettes ont été frottés avec un tournevis plat qui avait un morceau de guenille au bout et imbibé de WD-40. Un mince film de graisse a ensuite été appliqué sur les glissières de l’étrier. Idem sur le bord des plaquettes. J’ai ensuite remonté les plaquettes. Il faut garder les plaquettes dans leur position originale pour qu’elles continuent d’épouser la surface du rotor. Pour réassembler les plaquettes dans l’étrier, on mets les 2 plaquettes en place, puis on installe une pin. On insère alors la plaque à ressort sous la pin. On rentre ensuite la deuxième pin et en même temps, on pousse sur la plaque pour qu’elle soit placée sous la seconde pin. On peut utiliser un tournevis plat pour pousser la plaque pendant qu’on achève d’entrer la pin.
On peut alors enlever le rotor de frein. Il est retenus sur le roulement par une vis conique à tête Torx T45. On dévisse et on tire légèrement sur le rotor qui s’enlève facilement. Le fait que les freins ne sont pas souvent utilisés sur une voiture électrique empêche qu’ils ne chauffent et diminuent donc la vitesse de corrosion. J’ai passé le rotor à la brosse d’acier pour retirer la rouille de surface et j’ai peinturé avec une peinture à haute température de couleur aluminium. Ceci va aussi permettre de diminuer significativement la corrosion galvanique entre le mag et le rotor.
J’ai profité de ce que l’étrier était enlevé pour peinturer les pièces de suspension en aluminium. Ceci va protéger un peu plus de l’eau salée ces pièces contre la corrosion et leur donner une belle apparence. J’ai utilisé une peinture de couleur … aluminium! 🙂 J’ai aussi masqué les autres composants autour pour éviter qu’ils soient atteints par la peinture.
La plaque anti-éclaboussure, située sous le roulement de roue m’a semblée attaquée par la corrosion par les petites particules de poussière de freins! Je l’ai passée à la brosse métallique puis l’ai peinturée à la peinture aluminium. Elle est tenue en place par deux vis à tête Torx T30 très faciles à enlever. Une fois cette plaque enlevée, on a aussi accès à peinturer la suspension placée derrière.
Une fois la peinture sèche, on réassemble. J’ai remis en place la plaque anti-éclaboussure tenue par ses 2 vis, puis le rotor tenu en place avec la vis T45, ensuite l’étrier avec ses 2 boulons 18mm, puis j’ai remis la roue tenue avec des écrous de 21mm.
On enlève le cric et il ne reste qu’à admirer une très belle roue! 🙂
François Boucher
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Ingénieur électrique de formation, je suis le développement et la mise en marché des véhicules électriques depuis plusieurs années. Le Québec étant pourvu d'énergie bleue abondante et renouvelable, il est simplement sensé de promouvoir le transport électrique dans la belle province.
Je suis actuellement propriétaire d'une Volt 2012 et d'une Tesla S 2013. J'ai installé des panneaux solaires photovoltaiques qui nous permettent de "rouler au soleil!". Ma femme est devenue propriétaire d'une Tesla modèle 3 en septembre 2018 et nous organise pour diminuer nos déchets. Nous avons tous les deux signés le Pacte sur la diminution des GES.