Dans l’univers en pleine expansion des VUS de luxe, l’électrification commence à peine à percer, ce qui est tout de même étonnant considérant la quantité phénoménale d’équipement qu’on y retrouve.
Dans ce segment où se chamaillent les Cadillac, Lincoln, Lexus, Infiniti, Acura, Audi et bien d’autres qui n’offrent pas de versions rechargeables, 4 joueurs ont décidé de se lancer :
- Porsche, avec sa Cayenne S e-hybrid
- Mercedes, avec sa GLE 550e 4matic
- Volvo, avec sa XC90 T8 PHEV
- Tesla, avec sa X
- Et BMW, avec sa X5 xDrive 40e
(Ça fait beaucoup de lettres et de chiffres, n’est-ce pas?)
Aujourd’hui, je vais donc vous parler de la BMW X5 xDrive 40e.
Une VRAI BMW
Dès le premier coup d’œil, on ne peut s’y tromper, c’est un VUS de BMW. Avec ses larges ailes, ses larges pneus et sa calandre caractéristique, elle a tout du VUS au look athlétique auquel nous a habitué le constructeur allemand.
Cela veut donc dire qu’en électrifiant ce type de véhicule, BMW fait le pari du compromis entre le look traditionnel de leurs autres véhicules non rechargeables et la technologie de leur série I.
Est-ce un pari gagnant?
C’est ce que nous verrons.
Une X5 à 4 cylindres
Alors que les modèles X5 traditionnels sont propulsé par des moteurs V6 (à essence ou diesel) ou V8 (à essence) ayant une puissance entre 300 et 445 chevaux et un couple entre 300 et 479 lb-pi, la version hybride rechargeable est offerte avec un seul moteur, un 4 cylindres de 2 litres de 241 chevaux et 258 lb-pi de couple. Combiné au moteur électrique, cela résulte en une puissance 308 chevaux et un couple de 332 lb-pi.
Ainsi, sans être au sommet de la puissance et de l’accélération des X5, la version 40e se débrouille sans aucun problème dans ce domaine. Ce gros VUS accélère jusqu’à 100 km/h en 6,5 secondes, ce qui est plus que suffisant pour un véhicule dont le poids est de 2368 kilos.
Une conduite « sportive »
La tenue de route et le freinage sont dans la plus pure tradition BMW : SPORTIF. Malgré le fait qu’il soit haut sur pattes et plutôt lourd, le X5 xDrive 40e se comporte avec beaucoup d’assurance dans les courbes et demeure malgré tout des plus faciles à conduire. Seul bémol, ses pneus très larges n’apprécient pas beaucoup les roulières (la trace creusée dans un chemin par le passage des roues). En effet, lorsque les pneus s’y frottent, le véhicule a tendance à être déporté assez facilement, ce qui peut s’avérer plutôt déconcertant.
Cela dit, je m’étonne toujours d’évoquer le caractère sportif d’un VUS puisque cela a quelque chose d’antinomique, mais comme il semble que de plus en plus d’automobilistes veulent à la fois le choix d’un conduite sportive ET l’espace d’un véhicule utilitaire, cette façon de faire se répand à travers toute l’industrie automobile.
Un intérieur cossu et confortable
Comme tout véhicule offert à 75 000 $ qui se respecte, celui-ci offre un intérieur confortable, très spacieux et bien aménagé. Les sièges avants comme arrières sont particulièrement bien pensés et feront en sorte que les longs voyages seront des plus agréables. La qualité de finition est même en hausse par rapport aux modèles antérieurs que j’ai croisés. L’espace cargo est réduit par la batterie et le seuil de chargement se retrouve doublement surélevé (VUS + batterie), ce qui n’est pas nécessairement des plus pratiques ou ergonomique.
Tout l’équipement auquel nous sommes en droit de nous attendre est présent, mais BMW est encore empêtré dans son système de gestion multifonction « à roulette » qui est moins intuitif et pratique que la concurrence… sans oublier un GPS qui peine à retrouver des adresses.
Et l’électricité dans tout ça ?
En concevant cette version de la X5, BMW a fait le choix du compromis entre un véhicule BMW traditionnel et un véhicule BMW électrique. Ainsi, la batterie du système de propulsion électrique est une batterie lithium-ion de 9,2 kWh avec une autonomie annoncée de 40 kilomètres. Le temps de charge est 7,7 heures sur une prise de 120 Volts et de 2,8 heures sur une prise de 240 Volts.
Cela dit, dans « la vraie vie », l’autonomie 100% électrique la plus élevée que j’ai réussi à obtenir a été de 24 kilomètres. On est donc loin des 40 kilomètres annoncés. L’EPA quant à lui annonce une autonomie électrique de 14 milles (22,5 km).
Une fois l’autonomie électrique « épuisée », ce VUS consomme… comme un VUS sur la route. J’ai réussi à obtenir une consommation de 9 l/100 km en mode essence sur l’autoroute en roulant doucement, ce qui est dans la moyenne des véhicules du genre.
Conclusion
Si on est loin de l’affreux et inutilitaire BMW X6 activehybrid, BMW ne marquera pas l’histoire avec le X5 xDrive 40e du point de vue électrification des transports. Cela dit, pour ceux et celles qui tiennent à conduire un VUS fabriqué par BMW, le 40e peut constituer une alternative car il est moins énergivore et polluants que ses frères.
Disons-le, BMW est en avance sur ses concurrents allemands avec sa I3, sa I8 et ce VUS pendant que les Audi, Mercedes et Porsche peinent à prendre le virage électrique.
Mais disons-nous aussi qu’on a bien hâte de voir ce que les allemands, qui ont été piqués au vif par Tesla, auront à nous offrir en guise de véhicules de luxe et de performance électriques d’ici 2020 car beaucoup d’annonces ont été faites par chacun d’entre eux.
C’est à suivre.