Entrevue de Sylvain Juteau - 24 août 2023

Dans une entrevue à la radio, Sylvain Juteau discute des points marquants de l'actualité liée aux véhicules électriques, comme l'aide financière de 644 millions de dollars octroyée par les gouvernements fédéral et provincial. Il parle également de l'installation de Ford et de ses partenaires sud-coréens dans le parc industriel et portuaire de Bécancour pour le secteur des batteries.

Il répondra aussi à plusieurs questions très intéressantes, notamment :

Les fabricants d'automobiles actuels sont-ils en mesure de satisfaire la demande des consommateurs en ce qui concerne les véhicules électriques ? Pourquoi les véhicules électriques d'occasion sont-ils plus coûteux que les véhicules neufs ? Quels sont les avantages de la conduite d'un véhicule électrique par rapport à une voiture à essence ?

Je vous invite à écouter (ou lire) cette entrevue et à donner votre avis sur ces sujets.

------- Transcription de la vidéo :

On revient évidemment sur la grosse nouvelle d'hier.

Même au niveau national, ça a retenu évidemment pas mal d'attention.

Quand on parle d'un montant de 644 millions de dollars en aides financières accordées par les gouvernements du fédéral et du provincial, et également pour l'implantation de Ford et de ses partenaires sud-coréens dans le parc industriel et portuaire de Bécancour pour la filière batterie.

Évidemment, c'est une énorme nouvelle, la création d'à peu près 350 emplois reliés à cette usine-là.

Évidemment, Ford  qui va fabriquer des batteries pour ses véhicules électriques.

Et évidemment, quand on parle véhicule électrique, la sommité dans la région, c'est Sylvain Juteau qui est président et fondateur de Roulez Électrique, qui est avec nous ce matin.

Monsieur Juteau, bon matin!

- Bon matin, Claude.

- Grosse nouvelle, évidemment?

- Grosse nouvelle ultra-positive.

Moi, je suis heureux comme un pape.

Je sais que les médias disent: « Ah oui, mais là, 600 millions. »

Je m'excuse, mais tu sais Elon Musk, il y a eu des milliards pour chaque usine qu'il a construit, pensons à Gigafactory dans le Nevada, celle au Texas.

Fait que moi, je trouve que le jeu en vaut la chandelle.

Puis, j'ai trouvé les gouvernements un peu modestes en disant qu'il y a un retour sur l'investissement.

Moi, j'appelle ça un coup de circuit.

C'est genre, le dollar de fonds publics qu'on met, c'est fois dix, là, que ça va rapporter sur 20, 30 ans.

C'est un coup de circuit qu'on fait, là.

Puis, la raison pour laquelle ils sont venus ici, ce n'est pas l'argent, ce ne sont pas les aides financières.

C'est sûr qu'il faut être compétitif avec les autres marchés, mais c'est notre hydroélectricité, la main d'œuvre, le fait qu'on ait prouvé au Québec, qu'on veut, on est progressiste, on est un peu la petite Californie du Nord.

Ce sont toutes ces raisons, évidemment.

Les ressources naturelles aussi, qu'on bénéficie, au Canada, évidemment, le jeu en vaut la chandelle.

Le fait que c'est un pôle aussi, la vallée de la transition énergétique, tout ça joue un rôle là-dedans.

Mais écoutez, pour une fois, comment de fois qu'on exploite nos ressources, ça s'en va en Asie pour se faire transformer.

Mais là, on le transforme ici.

Fait que bravo, là!

Tu sais, il faut le dire.

Il faut le dire aux politiciens, ils ont été visionnaires.

- Vous le mentionnez, sur nos ressources naturelles qui ont fait que Ford et les partenaires, les autres compagnies, je ne veux pas tous les nommer parce que je vais en oublier.

Ils ont choisi de venir du côté de Bécancour.

Pourtant, on avait perdu le projet de Volkswagen au profit de l'Ontario, parce que, semble-t-il que nos ressources électriques n'étaient pas suffisantes pour Volkswagen.

Bon, on n'a pas tout perdu.

Ford s'installe de toute façon.

Hier, c'était la pelletée de terre.

De toute façon, on sait tous depuis déjà un certain temps que Ford, c'était fait pour Bécancour.

La construction a commencé depuis un certain temps également.

Moi, ce que je veux savoir, Monsieur Juteau, c'est que vous pensez qu'incidemment dans le futur, il y aura des conséquences sur le nombre de véhicules électriques qu'on va avoir sur nos routes?

- Des conséquences, c'est que, premièrement, on le sait, dans 10 à 15 ans, 100 %

des véhicules vendus vont être électriques au Québec et au Canada et partout dans le monde.

Vous le disiez tantôt que vous trouvez que vous en voyez beaucoup de véhicules électriques sur les routes dernièrement.

- Oui, on se le disait avant l'entrevue.

- Puis, moi, je suis le premier à le remarquer aussi.

Parce qu'évidemment, les modèles, je les reconnais tous.

Pourtant, au Québec, actuellement, seulement 2,7 % de la flotte de véhicules légers au Québec est électrique.

Il y en a encore 97 % à convertir.

Imaginez tout le potentiel qui s'en vient.

C'est indéniable, on n'a pas le choix, 42 % des émissions de GES au Québec, c'est le transport.

Si on veut être carboneutre.

Là, ils disent 2050.

J'espère que ça va être avant ça.

Mais, écoute, il faut attaquer ça.

Je ne dis pas que ça va tout résoudre les problèmes de GES, il faut agir partout, dans tous les domaines, dans tous les secteurs.

Mais le transport, c'est le gros morceau, surtout au Québec, parce que déjà, c'est 42 % des émissions.

- Parce que ça, ça nous ramène à la déclaration, la fameuse déclaration de Pierre Fitzgibbon, cette semaine, qui veut couper de moitié le parc automobile au Québec.

On sait tous que dans les grands centres où il y a des services de transport en commun qui font le travail…

Puis là, encore, là, je ne veux pas être négatif envers nos services de transport en commun.

Mais dans les régions, ce n'est pas possible de diminuer le parc automobile, ça peut se faire peut-être dans les grands centres.

Fait que, son objectif est peut-être un peu irréalisable, très optimiste, de réduire de moitié le parc automobile.

Si on ne le réduit pas, le parc automobile, il y a l'autre alternative, c'est que de plus en plus, il y aura des véhicules électriques.

Donc, au moins, on va atteindre quand même un certain objectif de réduire l'émission de GES avec les véhicules électriques.

Puis, vous le voyez, Monsieur Juteau, il y en a de plus en plus, effectivement, des véhicules électriques ou encore hybrides sur les routes, entre autres dans la région.

- Oui, puis malgré le fait qu'il faut que tous les véhicules soient électriques, il faut quand même réduire le nombre de véhicules individuels.

C'est rendu qu'il y a des familles, il y a quatre véhicules dans leur cour.

Parce qu'il y a un pickup là, puis il sert deux semaines par année quand il va à son camp de chasse, puis quand il va faire du camping.

Le reste du temps, il prend d'autres véhicules.

Peut-être qu'il y a des choses qu'on peut faire, même en région comme « Ok, les deux semaines que tu as besoin d'un pickup, ben loue donc un pickup électrique pendant ces deux semaines en mode locatif.

Comme ça, le véhicule ne passera pas 95 % du temps stationné dans ta cour. »

Tu sais?

Il va servir à d'autres gens, puis, on va optimiser la ressource.

Parce qu'il faut se le dire, les ressources sur la planète Terre sont limitées, il n'y a pas une infinité de ressources.

Ce qui est intéressant avec l'électrique par contre, c'est que le lithium, le graphite, etc., qu'on extrait du sol, au moins, il va être recyclé, il va être réutilisé.

Contrairement au pétrole ou aux hydrocarbures, qu'on le perd, on le brûle, puis, on le perd, ça ne revient pas, il n'y a pas d'économie circulaire.

Mais la ressource est quand même illimitée.

Il va falloir, tu sais, je pense que le ministre Fitzgibbon, ce qu'il disait, c'est que là, actuellement, le problème, c'est que le monde soit rendu à trois, quatre véhicules par entrée de garage.

Il faut, au minimum, arrêter d'augmenter.

Il faudrait peut-être…

On est à 5.4 millions de véhicules légers.

Puis, on est quoi?

Huit millions de Québécois?

- Au Québec?

- Non, mais…

- C'est un véhicule par personne, pas loin.

- C'est incroyable!

Je veux dire, tu comptes même les bébés, quasiment là-dedans.

Tous les membres de la famille ont chacun leur véhicule quasiment.

Donc, il faut faire de quoi.

Je veux dire, si on veut un avenir à nos enfants, puis à nos petits enfants, il va falloir faire ça.

Ça, c'est mon opinion.

- Ford s'implante à Bécancour.

C'est leur première usine au Québec.

Volkswagen, on en a parlé, s'en va du côté de l'Ontario.

La question c'est, est-ce que les fabricants d'automobiles, actuellement, peuvent répondre à la demande des consommateurs en termes de véhicules électriques?

Parce qu'on en entend parler depuis plusieurs mois.

Pour les gens qui veulent s'acheter un véhicule électrique, n'attendez-vous pas à avoir votre véhicule dans un mois, l'attente est passablement longue.

Donc, les fabricants d'automobiles, est-ce qu'ils peuvent actuellement répondre à la demande?

- Définitivement, non.

Au Québec, c'est le cas, là.

Il faut attendre de un à deux ans pour avoir son véhicule.

Moi, je le dis aux gens: « Allez donner vos dépôts, c'est remboursable de toute façon, sans question demandée.

Faites deux, trois dépôts si, mettons, vous choisissez un véhicule, allez chez deux, trois concessionnaires pour augmenter vos chances d'avoir le véhicule dans 12 mois au lieu de l'avoir dans 24 mois. »

Puis, ça va juste augmenter la demande, puis ça va forcer les manufacturiers à se dépêcher justement, tout l'écosystème de production de ressources, de se dépêcher comme Ford l'a fait.

Il faut que les autres manufacturiers le fassent.

Je veux dire, Toyota, il dort sur la switch, pas à peu près.

Subaru aussi.

Il y a plein de joueurs, il faut qu'ils se réveillent là.

Tu sais?

Puis, c'est pour ça que j'ai posé cette question-là, « Vous faites une annonce ? »

J'étais là, hier, puis j'ai posé la question.

J'ai dit: « Ok, ça va être opérationnel, pleinement, quand?

Dans cinq ans, dans dix ans ? »

C'est bien beau de faire des annonces de même, mais c'est maintenant, le besoin.

Là, ils ont dit:

Ce sont les invités coréens qui ont répondu à la question parce que personne n'avait posé cette question-là, puis c'est 2026.

- Bon ben, c'est dans moins de trois ans. - 2026, c'est demain.

- Fait que moi, j'étais content parce que plus qu'il y a de cathode de disponible, plus que Ford va être capable de fabriquer des véhicules.

Puis, ça va faire qu'ils vont sortir des nouveaux modèles aussi parce qu'il faut plus de modèles, parce que faut répondre aux besoins de tous les gens.

OK?

Actuellement, il y a juste un seul pickup de disponible, le F150 Lightning.

Mais là, il y a d'autres modèles qui s'en viennent comme le Cybertruck, le Silverado, etc.

Puis, moi, je parlais des entrepreneurs, ils disent: « Moi, je veux un équivalent de F250 parce que j'ai de la machinerie ».

Puis ces gens-là, ils vont embarquer parce qu'ils consomment beaucoup de carburant.

Parce que ça consomme beaucoup!

Eux autres, ils font du 30 litres au 100, là.

Tu sais?

Puis ils roulent là, ils roulent toute la journée.

- Je fais un parallèle parce qu'en fin de semaine, c'est commencé depuis hier, à Baie-du-Febvre, c'est le Challenge 255.

On sait tous que c'est des gros camions, des tirs de camion où il va se brûler du gaz-là en fin de semaine.

- Il y a de la boucade noire, en plus.

- Il y a le « Show and Shine » où là, c'est des camions en exposition.

Puis sur le site du Challenge 255, ça dit qu'il va y avoir quatre ou cinq camions électriques.

Parce que ça aussi, l'industrie du camionnage, à un moment donné, va falloir qu'elle prenne le virage électrique.

Puis on est loin d'être rendus là actuellement, parce que les camions doivent prendre de la puissance.

Vous parliez du F150, parce qu'à micro fermé, on s'en parlait.

Quelqu'un qui veut avoir une camionnette, Ford dans ce cas-ci, puis qu'il cherche de la puissance, c'est toujours aussi bon qu'un véhicule comme F 150 à essence?

- Je réponds par « non, c'est mieux ».

Et de loin sur tous les points.

Ok?

Donc…

- Même pour tirer de la marchandise?

- Absolument.

Chez Roulez Électrique, en passant, on a deux F150 Lightning, on en a un qu'on loue à court terme.

Donc, j'invite les auditeurs, venez nous voir à la station Roulez Électrique.

Je vais vous en louer un de F150 pour une fin de semaine, puis vous allez pouvoir le voir vous-même.

Mais moi, j'ai remorqué une pépine de trois tonnes, là, avec la grosse remorque.

J'avais à peu près pas loin de 9 000 livres, là.

Puis, je peux vous le dire, je ne le sentais même pas!

OK?

Écoute, un F150 Lightning, ça fait le zéro à 60 miles à l'heure en 3,9 secondes.

C'est quasiment gênant pour un pickup.

Je veux dire, je peux clancher une Porsche 911 Turbo, tu sais?

C'est quasiment, c'est inimaginable.

Mais faudrait qu'ils mettent des équipements additionnels pour ralentir la puissance, parce que l'électrique, par défaut, c'est « torque » instantané.

Puis t'as juste une vitesse, t'as pas d'engrenage, t'as pas…

Fait que c'est tellement simple que c'est plus performant.

- Monsieur Juteau, je vous adresse la question d'un auditeur qui a envoyé un message sur la messagerie texte anonyme.

- Ok.

- Je ne peux pas vérifier si l'information est exacte, mais l'auditeur veut savoir pourquoi des véhicules usagés électriques, il y en a dans les cours de concessionnaires, puis que sur « Marketplace », semble-t-il qu'il y en a beaucoup qui vendent leurs véhicules électriques?

Avez-vous cette information-là?

- Jusqu'à tout récemment, avec surtout là, jusqu'à l'année dernière avec la pandémie, un véhicule électrique usagé

était plus cher qu'un véhicule électrique neuf.

Ok?

Fait que je pense que oui, il y en a à vendre, mais c'est parce que les gens, ils demandent plus cher qu'un neuf.

Fait que toi, tu te dis, un véhicule de 40 000 $, je peux en avoir un neuf, mais faut que j'attende un an.

Ou j'achète un usagé à 50 000 $?

Tu vas peut-être te dire, j e vais attendre le neuf, je vais en avoir plus pour mon argent.

Fait que c'est peut-être ça qui crée ça parce que, à cause de la pandémie, puis même les véhicules à essence, c'était comme ça.

C'était rendu que les usagés étaient plus chers que les neufs à cause du manque de pièces pour fabriquer les neufs.

Fait que ça a fait que l'usagé est devenu très cher, et puis, anormal quand c'est rendu que t'achètes un véhicule de deux ans qui est plus cher qu'un neuf.

Ce n'est pas normal dans un véhicule.

Fait que je pense que c'est un peu comme un restant de ça.

Puis là, vu que la production réaugmente, commence à réaugmenter.

Puis les gens ont moins d'argent aussi parce que là, les taux d'intérêts sont plus élevés.

Le monde dit: « Je vais garder ma vieille minoune pendant un an de plus, puis je vais attendre la belle Chevrolet Bolt flambant neuve qui revient moins cher qu'une Toyota Corolla, là.

Avec la subvention de 12 000, je vais attendre un an pour l'avoir, ma Bolt, puis la Bolt à 49 000, usagée, qui a trois ans.

Puis, c'est probablement ça qui arrive actuellement.

- Je reviens sur la question de la camionnette, là.

L'autonomie de la batterie d'une camionnette, c'est-tu comparable à un plein d'essence?

- Ben oui, parce que dans le cas du F150 Lightning, c'est entre 500 et 550 kilomètres par charge.

Fait que quand t'es rendu que t'as 550 kilomètres.

Puis, oubliez pas que t'es plein à tous les matins, hein?

Parce que tu te recharges à la maison ou au bureau.

- Ça, c'est en tirant de la marchandise, ou si c'est…?

- Ce n'est pas en tirant une remorque, évidemment.

Mais un véhicule à essence, il ne fera pas 500 kilomètres non plus avec une grosse remorque.

Fait que ça, c'est…

Tu peux avoir du…

Tu peux avoir 1000 livres de marchandises dans le camion, parce qu'il y a beaucoup d'espace à l'intérieur du camion, la boîte, etc.

Mais si tu tires une remorque, ça dépend de la remorque, ok?

Ça peut manger jusqu'à la moitié de l'autonomie.

Tu sais, si t'as une grosse remorque de 8 000 livres, c'est sûr que ça va manger de l'autonomie, mais comme j'aurais dit, c'est pareil dans le véhicule à essence.

Au lieu de faire 20 litres au 100, il va faire 40 litres au 100.

Fait que tu vas faire la moitié moins.

- C'est quoi, les principaux défis de l'industrie?

Parce que oui, on parle d'avoir accès à la marchandise.

Un an à deux ans d'attente pour quelqu'un qui se commande un véhicule électrique, dans ma tête, c'est à peu près impensable.

Ça, c'est un des défis.

Est-ce que d'augmenter l'autonomie des véhicules, ça aussi, ça fait partie des défis des constructeurs?

- Pas vraiment, plus maintenant.

Quand t'es rendu à 400, 500 kilomètres, qui fait 400, 500 kilomètres par jour?

Puis, oubliez pas.

Les fois que tu fais des « road trips », ça prend 30 minutes à recharger à une borne rapide, là.

30, 40 minutes.

Puis, avec 400 kilomètres, ça veut dire que tu roules cinq heures.

Moi, je m'excuse, après 5 heures, là, j'ai envie d'aller aux toilettes, je vais m'arrêter manger, j'ai besoin d'un café, j'ai besoin de me dégourdir parce que sinon, je vais m'endormir au volant.

Fait que, est-ce que c'est un problème?

Moi, tu sais, les premiers véhicules qui avaient juste 150 kilomètres, oui.

Là, on parle de 2011, 2012, là.

Mais aujourd'hui, quand t'es rendu à 400 kilomètres, le F150 Lightning, là, vous allez me dire:

« ouais, mais l'hiver, on fait moins ».

Puis c'est vrai qu'on fait moins.

Mais le F 150 Lightning, j'ai fait 350 kilomètres à - 15 avec une pleine charge.

Je suis parti de Trois-Rivières, puis je suis monté à Mont-Laurier, je me suis rendu à Mont-Laurier, non-stop.

Je me suis rechargé là, j'ai « lunché », puis je suis revenu.

Trente minutes de recharge, je suis revenu à Trois-Rivières.

Il est où, le problème?

Puis je vais aller plus loin.

Là, il y a des pickups comme le Silverado qui s'en vient d'ici la fin de l'année.

C'est 800 kilomètres qu'il va avoir.

Là, il y en a qui vont dire:

« Ça commence à être trop. »

Ben, ça dépend parce que justement, les entrepreneurs qui ont la grosse remorque, pleine de stock, même s'il coupe de moitié

à cause qu'ils tirent une remorque, il va faire quand même 400, 500 kilomètres avec une charge.

Fait qu'il est où, le problème?

Il n'y a plus de problème.

Le problème, c'est d'en avoir un.

- Est-ce que le réseau de bornes, lui, répond à la demande, actuellement?

Parce que nos auditeurs nous demandent actuellement, c'est sûr qu'aller en Gaspésie puis charger à toutes les deux heures, c'est peut-être un peu plus compliqué.

Est-ce que ça reste encore à être étendu, le réseau de bornes électriques?

- Au Québec, on est gâtés.

Actuellement, au Québec, on a le meilleur, je te dirais, le meilleur réseau de recharge de bornes universelles en Amérique du Nord.

On est même mieux que la Californie, là.

Si on tient compte du capital, du nombre de véhicules, etc, on est les plus gâtés.

C'est sûr, par contre, comme je vous dis, seulement 2,7 % de la flotte est électrique.

Si on tombe à…

On double ce taux de pénétration-là, il va falloir doubler le nombre de bornes.

Mais à date, Hydro-Québec a un bon leadership.

Le gouvernement du Québec a même un programme pour les bornes privées, pour que les entreprises embarquent là-dedans, dont Roulez Électrique, dont Couche-Tard et d'autres joueurs.

Donc, on est gâtés au Québec.

Mais sors du Québec, par exemple, va en Ontario.

Moi, je vais pas en Ontario.

Moi, je vais dire « L'Ontario ne mérite pas que j'aille dépenser du tourisme là-bas ! »

Il n'y a pas de bornes, ça fait pitié en Ontario en terme d'infrastructure de recharges.

Mais au Québec, on est gâtés.

On a tout ce qu'il faut au Québec.

Faut juste avoir des véhicules.

Moi, c'est ça, là.

Il faudrait qu'il y en ait dans la cour des concessionnaires, puis tous les modèles.

Si c'était le cas-là, je vous le dis, aujourd'hui, il se vendrait un véhicule neuf sur deux, il serait électrique.

Actuellement, c'est à peu près un sur huit, là.

Un véhicule neuf sur huit est électrique, aujourd'hui.

Donc, ça se vend.

Mais s'il y en avait en stock, ça serait un sur deux.

On serait quasiment comme la Norvège.

- Sylvain Juteau, vous êtes président et fondateur de Roulez Électrique.

Merci d'être passé dans nos studios pour commenter cette nouvelle, hier, des investissements des gouvernements pour Ford du côté de Bécancour.

Passez donc une bonne journée!

- À vous aussi.

Malgré la pluie, bonne journée, bonne fin de semaine!

- Pas de contrôle là-dessus, on va faire avec.

- Exactement, merci.

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